antiarthrosique
Médicament utilisé dans le traitement de l'arthrose.
Les antiarthrosiques d'action lente ont une efficacité modérée qui apparaît après plusieurs semaines de traitement et peut persister plusieurs mois. En France, trois antiarthrosiques ont une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de l'arthrose de la hanche ou du genou : la chondroïtine sulfate, les insaponifiables d'avocat et de soja, et la diacérhéine. Aux États-Unis, la glucosamine sulfate est largement utilisée.
Les antiarthrosiques sont généralement bien tolérés. Leur effet structuromodulateur (de ralentissement du pincement du cartilage) n'est cependant pas prouvé.
antiarythmique
Médicament destiné à corriger certains troubles du rythme cardiaque, surtout les contractions trop rapides ou inefficaces.
Les antiarythmiques sont classés, selon leur mécanisme d'action, en quatre familles : quinidine et produits équivalents ; bêtabloquants (sauf le sotalol) ; ensemble formé par l'amiodarone et le sotalol ; inhibiteurs calciques bradycardisants. En fonction de la prescription de l'un ou de l'autre de ces médicaments, les cellules du myocarde deviennent moins excitables ou conduisent moins vite les phénomènes électriques, ou bien encore voient diminuer leur fonctionnement automatique. L'administration se fait par voie orale ou par voie intraveineuse.
L'indication d'une de ces substances dépend de la variété du trouble du rythme : tachycardie (accélération du rythme cardiaque) ; fibrillation auriculaire (contractions inefficaces) ; irrégularité du rythme cardiaque ; extrasystoles (contractions supplémentaires occasionnelles).
La prescription et la surveillance du traitement, souvent délicates et spécialisées, nécessitent des électrocardiogrammes (enregistrements de l'activité électrique du cœur) et parfois des dosages du médicament dans le sang. En cas de récidive, on peut passer à une autre famille d'antiarythmiques ou associer deux produits.
Il peut survenir une insuffisance cardiaque (diminution de la force de contraction du cœur), un ralentissement excessif du rythme cardiaque ou un autre trouble du rythme.
antiasthmatique
Médicament utilisé dans le traitement de l'asthme.
— En traitement symptomatique, les antiasthmatiques soulagent ou arrêtent les crises d'asthme. Ils sont représentés surtout par les bêta-2 stimulants d'action brève (salbutamol, terbutaline), éventuellement aidés des anticholinergiques.
— En traitement de fond, les antiasthmatiques préviennent la survenue de nouvelles crises. On peut prescrire des bronchodilatateurs bêta-2 stimulants à action prolongée, des anticholinergiques, des corticoïdes par inhalation, du montelukast.
— Le traitement des asthmes rebelles peut nécessiter des corticoïdes oraux (dose minimale du fait de leurs effets secondaires) ou des anticorps monoclonaux anti-IgE dans certains asthmes allergiques.
La théophylline est peu utilisée du fait de ses effets secondaires fréquents, car la dose thérapeutique est proche de la dose toxique.
antibactérien
Substance active contre les bactéries.
Voir : antibiotique, antiseptique, bactéricide, bactériostatique.
antibiogramme
Examen bactériologique qui permet d'apprécier la sensibilité ou la résistance d'une bactérie à plusieurs antibiotiques.
Un antibiogramme permet de déterminer les concentrations minimales inhibitrices (C.M.I.), c'est-à-dire les quantités d'antibiotiques nécessaires pour empêcher la croissance bactérienne. Le procédé consiste à cultiver les bactéries présentes dans un prélèvement (sang, urine, etc.) afin de les identifier et de tester sur les colonies obtenues l'efficacité de divers antibiotiques.
antibioprophylaxie
Utilisation thérapeutique d'un antibiotique pour prévenir la survenue d'une infection considérée comme dangereuse.
Synonyme : antibioprévention.
L'antibioprophylaxie consiste à administrer un antibiotique afin d'empêcher le développement d'une infection, soit après contact avec l'agent infectieux (antibioprophylaxie post-exposition), soit en prévision d'un risque déterminé, avant la contamination (antibioprophylaxie chirurgicale). Elle s'oppose à l'antibiothérapie curative qui est destinée à traiter une infection déjà installée.
L'antibioprophylaxie s'adresse à un risque déterminé et vise certaines bactéries, bien identifiées, qui peuvent provoquer une infection dans certaines situations.
— L'antibioprophylaxie chirurgicale est administrée avant le début du geste chirurgical et doit être efficace sur les germes potentiellement contaminants lors de l'intervention (par exemple, les staphylocoques lors de la chirurgie ostéoarticulaire ou les entérobactéries lors de la chirurgie digestive).
— L'antibioprophylaxie post-exposition cible le germe avec lequel le sujet a été ou risque d'avoir été en contact. Par exemple, la rifampicine est utilisée après contact avec une personne atteinte de méningite à méningocoque.
antibiothérapie
Thérapeutique utilisant un ou plusieurs médicaments anti-infectieux de la classe des antibiotiques, dont l'activité s'exerce contre les bactéries.
L'antibiothérapie peut être préventive, ou prophylactique (on parle d'antibioprophylaxie) ; elle peut être aussi curative, destinée à combattre une infection déjà en place, apparente ou non (dans ce dernier cas, c'est une antibiothérapie curative précoce).
— L'antibiothérapie préventive cherche soit à prévenir une surinfection bactérienne (par exemple chez les grands brûlés ou les sujets âgés atteints d'une maladie virale, bronchique ou pulmonaire), soit à éviter l'essaimage de germes pathogènes à partir d'un foyer sur lequel un geste chirurgical est prévu (par exemple traitement d'un granulome apical dentaire chez un malade ayant une valvulopathie cardiaque, pour prévenir une endocardite d'Osler). Elle est aussi mise en œuvre avant un acte chirurgical dont le risque d'infection postopératoire est connu.
— L'antibiothérapie curative s'impose lorsque les symptômes indiquent que le malade ne peut plus combattre l'agent infectieux avec ses seules défenses immunitaires. L'antibiothérapie permet alors d'arrêter la multiplication des bactéries (effet bactériostatique) ou de les détruire (effet bactéricide).
Les règles d'utilisation des antibiotiques sont parfaitement codifiées. Le choix de l'antibiotique est établi selon son spectre (activité antibactérienne). On peut, le cas échéant, estimer son potentiel d'action sur la souche bactérienne en cause en faisant pratiquer un antibiogramme. Les doses prescrites et leur fréquence sont fonction du poids du malade, de son âge (doses plus faibles pour les personnes âgées), de son état rénal et hépatique, du type d'infection et de sa gravité. La pharmacocinétique (métabolisme et diffusion du principe actif) doit également être prise en compte pour que des concentrations optimales parviennent au foyer infectieux. Enfin, la voie d'administration peut être orale ou parentérale (intramusculaire ou intraveineuse). La durée du traitement est déterminée par les signes objectifs de guérison et par le type d'infection en présence.
Une hospitalisation peut s'imposer du fait de l'antibiotique choisi, de son mode d'administration et en fonction de la gravité du cas.
Le problème majeur des antibiothérapies est l'apparition, sans cesse croissante, de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques utilisés. Une antibiothérapie doit donc être justifiée pour être prescrite.
Les règles de bon usage des antibiotiques
De nouvelles règles de prescription ont été récemment définies pour limiter l'utilisation des antibiotiques afin de préserver leur efficacité. On parle du « bon usage », qui tend à limiter l'utilisation des antibiotiques, à préférer les antibiotiques ayant le spectre d'activité le plus étroit et à réduire la durée au strict minimum nécessaire au contrôle de l'infection.
L'objectif est de prescrire moins souvent, moins longtemps et de limiter les associations. Diverses mesures peuvent aider au bon usage telles que l'utilisation de tests de diagnostic rapide (dans les angines et les infections urinaires, par exemple), de limiter l'utilisation de certains antibiotiques dont l'impact sur l'écologie bactérienne est plus importante (fluoroquinolones, céphalosporines à large spectre, etc.).