Larousse Médical 2006Éd. 2006
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perfusion (suite)

COMPLICATIONS

Les complications locales constituent le principal risque des perfusions. L'inflammation se traduit par des douleurs et une rougeur autour du point de ponction et sur le trajet de la veine, parfois par un œdème. La perfusion doit alors être retirée, car elle risque de se compliquer de thrombose veineuse (formation d'un caillot) et/ou d'infection. L'infection est la plus grave complication à redouter ; elle peut être due à la rupture de la barrière cutanée, à la présence d'un corps étranger dans la veine ou aux manipulations de la ligne veineuse. Au pire, elle peut provoquer une septicémie. Les septicémies à staphylocoque sont les plus fréquentes. La prévention de ces complications consiste à réserver les perfusions aux cas où elles sont indispensables, à réduire leur durée autant que possible et à respecter les règles d'asepsie. Le débit de la perfusion doit être vérifié plusieurs fois par jour ; en outre, une surveillance quotidienne de l'état du patient sous perfusion est nécessaire.

périadénite

Ensemble constitué par une adénite (inflammation d'un ganglion lymphatique) et la zone inflammatoire qui l'entoure.

   Une périadénite est visible (gonflement, parfois rougeur) et palpable quand le ganglion atteint est superficiel. Elle est le plus souvent révélatrice d'une infection qui peut avoir diverses origines (toxoplasmose, tuberculose, syphilis par exemple).

périartérite noueuse

Inflammation de la paroi des artères de moyen et de petit calibre compromettant l'irrigation des tissus et entraînant une maladie générale souvent sévère.

   La périartérite noueuse est une artérite qui touche diverses artères dont celles qui amènent le sang au cœur, aux reins, à l'intestin, au système nerveux, aux muscles. En évoluant, cette maladie peut atteindre les organes eux-mêmes.

CAUSES

Les causes de la périartérite noueuse ne sont pas complètement connues. Cette maladie, qui appartient au groupe des maladies systémiques, ou connectivites, peut être déclenchée, dans de rares cas, par une infection par le virus de l'hépatite B. Le mécanisme des lésions est une réaction auto-immune au cours de laquelle l'organisme s'attaque aux parois des artères. La maladie peut survenir à tout âge, mais touche plutôt l'adulte de sexe masculin.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La périartérite noueuse se manifeste souvent au début par des signes généraux : fièvre, amaigrissement, avec des douleurs articulaires et musculaires. Ensuite, l'aspect clinique dépend des localisations de l'atteinte vasculaire : les manifestations peuvent être cutanées (purpura, urticaire, nodules sous-cutanés) ; rénales (glomérulonéphrite avec insuffisance rénale, hypertension artérielle sévère) ; neurologiques (troubles sensitivomoteurs périphériques tels qu'une multinévrite, atteinte du système nerveux central se traduisant par des convulsions, une hémorragie méningée, etc.) ; cardiovasculaires (atteinte des coronaires avec risque d'infarctus du myocarde, vascularite distale avec phénomène de Raynaud, parfois gangrène des doigts) ; digestives (douleurs abdominales, diarrhée fréquente, éventuellement hémorragies digestives).

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Il repose sur l'examen des vaisseaux par biopsie cutanée, musculaire ou rénale et sur l'artériographie mésentérique ou rénale, qui montre l'atteinte vasculaire avec rétrécissements et microanévrysmes. La biopsie rénale suppose une hospitalisation de 48 heures et se pratique sous anesthésie locale.

   L'évolution de la maladie se fait par poussées successives, le pronostic étant grave en l'absence de traitement.

TRAITEMENT

Il fait appel aux corticostéroïdes et aux immunosuppresseurs, voire à la plasmaphérèse (échange plasmatique). Il permet d'enrayer l'évolution dans la majorité des cas, mais au prix d'un certain nombre de complications liées aux thérapeutiques (modifications cutanées, ostéoporose, infections). Quand la périartérite noueuse est liée à une infection par le virus de l'hépatite B, on peut associer un traitement antiviral (vidarabine ou interféron).

périarthrite

Toute affection due à une inflammation des tissus au voisinage des articulations.

   Les périarthrites, maladies favorisées par le vieillissement des tissus, affectent généralement des sujets âgés ou, plus rarement, des sujets jeunes et sportifs. Elles touchent les bourses séreuses périarticulaires (espaces de glissement), la capsule articulaire (tissu fibreux entourant l'articulation), les ligaments, les tendons et leurs gaines, voire les muscles voisins de l'articulation. Chaque articulation de l'organisme peut faire l'objet d'une périarthrite, mais, du fait de sa complexité anatomique et de l'amplitude des mouvements possibles, c'est l'épaule qui est le plus souvent atteinte.

— La périarthrite du coude peut être liée à une épicondylite (inflammation des tendons s'insérant sur l'épicondyle, saillie osseuse située à l'extrémité inférieure de l'humérus), fréquente chez le joueur de tennis (tennis-elbow), à une épitrochléite (inflammation de l'épitrochlée, saillie osseuse située sur la partie interne du coude) ou à une bursite rétro-olécranienne (inflammation de la bourse séreuse située derrière l'olécrane, saillie postérieure du cubitus à l'articulation du coude).

— La périarthrite du genou a de multiples causes : kystes poplités, dus à l'inflammation des bourses des muscles jumeau interne et demi-membraneux, et responsables d'une douleur et d'une tuméfaction en arrière du genou ; tendinite des muscles de « la patte d'oie », fréquente chez le sportif et la femme âgée obèse, occasionnant des douleurs du tibia ; maladie de Pellegrini-Sieda, liée à une inflammation calcifiante du ligament latéral interne du genou à son point d'insertion sur le fémur et survenant à la suite d'une entorse mal soignée.

— La périarthrite de la hanche est due en général à une tendinite des muscles fessiers, responsable d'une douleur lorsque le sujet écarte sa cuisse de l'axe du corps, ou à une tendinite des muscles adducteurs, fréquente chez le sportif (rugby, football).

— La périarthrite de la main peut être la conséquence de kystes synoviaux (kystes de la gaine des tendons) apparaissant souvent au dos du poignet et qui sont enlevés chirurgicalement lorsqu'ils deviennent inesthétiques et/ou gênants. Il arrive aussi qu'elle soit due à une ténosynovite (inflammation d'un tendon et de sa gaine synoviale), provoquant parfois des rétractions tendineuses des doigts.