Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

clampage

Obturation temporaire d'un vaisseau ou du tube digestif à l'aide d'un clamp.

   Le clamp est une pince simplement placée sur un vaisseau ou sur le tube digestif. Il est muni de longs mors et de crans d'arrêt réglant l'intensité de la compression et empêchant l'ouverture spontanée de la pince. La denture des mors est conçue pour ne pas abîmer les tissus.

INDICATIONS

Le clampage des vaisseaux a pour but d'arrêter ou d'éviter l'hémorragie, et de permettre ainsi l'hémostase ou la réparation par suture ou remplacement d'un segment artériel ou veineux par une greffe ou une prothèse. Le clampage est dit latéral lorsqu'un seul clamp est posé, et transversal, ou total, lorsque deux clamps sont utilisés, isolant le segment vasculaire à la fois en amont et en aval. Ainsi, une plaie de l'aorte est traitée par un clampage en urgence de cette artère. En chirurgie du foie, le clampage du pédicule hépatique contenant la veine porte et l'artère hépatique (qui amènent le sang au foie) permet de pratiquer une ablation partielle du foie sans déclencher d'hémorragie. Par ailleurs, le clampage du tube digestif est indiqué pour éviter l'issue de matières dans le champ opératoire quand on pratique l'ablation d'un segment d'intestin grêle ou de côlon.

clangor

Résonance métallique anormale du deuxième bruit cardiaque, perçue lors de l'auscultation.

   Le deuxième bruit cardiaque correspond à la fermeture des valves sigmoïdes aortiques et pulmonaires à la fin de la systole, c'est-à-dire après l'évacuation sanguine des deux ventricules.

Le clangor est le plus souvent dû à une altération des valves sigmoïdes aortiques. Diverses affections peuvent être à l'origine de cette altération, en particulier le rhumatisme articulaire aigu et la syphilis.

   Le clangor disparaît avec le traitement de sa cause.

claquage

Rupture d'un petit nombre de fibres musculaires.

   Un claquage est dû à un effort d'intensité supérieure aux capacités du muscle. La douleur qu'il occasionne est vive et localisée et l'apparition d'un hématome, fréquente. Une échographie peut compléter l'examen clinique en confirmant l'hématome.

   Le traitement fait appel au repos, à un bandage compressif associé à des applications de glace et à la prise d'anti-inflammatoires. Il peut être complété, en cas de lésions importantes, par de la kinésithérapie (massages de drainage, électrothérapie). L'entraînement peut reprendre progressivement quand la douleur a disparu au repos.

   La prévention repose sur le respect des règles d'échauffement.

Clar (miroir de)

Dispositif d'éclairage essentiellement utilisé en oto-rhino-laryngologie pour l'exploration des cavités peu accessibles.

   Le miroir de Clar est muni en son centre d'une source d'éclairage. Sa forme concave permet de réfléchir vers le malade un faisceau de rayons lumineux parallèles. Il est percé de deux trous pour les yeux de l'observateur.

Claude Bernard-Horner (syndrome de)

Syndrome affectant l'un des deux yeux et associant un myosis (diminution du diamètre de la pupille), un rétrécissement de la fente palpébrale par ptôsis (chute de la paupière supérieure) et une enophtalmie (enfoncement du globe dans son orbite).

   Le syndrome de Claude Bernard-Horner est dû à une atteinte du système nerveux végétatif sympathique. La lésion peut être centrale : lésion survenue dans le bulbe rachidien au cours d'un accident ischémique cérébral (interruption de la circulation sanguine dans le cerveau), ou périphérique (en dehors de l'encéphale) : lésion survenue dans la région de l'artère carotide lors d'un traumatisme ou au sommet du poumon au cours d'un cancer.

   Le traitement du syndrome de Claude Bernard-Horner est celui de sa cause.

claudication

Irrégularité de la marche.

Synonyme : boiterie.

   Les causes de claudication sont multiples : celle-ci peut être due au raccourcissement d'un membre inférieur, à une ankylose, à une raideur ou à une paralysie d'un pied, d'un genou ou d'une hanche, voire de la colonne vertébrale, à une affection générale neurologique ou musculaire. Elle peut également trouver son origine dans une lésion douloureuse conduisant le sujet à esquiver la phase d'appui d'un des membres inférieurs.

claudication aiguë de l'enfant

Irrégularité de la marche d'apparition récente, généralement liée à une douleur.

Synonyme : boiterie aiguë de l'enfant.

   Devant une boiterie aiguë de l'enfant, la recherche d'un traumatisme (qui peut facilement passer inaperçu chez le nourrisson), l'âge de l'enfant, la présence de fièvre, l'examen neurologique et les examens radiologiques permettent de s'orienter vers telle ou telle cause. Mis à part les causes traumatiques (fractures, entorses), il peut y avoir des causes locales au niveau du pied (verrue, ongle incarné, corps étranger, chaussures trop petites, etc.).

   Une boiterie aiguë sans ou avec peu de fièvre chez un enfant de 3 à 5 ans évoque plus particulièrement un rhume de hanche (synovite aiguë transitoire), tandis qu'une boiterie aiguë ou progressive sans fièvre chez un enfant d'âge prépubertaire oriente vers une épiphysiolyse (glissement de la tête fémorale en bas et en dedans). Entre 4 et 9 ans (surtout chez les garçons), il peut s'agir d'une ostéochondrite primitive de hanche également appelée maladie de Legg-Perthes-Calvé (nécrose du noyau osseux de la tête fémorale par défaut de vascularisation). Enfin, en cas de fièvre, quel que soit l'âge, on évoque d'emblée une infection bactérienne articulaire, osseuse ou des parties molles (ostéoarthrite, ostéomyélite), ou une cause inflammatoire.

Traitement et évolution

Le traitement et l'évolution dépendent de l'étiologie de la boiterie. Le rhume de hanche évolue favorablement en 1 semaine environ par repos au lit et traitement antalgique. La guérison clinique et radiologique sera contrôlée 4 à 6 semaines après, car 3 % des synovites sont en fait des ostéochondrites débutantes nécessitant des traitements de mise au repos de la hanche plus lourds et plus longs. L'épiphysiolyse nécessite un traitement chirurgical de fixation de l'épiphyse au col fémoral. Ostéochondrite et épiphysiolyse peuvent se compliquer d'arthrose de hanche. Enfin, les causes infectieuses nécessitent une hospitalisation avec traitement antibiotique, initialement par voie veineuse et immobilisation du membre atteint.

Voir : épiphysiolyse, maladie de Legg-Perthes-Calvé, ostéomyélite.