Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lentille de contact

Prothèse optique transparente, très fine et concave, que l'on pose sur la cornée de l'œil pour corriger les défauts de vision.

Synonymes : lentille cornéenne, verre de contact.

INDICATIONS

Les lentilles de contact modifient la puissance de la cornée en recouvrant sa surface avec un revêtement de plastique. Elles peuvent corriger la myopie, avec un meilleur résultat que les lunettes, ainsi que l'hypermétropie, l'astigmatisme, la presbytie et l'aphakie (absence de cristallin).

   La décision de porter des lentilles résulte de considérations d'ordre optique, esthétique ou pratique. Contrairement aux lunettes, les lentilles de contact ne glissent pas, ne tombent pas, ne se couvrent pas de buée ou de pluie. Mais elles nécessitent une adaptation qui doit se faire progressivement, sous contrôle médical, de façon à apprécier la tolérance de la cornée.

DIFFÉRENTS TYPES DE LENTILLE DE CONTACT

Il existe deux sortes de lentilles, qui se distinguent par le matériau dont elles sont composées : les lentilles souples et les lentilles flexibles, ou rigides.

— Les lentilles souples, ou hydrophiles, en matériau synthétique, nécessitent une bonne humidification de la cornée par le film lacrymal. Elles se plient facilement, s'adaptent à la courbure de la cornée et débordent sur le pourtour conjonctival. Elles ne peuvent être prescrites qu'à des patients qui ont une bonne sécrétion lacrymale et qui ne souffrent d'aucune affection conjonctivale chronique. Elles corrigent la myopie, l'hypermétropie, l'astigmatisme et la presbytie. Le port peut être quotidien ou prolongé (1 semaine, voire 1 mois) pour certaines lentilles très perméables à l'oxygène (matériau en silico-hydrogel). Une surveillance régulière est nécessaire pour éviter les risques d'infection.

— Les lentilles flexibles, dites encore rigides ou semi-rigides, sont en matériau synthétique perméable à l'air, ce qui permet une bonne oxygénation de la cornée. Elles sont indiquées pour corriger l'astigmatisme ainsi que les autres amétropies.

EFFETS SECONDAIRES

Le port de lentilles peut provoquer chez certaines personnes des ulcérations de la cornée, des inflammations superficielles de la cornée et des conjonctivites allergiques, parfois dues aux produits utilisés pour leur entretien. L'insuffisance de sécrétion des larmes, plus fréquente chez les sujets âgés, entraîne une irritation oculaire chez les porteurs de lentilles. Enfin, il ne faut jamais continuer à porter une lentille si l'œil devient rouge, s'infecte, si la vision se brouille ou si la lentille entraîne une gêne douloureuse.

Voir : lunettes.

Entretien des lentilles

Les lentilles s'entretiennent de manière différente selon qu'elles sont souples ou flexibles. Néanmoins quelques règles doivent être respectées dans les deux cas. Les lentilles doivent impérativement être nettoyées et aseptisées chaque jour avec un produit d'entretien adapté à leur nature et prescrit par l'ophtalmologiste. La déprotéinisation, qui permet d'enlever les dépôts protéiques blancs provenant du film lacrymal, doit être réalisée une fois par semaine. Le liquide dans lequel les lentilles sont mises à baigner dès qu'elles sont retirées doit être renouvelé quotidiennement et l'étui qui les contient dans leur liquide est lui-même à changer tous les mois. Il est important d'avoir les mains très propres et les ongles courts lors des manipulations afin d'éviter de déchirer les lentilles souples. Enfin, la piscine et l'eau du robinet ne sont pas compatibles avec le port de lentille.

   Par ailleurs, lorsqu'on porte des lentilles, il est préférable d'utiliser pour les soins du visage des produits hypoallergéniques et d'éviter de farder le rebord interne des paupières. Il est recommandé de procéder au maquillage après la pose des lentilles et au démaquillage après leur placement dans l'étui. Enfin, il faut savoir que la fumée de cigarette jaunit les lentilles.

lentivirus

Nom d'un genre de virus à A.R.N. appartenant à la famille des rétrovirus (Retroviridæ).

   Les lentivirus sont responsables de maladies d'évolution lente qui touchent le système nerveux central (encéphalites subaiguës) et le système immunitaire et qui sont non néoplasiques (non cancéreuses), à la différence des maladies provoquées par les oncovirus, autres rétrovirus.

   Chez l'homme, on a identifié actuellement deux lentivirus : le V.I.H.1 et le V.I.H.2, responsables du sida.

Léo Buerger (maladie de)

Artérite particulière des membres inférieurs.

Synonyme : thromboangéite oblitérante.

   La maladie de Léo Buerger est une maladie rare touchant de préférence les sujets originaires d'Europe centrale (maladie génétique) et les gros fumeurs. Comme le tabac a un effet spastique, c'est-à-dire qu'il rétrécit les vaisseaux, la maladie de Léo Buerger consiste en une obstruction progressive des artères de moyen calibre, qui limite l'apport sanguin aux orteils et aux doigts et entraîne souvent une gangrène. Les symptômes principaux sont des douleurs aux mains et aux pieds. Par temps froid, les mains deviennent successivement blanches, bleues puis rouges. Le système veineux peut également être atteint (phlébites). La maladie évolue par poussées. Les récidives successives entraînent l'amputation des orteils ou des doigts atteints. Quand la cause est le tabagisme, l'arrêt total et définitif du tabac est la mesure la plus efficace pour enrayer l'évolution de la maladie. Les vasodilatateurs ne sont que rarement opérants.

Voir : maladie de Raynaud, tabagisme.

lèpre

Maladie infectieuse chronique caractérisée par une atteinte de la peau, des muqueuses et des nerfs.

Synonyme : maladie de Hansen.

   La lèpre est encore fréquente dans les régions intertropicales d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et d'Amérique latine. Elle touche de 10 à 12 millions de personnes, dont plus de la moitié n'a pas accès à un système de soins. C'est une maladie endémique. En revanche, la lèpre a quasiment disparu d'Europe occidentale depuis la fin du XVe siècle. Pour les cas actuellement observés dans les pays développés, la contamination a eu lieu au cours d'un séjour prolongé dans une zone où la maladie sévit encore.

CAUSES

L'affection est due à une bactérie en forme de bâtonnet, le bacille de Hansen, ou Mycobacterium lepræ. La contagion n'est possible que dans certaines formes de lèpre (lèpre lépromateuse) ; elle s'effectue à partir des sécrétions nasales ou des plaies cutanées d'un malade, qui contaminent la peau (la plante des pieds nus) ou les muqueuses (muqueuse respiratoire) d'un sujet sain. Elle est faible, voire négligeable, dans les pays développés ; mais elle est favorisée par les mauvaises conditions d'hygiène et par la chaleur dans les pays tropicaux.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'évolution de la lèpre est très lente et s'étale sur plusieurs années. Après une incubation d'une durée de un à cinq ans, la maladie débute sous une forme dite indéterminée. Les premières lésions sont de petites taches dépigmentées, en général blanches, de quelques millimètres, où la peau est insensible et ne transpire pas. La maladie prend ensuite soit une forme dite tuberculoïde, soit une forme dite lépromateuse, ou encore une forme intermédiaire.

— La lèpre tuberculoïde, la plus fréquente, se rencontre chez des sujets ayant des défenses immunitaires relativement efficaces. Elle lèse surtout les nerfs, qui augmentent de volume, notamment dans les régions du coude, de la jambe et du cou, et deviennent palpables sous forme de gros cordons réguliers ou parsemés de renflements et d'étranglements. L'évolution se fait vers une extension des lésions, un dessèchement progressif de la peau, des altérations des muscles et des nerfs entraînant des maux perforants plantaires (ulcérations), des rétractions des tendons et des aponévroses des pieds et des mains.

— La lèpre lépromateuse, la plus grave, se rencontre chez les sujets aux défenses immunitaires très insuffisantes. Elle se traduit par l'apparition de lépromes, nodules rouge-brun douloureux, qui saillent sous la peau et sont suffisamment nombreux et volumineux pour être mutilants ; le visage, lorsqu'il est atteint de telles lésions, est dit léonin (évoquant un lion). Aux lépromes s'associent une rhinite inflammatoire très contagieuse qui peut entraîner un effondrement des cartilages, des atteintes des yeux, de la bouche et des viscères, une fièvre et une importante fatigue générale.