Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

orthodontie

Spécialité médicale visant à prévenir ou à corriger les anomalies de position des dents.

   L'orthodontiste doit, en premier lieu, déterminer si l'anomalie est basale (due à une mauvaise position du maxillaire supérieur et/ou inférieur) ou alvéolaire (due à une déformation de l'os alvéolaire – os superficiel qui entoure la dent –, comme cela se produit chez les enfants qui sucent leur pouce, par exemple). Une telle vérification est pratiquée à l'aide d'empreintes des dents supérieures et inférieures, ainsi que de radiographies du crâne et de la face. Le traitement, qui dure entre 1 et 3 ans, consiste à effectuer des pressions ou des tractions légères sur les dents mal positionnées pour leur rendre un alignement correct. Il varie en fonction du type d'appareillage choisi, de l'anomalie à traiter et de l'âge du patient. Chez l'enfant, il est possible de soigner une anomalie basale en corrigeant les rapports entre les maxillaires. Chez l'adulte, la croissance osseuse étant achevée, l'orthodontiste ne pourra agir que sur la position des dents entre elles.

APPAREILLAGES ORTHODONTIQUES

Ils peuvent être amovibles ou fixes.

— Dans les appareillages dentaires amovibles, le dispositif qui permet de déplacer les dents (arc, élastique, ressort) est monté sur une sorte de dentier que le sujet peut lui-même enlever et remettre.

— Dans les appareillages dentaires fixes, ce dispositif est soudé sur de petites bagues métalliques qui sont scellées ou collées sur les dents ; dans ce dernier cas, l'appareillage est moins encombrant et moins visible.

orthogénisme

Ensemble des méthodes de planification et de régulation des naissances.

   L'orthogénisme comprend les différentes méthodes de contraception et les interruptions volontaires de grossesse, qui incluent la méthode dite contragestive (RU 486). La ligature des trompes chez la femme, la ligature des canaux déférents ou leur section (vasectomie) chez l'homme en relèvent aussi. Le conseil conjugal et le conseil génétique y participent également.

orthopédie

Discipline essentiellement chirurgicale qui traite des affections congénitales ou acquises de l'appareil locomoteur et de la colonne vertébrale (os, articulations, ligaments, tendons et muscles).

   L'orthopédie connaît un développement très important, d'une part en raison de la fréquence accrue des accidents affectant les muscles et le squelette (généralisation de la pratique sportive, accidents de la route, etc.), d'autre part en raison de la mise au point de prothèses de plus en plus sophistiquées (prothèses « totales » de hanche, de genou, etc.). Ses domaines d'intervention sont multiples : fractures des os des membres ou de la colonne vertébrale, luxations articulaires, claquages musculaires, tumeurs et infections osseuses (ostéites et ostéomyélites), ou arthrose évoluée (hanche, genou) nécessitant un remplacement total ou partiel de l'articulation détruite par une prothèse. Enfin, les appareils orthopédiques servent à soutenir une partie du corps ou à la maintenir dans une position déterminée ; ainsi, les corsets vertébraux permettent de corriger ou d'arrêter l'évolution d'une scoliose ou d'une cyphose, ou encore de soulager des douleurs lombaires chroniques.

Voir : chirurgie orthopédique.

orthophonie

Discipline paramédicale ayant pour but l'étude et le traitement des troubles du langage oral et écrit.

   L'orthophonie concerne les troubles de l'émission vocale, ceux de l'articulation des mots et ceux du langage, de même que les difficultés de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Elle peut être indiquée aussi bien chez l'enfant que chez l'adulte, après une maladie (affection ou suites de chirurgie du larynx, affections neurologiques, etc.), en cas de surdité, d'aphasie, de malformation congénitale du larynx ou du fait d'un retard de l'acquisition du langage.

   Les séances sont fondées sur des exercices réalisés par le patient et portant sur l'une ou l'autre des caractéristiques du langage, par exemple l'articulation, la signification des mots ou l'organisation des phrases ; la variété des approches rééducatives est actuellement très grande.

   Le résultat est subordonné non seulement à la gravité des troubles, mais aussi à la nécessité d'une bonne compréhension des exercices et à la motivation du patient.

orthopnée

Essoufflement survenant au repos, lorsque le sujet est allongé sur le dos.

   L'orthopnée apparaît en particulier la nuit et oblige le sujet à dormir assis. Elle traduit l'existence d'un œdème pulmonaire : en position allongée, complètement à plat, toutes les alvéoles pulmonaires sont envahies par le plasma, ce qui engendre une gêne respiratoire. En position assise ou debout, l'accumulation du liquide ne se produit que dans la partie basse des poumons, si bien que les alvéoles des régions supérieures peuvent maintenir au repos une oxygénation suffisante pour que l'essoufflement soit faiblement ressenti.

   Une orthopnée peut être observée chaque fois qu'il existe une insuffisance cardiaque gauche, quelle qu'en soit la cause (par exemple, un rétrécissement mitral, une myocardiopathie dilatée ou un infarctus du myocarde). Plus rarement, elle peut apparaître au cours de certaines maladies pulmonaires comme les bronchopathies chroniques obstructives (par exemple, la bronchite chronique, l'emphysème pulmonaire) ou la crise d'asthme.

Voir : œdème pulmonaire.

orthoptie

ou

orthoptique

Spécialité paramédicale ayant pour but d'évaluer et de mesurer les déviations oculaires, puis d'assurer la rééducation des yeux en cas de troubles de la vision binoculaire : strabisme, hétérophorie (déviation des axes visuels) ou insuffisance de convergence.

Bilan orthoptique

Un bilan orthoptique permet de discerner les faiblesses de l'oculomotricité, assurée par les nerfs et les muscles oculomoteurs. Ce bilan est pratiqué à l'aide de différents tests et appareils. L'orthoptiste exerce sous la responsabilité de l'ophtalmologiste.

DIFFÉRENTS TYPES D'EXAMEN

— L'étude de l'oculomotricité consiste tout d'abord à faire suivre un objet par les yeux du patient, soit ensemble, soit séparément, dans les différentes directions du regard. La tête étant maintenue immobile, les yeux doivent rester parallèles dans toutes les directions. La convergence oculaire est étudiée par la mesure du Ponctum proximum de convergence, obtenue en faisant fixer par le patient un point lumineux que l'on rapproche peu à peu des yeux. Les yeux convergent progressivement jusqu'à une distance limite qui est normalement de 5 à 8 centimètres entre le point lumineux et la racine du nez. Si elle est plus importante, on parle d'insuffisance de convergence.

— L'étude de la statique oculaire cherche à mesurer une déviation manifeste de l'axe des deux yeux, à l'aide de prismes, ou une déviation latente, par le test de l'écran. Celui-ci consiste à cacher un œil dans un écran opaque ou translucide, l'autre œil fixant un point situé à 4 mètres d'abord (vision de loin), puis à 30 centimètres. On enlève l'écran et on observe si l'œil caché est ou non resté dans le même axe que l'œil fixant le point. Si l'œil a divergé vers l'extérieur, il s'agit d'une exophorie ; s'il a divergé vers l'intérieur, d'une ésophorie.

— L'étude de la vision binoculaire repose sur des procédés consistant à associer les images de l'œil droit et celles de l'œil gauche pour permettre l'évaluation des reliefs et des distances. Elle se décompose en trois degrés de qualité croissante : le premier degré, ou vision simultanée, correspond à la capacité de chaque œil de voir deux images différentes ; le deuxième degré, ou fusion, désigne l'association par le cerveau de deux images semblables ; le troisième degré, ou vision stéréoscopique, le plus complet, est fondé sur la vision d'images dissemblables vues sous deux angles différents.

Rééducation orthoptique

Une rééducation orthoptique ne peut être envisagée que quand il existe une vision binoculaire correcte – ce qui est le cas essentiellement au cours des hétérophories (déviations latentes des axes visuels) et de l'insuffisance de convergence – et seulement en cas de manifestations fonctionnelles désagréables. Au cours des strabismes, on ne peut y avoir recours que quand il existe de réelles possibilités de vision binoculaire, ce qui est rare. La rééducation orthoptique a pour but essentiel d'augmenter l'amplitude de fusion (qui consiste à superposer les images de chaque œil en une seule), principalement grâce au synoptophore (stéréoscope perfectionné pour la vision de loin). Les exercices oculaires consistent essentiellement à améliorer le pouvoir de convergence et sont pratiqués avec une correction optique adaptée.