Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mentonnière

Appareil en plâtre ou en métal emboîtant la partie externe du maxillaire inférieur et prenant appui sur la voûte du crâne.

   On utilise une mentonnière en cas de fracture du maxillaire inférieur si les os ne sont pas déplacés. Elle est conservée jusqu'à ce que la radiographie montre que la fracture est consolidée. Le patient peut entrouvrir la bouche et donc s'alimenter normalement.

mère porteuse

Femme qui porte un enfant qu'elle n'a pas conçu naturellement afin de le donner après la naissance.

Synonyme : mère de substitution.

   La mère porteuse agit pour des motifs divers (moraux, affectifs, financiers). Elle est parfois proche parente du couple demandeur. Elle peut recevoir un embryon qui a été fécondé artificiellement (ovule et spermatozoïde du couple demandeur) ou se prêter à une insémination artificielle par les spermatozoïdes du père contractuel et donner son propre ovule.

   La gestation pour autrui est encadrée dans quelques pays (Grande-Bretagne, États-Unis, Grèce, Israël). Elle est interdite dans de nombreux autres pays en raison de la commercialisation du corps qu'elle implique et des risques d'assujettissement d'une personne au profit d'une autre. En France, la loi de bioéthique de 2004 l'interdit. Une nouvelle révision de la loi est prévue pour 2010 où ce point sera discuté.

Merkel (cellule de)

Cellule cutanée jouant un rôle sensoriel.

Synonyme : corpuscule de Merkel.

   Les cellules de Merkel sont disséminées dans des régions précises de l'épiderme : paume des mains, pulpe des doigts, plante des pieds, lèvres, palais. Ce sont des mécanorécepteurs, sensibles à certaines stimulations mécaniques de la peau comme la pression ou les vibrations.

mérycisme

Trouble psychologique de l'enfant consistant en une régurgitation volontaire d'aliments suivie de leur mâchonnement.

   Manifestation de type névrotique, le mérycisme est souvent lié à une perturbation des relations affectives entre l'enfant et son entourage. Il n'existe pas de cause physique. L'affection débute le plus souvent entre le 5e et le 9e mois, souvent précédée de régurgitations ou de vomissements au cours des 3 premiers mois de la vie.
— Les régurgitations surviennent le plus souvent le matin au réveil, sans effort apparent, lorsque l'enfant est seul. Elles sont de faible abondance mais parfois continues, avec émission quasi permanente de liquide aux commissures des lèvres. Ces régurgitations s'accompagnent de mâchonnements, l'enfant paraissant totalement absorbé, silencieux et indifférent à ce qui l'entoure.L'appétit n'est jamais altéré. Le développement est le plus souvent normal.

   Le mérycisme peut parfois retentir sur la croissance. Une authentique dépression de l'enfant peut y être associée avec indifférence affective, désintérêt pour les objets ou les personnes, contrastant avec le plaisir de rumination.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic consiste surtout à éliminer la possibilité d'un reflux gastro-œsophagien par une mesure de l'acidité gastrique (pH-métrie). À son début, le traitement nécessite souvent une hospitalisation, notamment pour corriger d'éventuelles carences nutritionnelles. L'enfant est rapidement confié à une équipe pédopsychiatrique, les consultations ultérieures ayant lieu avec la famille. Le pronostic est généralement favorable, les symptômes cédant rapidement avec retour à une alimentation normale au plus tard entre 1 et 2 ans.

mésencéphale

Région centrale de l'encéphale, entre la protubérance annulaire et le diencéphale, reliée au cervelet.

   Le mésencéphale fait partie du tronc cérébral. Il comprend, en avant, les deux pédoncules cérébraux, qui divergent vers les hémisphères cérébraux, et, en arrière, les tubercules quadrijumeaux (relais des voies visuelles et auditives). Il donne naissance à des nerfs crâniens oculomoteurs.

mésenchyme

Forme jeune du tissu conjonctif.

— Chez l'embryon, le mésenchyme, dit embryonnaire ou primaire, dérive du 3e feuillet embryonnaire (mésoderme). Il se trouve aussi dans le cordon ombilical, où il forme le mésenchyme extra-embryonnaire. Le mésenchyme est à l'origine des différents tissus conjonctifs, des muscles lisses, du muscle cardiaque, des vaisseaux, de certaines cellules du sang (monocytes) et des tissus (histiocytes).

— Chez l'adulte, les histologistes appellent aussi mésenchyme, ou tissu mésenchymateux, un tissu conjonctif commun indifférencié, surtout lorsque celui-ci possède le caractère lâche du mésenchyme embryonnaire, tels les tissus conjonctifs sous-pleural ou rétropéritonéal.

mésentère

Repli du péritoine reliant le jéjunum et l'iléon (portions de l'intestin grêle) à la paroi postérieure de l'abdomen.

   Le mésentère est une membrane séreuse plissée ; il est parcouru par les nerfs et les vaisseaux sanguins et lymphatiques destinés à l'innervation et à la vascularisation de l'intestin grêle.

PATHOLOGIE

Le mésentère peut être le siège d'adénites (inflammation des ganglions lymphatiques), d'origine virale, bactérienne ou allergique, et de tumeurs kystiques ou solides. Les kystes sont en général d'origine congénitale tandis que les tumeurs solides, bénignes ou malignes, s'observent surtout chez l'adulte après 40 ans. La complication la plus fréquente de toutes les tumeurs du mésentère est l'occlusion intestinale. Enfin, l'infarctus mésentérique, au pronostic sévère, correspond à la nécrose d'un segment intestinal, due à une oblitération artérielle.

méso

Repli du péritoine qui unit un segment du tube digestif à la paroi abdominale.

   Le méso contient les artères, les veines, les nerfs et les vaisseaux lymphatiques. Il existe différents mésos : le mésogastre postérieur, qui relie l'estomac à la paroi abdominale, le mésoappendice, qui rattache l'appendice au cæcum, lui-même uni au mésocôlon. Ce dernier relie le côlon à la paroi abdominale et comporte quatre parties : le mésocôlon ascendant, le mésocôlon transverse, le mésocôlon descendant et le mésocôlon sigmoïde.

mésoderme

Feuillet intermédiaire de l'embryon.

Synonymes : chordomésoblaste, mésoblaste.

   Le mésoderme est, comme l'ectoderme et l'endoderme, entre lesquels il est situé, l'un des trois feuillets primitifs embryonnaires. Il apparaît au début de la 3e semaine après la fécondation et s'insinue entre les deux premiers feuillets déjà formés. Le mésoderme donne naissance au squelette, aux muscles, au tissu conjonctif, aux systèmes circulatoire (cœur et vaisseaux sanguins), lymphatique et urinaire ainsi qu'au derme et aux organes génitaux.