Larousse Médical 2006Éd. 2006
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réflexe conditionné

Réponse acquise et entretenue sous l'effet d'un premier stimulus auquel on associe un second stimulus, qui est ensuite substitué au premier et qui provoque alors la même réponse que le stimulus initial.

   Cette technique de conditionnement fut présentée pour la première fois en 1903 par le médecin et physiologiste russe Ivan Petrovitch Pavlov.

   Il existe plusieurs degrés de réflexes conditionnés. Dans le « réflexe excitant » (premier degré), on donne à un chien un morceau de viande, qui le fait saliver en même temps que retentit une sonnerie. Ultérieurement, la sonnerie, perçue isolément, suffit à faire saliver le chien.

   Dans le « réflexe d'inhibition » (second degré), on associe à la sonnerie un autre excitant. Si l'on présente au chien de la nourriture en même temps que le nouvel excitant, mais sans lui faire entendre la sonnerie, il ne salive pas. L'Américain Ernest Hilgard, explorant les processus cognitifs, a expérimenté le « conditionnement instrumental » (1941), par lequel l'animal qui a faim doit finalement être capable de reconnaître le levier lui permettant d'obtenir à manger.

   Pour Pavlov et ses successeurs (Wladimir Bechterev, John Watson et les béhavioristes), le comportement humain est une somme hiérarchisée de réflexes conditionnés, régie par des interactions cérébrales complexes et qui fonde l'unité de la psychologie et de la physiologie. La pathologie mentale serait une pathologie « apprise », comparable à un conditionnement renforcé : plus un sujet phobique craint la foule, par exemple, plus il se trouve de justifications pour l'éviter. Par son côté mécaniste, l'école réflexologique a été souvent critiquée. La réflexologie est cependant à la base des thérapies comportementales, qui consistent à apprendre à un sujet à remplacer un comportement inadapté dû à un conditionnement néfaste par un conditionnement adapté.

réflexogramme achilléen

Mesure du temps de décontraction des muscles du mollet (triceps sural) après percussion du tendon d'Achille.

   Cet examen était naguère effectué pour diagnostiquer une myopathie, une neuropathie, une hyperthyroïdie ou une hypothyroïdie. En effet, les hormones thyroïdiennes ont une action modulatrice sur la conduction neuromusculaire : lorsqu'elles sont sécrétées en excès, le temps de décontraction est raccourci ; dans le cas inverse, il est allongé.

   Le réflexogramme achilléen est aujourd'hui remplacé par des examens ou des tests plus précis (électromyographie, électrodiagnostic, dosage sanguin des hormones thyroïdiennes).

reflux gastro-œsophagien

Régurgitation du contenu acide de l'estomac dans l'œsophage pouvant entraîner une œsophagite (inflammation de l'œsophage).

CAUSES

Un reflux gastro-œsophagien est dû à une incontinence du sphincter inférieur de l'œsophage, dont la cause la plus fréquente est une hernie hiatale, c'est-à-dire le passage, à travers le diaphragme, d'une partie de l'estomac dans le thorax.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le reflux gastro-œsophagien provoque ordinairement une sensation de brûlure au creux de l'estomac, irradiant derrière le sternum (pyrosis). La douleur survient après les repas ; elle est déclenchée par la flexion du corps vers l'avant et disparaît lorsque le sujet se redresse : c'est le signe dit « du lacet de soulier ». Des brûlures peuvent également être déclenchées par la position couchée ou lors des efforts de poussée abdominale. Dans certaines formes rares, des douleurs thoraciques ou une irritation de la gorge peuvent s'y ajouter.

   Le diagnostic est fait par l'endoscopie haute, éventuellement par la pH-métrie.

TRAITEMENT

Le traitement du reflux œsophagien sans œsophagite consiste tout d'abord à éviter les repas copieux, le café, les boissons effervescentes, à réduire si nécessaire une obésité existante et à combattre l'acidité gastrique au moyen de médicaments antiacides et, en particulier, antisécrétoires.

   Si le reflux résiste au traitement médical, et reste très gênant, il est possible de recourir à une technique chirurgicale. Celle-ci consiste à créer une valve antireflux entre œsophage et estomac. Cette intervention peut se pratiquer par cœlioscopie.

Voir : œsophagite.

reflux gastro-œsophagien du nourrisson

Régurgitation du contenu de l'estomac dans l'œsophage, survenant chez le nourrisson et liée le plus souvent à la maturation inachevée de son tube digestif (béance du sphincter inférieur de l'œsophage).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ses manifestations habituelles sont des rejets ou des vomissements, rarement abondants, survenant vers la fin du repas et que le moindre mouvement déclenche. Ils sont à distinguer des petits rejets accompagnant les rots, qui sont tout à fait normaux chez le nourrisson après les repas.

COMPLICATIONS

L'œsophagite (inflammation de l'œsophage) est la complication la plus gênante du reflux gastro-œsophagien. Elle est liée à l'agression de l'œsophage par les liquides acides de l'estomac et entraîne parfois des vomissements de lait, contenant des filets de sang, et une anémie. Les pleurs, les tortillements de l'enfant pendant les repas, la prise de mauvaise grâce du biberon, associés ou non à des vomissements, en sont des signes évocateurs.

   Certains troubles des voies respiratoires (toux spasmodique survenant surtout la nuit ; bronchites et affections pulmonaires répétées) semblent pouvoir être mis sur le compte du reflux gastro-œsophagien de même que certaines manifestations O.R.L. (sinusites, otites, rhinopharyngites et surtout laryngites répétées).

   Le reflux gastro-œsophagien est également soupçonné d'intervenir dans la survenue des malaises graves du nourrisson avec arrêt de la respiration, cyanose et perte du tonus musculaire. De tels signes, surtout s'ils surviennent à des heures régulières par rapport aux repas ou chez un enfant présentant déjà un reflux gastro-œsophagien, doivent conduire à consulter un pédiatre, qui prescrira, le cas échéant, des examens complémentaires dans un service spécialisé.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Le reflux gastro-œsophagien évolue spontanément vers la guérison, facilitée lorsque l'enfant commence à marcher ; la majorité des reflux gastro-œsophagiens sont guéris à cet âge. Néanmoins, un traitement est nécessaire pour réduire les symptômes, souvent préoccupants, pour empêcher les complications et pour faciliter la maturation du sphincter du bas œsophage. Outre les médicaments destinés à augmenter la pression de ce sphincter, il consiste à coucher l'enfant en position inclinée (à 30 degrés environ par rapport à l'horizontale), à lui donner une alimentation plus épaisse (poudres épaississantes mélangées au lait), à fractionner ses repas, à ne pas lui mettre des vêtements qui serrent le ventre et à ne pas l'exposer à une atmosphère enfumée.

   Si ce traitement s'avère insuffisant ou si des complications sont à craindre, des examens complémentaires (fibroscopie, mesure de l'acidité gastrique, examens radiologiques) doivent être effectués à l'hôpital dans un service de pédiatrie de manière à pouvoir modifier la prescription médicamenteuse.