Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

stress (suite)

Le stress post-traumatique

Être exposé à un événement violent, mettant en danger sa propre vie ou celle d'autrui, se traduit par des réactions tout à fait particulières. La personne ressent une peur intense, avec un sentiment d'horreur et d'impuissance. Par la suite, elle est sans réaction, comme dans le brouillard, avec une perte de ses repères. Elle a beaucoup de mal à se souvenir de la nature du traumatisme, mais elle essaie en permanence de reconstituer la situation et a l'impression de la vivre à nouveau. Plus tard peuvent survenir un ensemble de signes, qui dépendent de l'intensité et de la durée du traumatisme ainsi que de l'organisation de la personnalité de la victime : hypervigilance, difficultés de concentration, irritabilité, insomnie, signes d'anxiété (phobie, actes compulsifs), panique, troubles de l'humeur, troubles physiques multiples, désadaptation à la réalité sociale et familiale. Les suites d'une situation de stress ne conduisent pas toujours à une situation post-traumatique.

striction

Resserrement pathologique d'un organe.

   Une striction permanente d'un organe creux provoque une sténose (rétrécissement de l'organe) ; une striction d'un vaisseau entraîne une ischémie (insuffisance circulatoire) dans les tissus qu'il irrigue.

stridor laryngé

Bruit respiratoire anormal, aigu et perçant, du nouveau-né, survenant à l'inspiration et causé par une affection du larynx.

   Un stridor laryngé est un phénomène très fréquent et habituellement bénin. Le plus souvent, il est lié à une laryngomalacie (invagination respiratoire de la margelle laryngée) due à une rigidité insuffisante du larynx : à chaque inspiration, celui-ci s'affaisse vers l'intérieur, ce qui déclenche un bruit respiratoire, le stridor proprement dit. La laryngomalacie et le stridor guérissent spontanément en quelques mois. S'ils se compliquent d'une gêne respiratoire, une réparation chirurgicale du larynx peut s'imposer, réalisable par voie endoscopique (à l'aide d'un tube introduit par la bouche).

striduleux

Qualifie un bruit respiratoire d'origine laryngée, sifflant, aigu et de timbre musical, perçu à l'inspiration.

   Une laryngite striduleuse, par exemple, se rencontre au cours d'infections rhinopharyngées de l'enfant (rougeole, notamment), entraînant des troubles respiratoires (difficulté à l'inspiration) aigus.

stripping

Technique de saphénectomie (ablation de la veine saphène), pratiquée en cas d'insuffisance veineuse des membres inférieurs.

Voir : saphénectomie.

stroma

Tissu nourricier et de soutien d'une tumeur maligne.

   Constitué par un tissu conjonctif vascularisé, le stroma se forme en réponse à la présence des cellules tumorales sans être lui-même tumoral. Son rôle est ambigu : d'une part, il permet à la tumeur de croître en assurant sa nutrition ; d'autre part, il constitue une réaction de défense de l'organisme, dont le but est de freiner le développement du cancer. En effet, il contient souvent de nombreuses cellules inflammatoires (polynucléaires, cellules lymphoplasmocytaires ou granulomes). Il peut être riche en fibres collagènes ou contenir des dépôts particuliers : calcifications, substance amyloïde, ossifications.

   Le développement de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) dans le stroma est nécessaire à la croissance du cancer. Il est dépendant de facteurs de croissance spécifiques. Des médicaments bloquant ce mécanisme d'angiogenèse sont depuis peu utilisés dans certains cancers.

strongyloïdose

anguillulose

strontium

Corps simple de numéro atomique 38, doué de propriétés comparables, du point de vue physiologique, à celles du calcium, c'est-à-dire présentant une affinité marquée pour le tissu osseux.

   Lorsqu'il est administré à un sujet, le strontium (Sr) tend à se concentrer dans les parties du squelette où se forme le tissu osseux. Deux isotopes radioactifs du strontium, le strontium 87m et le strontium 85, étaient naguère utilisés en scintigraphie osseuse pour étudier l'état fonctionnel du squelette : en effet, les lésions osseuses fixent ces substances radioactives en beaucoup plus grande quantité que l'os normal, ce qui permet souvent de les détecter bien avant qu'elles ne soient décelables par la radiologie classique. Ces isotopes présentant des inconvénients, on préfère aujourd'hui utiliser les polyphosphates marqués au technétium 99m, radioélément particulièrement bien adapté à la scintigraphie osseuse.

   Un autre isotope radioactif du strontium (89Sr) est utilisé avec succès en traitement palliatif pour soulager les douleurs trop intenses chez les patients atteints d'un cancer avec métastases osseuses, quand la radiothérapie externe devient inefficace.

Strümpell-Lorrain (syndrome de)

Affection neurologique héréditaire caractérisée par une paraplégie (paralysie des membres inférieurs) spasmodique.

Synonymes : paraplégie spasmodique familiale, paraplégie spasmodique familiale de Strümpell-Lorrain, paraplégie spastique familiale type Strümpell-Lorrain.

CAUSES

Le syndrome de Strümpell-Lorrain est une affection rare dont le mode de transmission est variable, mais le plus souvent autosomique (il se transmet par les chromosomes non sexuels) dominant : il suffit que le gène porteur soit reçu de l'un des deux parents pour que l'enfant développe la maladie. Dans 20 % des cas environ, le syndrome se transmet sur le mode autosomique récessif : le gène doit être reçu des deux parents pour que l'enfant développe la maladie. Il existe aussi des cas de transmission récessive et liée au sexe, dans lesquels le syndrome se transmet par le chromosome X de la mère et n'atteint que les enfants de sexe masculin. Le syndrome se manifeste parfois dans des familles sans antécédent connu.

   Plusieurs gènes mutés (altérés) sont sans doute à l'origine de la maladie. L'un de ces gènes a été localisé sur le bras long du chromosome 14.

   Une lésion des faisceaux pyramidaux (nerfs de la motricité volontaire) provoquant une paralysie caractérise le syndrome de Strümpell-Lorrain.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les formes précoces de la maladie se manifestent dès l'âge de 2 ou 3 ans ; les formes tardives ne se révèlent parfois qu'après 35 ans.

   L'affection se manifeste par une démarche raide et des difficultés à se déplacer qui s'accentuent progressivement. Le malade a du mal à décoller ses pieds du sol ; il avance en basculant le bassin et en faisant effectuer à ses membres inférieurs un déplacement en demi-cercle. Le déficit de la force musculaire est modéré dans la plupart des cas. La cambrure des pieds est souvent exagérée (pied creux). Le gros orteil s'étend lentement lorsque le médecin frotte le bord externe du pied (signe de Babinski). Les réflexes ostéotendineux sont vifs.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de traitement permettant de guérir le syndrome de Strümpell-Lorrain. Cependant, la rééducation permet d'éviter les rétractions tendineuses, et l'usage de chaussures orthopédiques est parfois utile ; souvent, des médicaments visant à diminuer la raideur musculaire sont prescrits.

   La plupart des malades parviennent à marcher encore, 30 ans ou plus, après le début des troubles.