Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

urée

Substance azotée provenant de la destruction des protéines d'origine alimentaire ou constitutives des tissus humains.

   Le foie est le lieu principal de synthèse de l'urée, qui se diffuse ensuite librement dans les liquides de l'organisme puis est éliminée majoritairement par les reins. Le taux d'urée dans le sang est donc un reflet de la fonction rénale, moins fiable cependant que celui de la créatinine. Il est normalement compris entre 0,25 et 0,45 gramme par litre (soit 3,3 à 6,6 millimoles par litre) et peut augmenter légèrement en cas de régime alimentaire très riche en viandes ou quand le sujet ne boit pas suffisamment, alors que sa fonction rénale est strictement normale.

PATHOLOGIE

— L'urémie (taux d'urée dans le sang) est anormalement élevée (on parle parfois, par abus de langage, d'hyperazotémie, car l'urée est une substance très riche en azote) en cas d'insuffisance rénale chronique ou aiguë, anormalement basse en cas de défaillance fonctionnelle du foie, de cirrhose par exemple.

— L'élimination urinaire d'urée, parfois abusivement appelée azoturie, est extrêmement variable selon les apports alimentaires. Elle est anormalement élevée (hyperazoturie) en cas de fièvre, de diabète et au cours de certaines intoxications (par l'arsenic, le phosphore, l'antimoine), anormalement basse (hypoazoturie) en cas d'insuffisance rénale ou d'atteinte grave du foie.

Voir : urémie.

urémie

Taux d'urée dans le sang.

   L'urémie est normalement comprise entre 0,25 et 0,45 gramme, soit 3,3 à 6,6 millimoles, par litre de sang ; ces chiffres peuvent être légèrement supérieurs chez des sujets ayant un régime alimentaire très riche en viandes ou ne buvant pas suffisamment. L'urémie est anormalement élevée en cas d'insuffisance rénale, anormalement basse en cas d'insuffisance hépatique grave.

   Dans la pratique, ce terme est parfois remplacé par celui d'azotémie, l'urée étant une substance très riche en azote.

uretère

Conduit permettant à l'urine de s'écouler du bassinet rénal à la vessie.

STRUCTURE

Les uretères, au nombre de deux, sont disposés verticalement de part et d'autre de la colonne vertébrale. Chaque uretère mesure environ 1 centimètre de diamètre et de 25 à 30 centimètres de long. Il prend naissance dans l'abdomen et se termine dans le petit bassin. Sa paroi est constituée d'une tunique muqueuse interne en contact avec l'urine, gainée par une tunique musculaire externe plus épaisse qui, en se contractant, propulse l'urine vers la vessie. À son extrémité inférieure, chaque uretère s'abouche à la paroi postérieure de la vessie par une sorte de valve empêchant l'urine de refluer de la vessie vers les reins. Certaines personnes naissent avec une duplicité urétérale (présence d'un double uretère pour un seul rein) ; cette malformation n'a aucune conséquence fonctionnelle.

EXAMENS

L'uretère peut être exploré à l'aide de nombreux examens : urographie intraveineuse, urétéroscopie, urétéropyélographie rétrograde (U.P.R.), échographie.

PATHOLOGIE

Les principales maladies pouvant affecter l'uretère sont :

— les affections obstructives (calculs, tumeurs) ;

— les affections de la paroi urétérale (bilharziose, tuberculose, urétérite, malformations telles qu'un méga-uretère, une urétérocèle ou un reflux vésico-urétéro-rénal) ;

— les affections péri-urétérales, une tumeur ou une sclérose localisée à un organe voisin, par exemple le tissu conjonctif situé derrière le péritoine (fibrose rétropéritonéale), qui peuvent envahir ou comprimer l'uretère.

Voir : méga-uretère, urétérite, urétéropyélographie rétrograde, urétéroscopie, urétérostomie.

urétérite

Inflammation aiguë, subaiguë ou chronique de la paroi urétérale, le plus souvent d'origine infectieuse.

   En pratique, une urétérite s'accompagne presque toujours d'une atteinte infectieuse du bassinet (pyélonéphrite), dont elle présente alors tous les symptômes : brûlures à la miction, pollakiurie (mictions fréquentes), urines troubles, fièvre élevée, frissons, altération de l'état général. Une forme rare d'urétérite, appelée urétérite kystique, se traduit par la formation de kystes dans la paroi urétérale.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic d'une urétérite repose sur l'urographie intraveineuse. Son traitement consiste en l'administration d'antibiotiques. Les récidives sont fréquentes.

urétérocèle

Dilatation congénitale de l'extrémité inférieure de l'uretère, due à un rétrécissement du méat urétéral (orifice d'abouchement de l'uretère à la vessie).

   L'urétérocèle peut avoir des degrés de gravité divers, d'une simple dilatation ne gênant par l'écoulement de l'urine vers la vessie à une dilatation importante empêchant une évacuation urinaire normale et pouvant provoquer un ralentissement ou un arrêt de l'écoulement de l'urine, responsable d'une destruction progressive du rein. Rare, l'urétérocèle peut être associée à d'autres malformations congénitales de l'appareil urinaire, en particulier à une duplicité urétérale (présence d'un double uretère pour un seul rein).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Ce sont les complications de l'urétérocèle qui entraînent sa découverte dès l'enfance : pyélonéphrite (infection du bassinet et du tissu interstitiel d'un rein), présence d'un calcul dans le segment d'uretère dilaté, troubles de la miction (mictions fréquentes et douloureuses). Le diagnostic repose sur l'échographie et l'urographie intraveineuse.

TRAITEMENT

Il dépend de la gravité de l'urétérocèle : si celle-ci n'entraîne aucun symptôme et que le rétrécissement est peu important, une simple surveillance suffit. En revanche, si le rétrécissement est important, on peut soit élargir le méat urétéral par chirurgie endoscopique (par un tube muni d'une optique et d'instruments chirurgicaux, introduit dans les voies urinaires), soit pratiquer une urétérocystonéostomie (réimplantation de l'uretère dans la vessie) ; une néphrectomie (ablation partielle ou totale du rein) peut s'imposer si le rein sus-jacent est détruit.

urétérocolostomie

Abouchement de l'uretère dans le côlon.

   Cette intervention est en général pratiquée à la hauteur du sigmoïde (dernière partie du côlon) : on parle alors d'urétérosigmoïdostomie, ou intervention de Coffey.

   Pratiquée sous anesthésie générale, l'urétérocolostomie permet de dériver les urines, le plus souvent après cystectomie (ablation de la vessie), les mictions se faisant alors par voie rectale. Cette intervention est aujourd'hui de plus en plus délaissée au profit de la cystoplastie (reconstitution de la vessie), car ses complications sont importantes : infections urinaires chroniques, dues au reflux de matières fécales du rectum vers l'uretère, troubles métaboliques divers (décalcification osseuse, notamment) du fait de la réabsorption de l'urine par le côlon, mictions rectales difficilement contrôlables.