Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

paraphrénie

Psychose caractérisée par un délire imaginatif chronique, sans affaiblissement des fonctions mentales et intellectuelles.

   Un sujet souffrant de paraphrénie semble vivre dans deux mondes : le monde réel et celui de son délire, qu'il ne cesse d'enrichir de ses productions imaginaires.

   La paraphrénie peut être systématique (le malade se voit au centre de son délire), expansive (exaltation), confabulante (récits imaginaires profus) ou fantastique. Le traitement de la paraphrénie, qui peut rester très longtemps compatible avec une vie normale, est celui des délires chroniques.

paraplégie

Paralysie des deux membres inférieurs.

   Une paraplégie est due à une lésion des cellules motrices du système nerveux, de localisation soit centrale (lésion en profondeur de la moelle épinière), soit périphérique (lésion dans la zone d'émergence des fibres nerveuses de la moelle ou des nerfs). Elle s'associe dans un certain nombre de cas à des troubles sphinctériens (incontinence ou rétention urinaire, par exemple).
— Les paraplégies centrales peuvent apparaître brutalement (traumatismes, accidents vasculaires) ou progressivement (syndrome de compression de la moelle, sclérose en plaques). On observe alors un syndrome pyramidal, caractérisé par une paralysie spasmodique, c'est-à-dire associée à une hypertonie (raideur musculaire) et à une exagération des réflexes, et par un signe de Babinski (extension du gros orteil lors du frottement du bord externe de la plante du pied), témoignant de la nature centrale de la paraplégie.
— Les paraplégies périphériques comprennent les atteintes d'une zone de la moelle épinière, appelée corne antérieure, qui peuvent être aiguës (poliomyélite) ou chroniques (maladie de Charcot), et les atteintes aiguës des racines des nerfs (polyradiculonévrite comme le syndrome de Guillain-Barré).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'examen tomodensitométrique, l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), l'examen du liquide cérébrospinal et les explorations électrophysiologiques (potentiels évoqués somesthésiques [des voies de la sensibilité], électromyographie). Le traitement, médical ou chirurgical, dépend de l'affection responsable.

parapsoriasis

Affection cutanée d'origine inconnue ayant un aspect voisin de celui du psoriasis.

   Les parapsoriasis n'ont d'autre rapport avec le psoriasis que leur aspect de taches rouges recouvertes de squames.

DIFFÉRENTS TYPES DE PARAPSORIASIS

On en distingue deux types, dont l'identification et la distinction d'avec le psoriasis sont assurées par la biopsie cutanée.

— Le parapsoriasis en gouttes, ou pityriasis lichénoïde, touche le plus souvent l'homme jeune, sous la forme d'une éruption de taches roses, de 3 à 10 millimètres, qui s'épaississent, foncent et se recouvrent de squames épaisses. L'éruption siège sur les membres et les flancs et dure deux ou trois semaines. Il existe des formes chroniques récidivant par poussées. Le traitement, peu efficace, fait appel aux antihistaminiques ou aux anti-inflammatoires par voie orale, aux applications de corticostéroïdes ou à la puvathérapie (association de l'absorption d'un psoralène et d'une exposition aux U.V.).

— Le parapsoriasis en plaques affecte surtout l'homme adulte. Il forme des plaques rouges, rosées ou rougeâtres, recouvertes d'une fine desquamation. Les lésions touchent surtout les cuisses, les fesses et le bas du dos. Elles démangent légèrement. C'est une affection chronique, évoluant sur des mois ou des années et comportant un risque de transformation en mycosis fongoïde, variété de lymphome d'origine cutanée.

TRAITEMENT

Le traitement repose sur les applications de corticostéroïdes ou d'anticancéreux (méchloréthamine, nitroso-urées), ou sur la puvathérapie, éventuellement accompagnée de la prise de rétinoïdes par voie orale.

parasite

Organisme qui vit ou se développe aux dépens de celui qui l'héberge.

   Un parasite se nourrit des tissus, du sang ou des aliments de son hôte. La plupart des parasites sévissent dans les pays tropicaux, où leur présence est liée aux conditions climatiques et souvent à une hygiène déficiente des populations.

DIFFÉRENTS TYPES DE PARASITE

Les parasites sont classés selon le nombre de cellules qui les constituent.

— Les parasites unicellulaires, ou protozoaires, se déplacent grâce à des pseudopodes (expansions du cytoplasme) – c'est le cas des amibes, par exemple – ou, comme les trypanosomes, grâce à des flagelles (filaments mobiles). Ils se multiplient par scissiparité (division en deux parties) et/ou par reproduction sexuée, et vivent soit hors des cellules (dans le plasma), comme les trypanosomes, soit dans les cellules (à l'intérieur du cytoplasme) de l'être vivant qui les héberge, comme les agents du paludisme (les Plasmodium) ou les toxoplasmes.

— Les parasites pluricellulaires, ou métazoaires, peuvent être des vers plats de taille variable, munis de ventouses à leur extrémité antérieure et sur le corps. Ils possèdent soit un corps segmenté ressemblant à une succession d'anneaux pleins, comme les cestodes ou les ténias, soit un corps non segmenté, comme les douves et les bilharzies. Les métazoaires peuvent aussi, comme les nématodes, avoir une forme cylindrique (c'est le cas, par exemple, des ascaris ou des oxyures, vers ronds). Ces parasites vivent sous la peau ou dans l'intestin, le sang, les bronches, le foie, les reins, etc., de leur hôte.

CONTAMINATION

La contamination de l'homme par les protozoaires se fait par absorption du protozoaire, présent dans l'alimentation sous sa forme de kyste (dans une coque), ou par l'intervention d'insectes qui transmettent le parasite dans le sang par une piqûre ou le déposent sur la peau.

   La contamination par les métazoaires se produit par absorption des œufs, des larves ou des embryons fixés sur les aliments, par la pénétration des larves à travers la peau ou par la piqûre des insectes vecteurs.

parasitisme

État d'un organisme qui vit aux dépens d'un organisme d'une autre espèce, que l'on appelle l'hôte.

   Le parasitisme est le mode de vie le plus répandu dans le monde vivant. Il peut être durable ou se produire à certains stades du développement du parasite (larvaire ou adulte). Il assure la survie individuelle et la pérennité du parasite, qui trouve chez son hôte nourriture, protection, possibilité de reproduction et même de transfert (d'un insecte à un être humain, par piqûre, comme dans le paludisme).