Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

éburnation

ou

éburnéation

Affection caractérisée par une augmentation importante de la densité d'un os, dont une partie acquiert la dureté, la compacité et la consistance de l'ivoire.

   L'éburnation est généralement décelée sur une radiographie osseuse montrant une zone anormalement contrastée ; elle peut apparaître dans de nombreux cas où la vascularisation de l'os est perturbée : tumeurs osseuses, infections (ostéite, ostéomyélite) ou lésions dues à une fracture (pseudarthrose, cal osseux).

Son traitement est celui de l'affection en cause.

écarteur

Instrument de base de chirurgie permettant d'écarter les tissus superficiels de la zone à opérer pour accéder librement aux régions profondes.

   Les écarteurs, en général en métal, sont de forme et de taille variables. Le modèle le plus simple est une lame allongée et coudée. Un autre modèle, appelé valve simple, comprend en général une lame large, pourvue d'un manche faisant avec celle-ci un angle droit. Enfin, un troisième type d'écarteurs, appelé valve autostatique, tient en place tout seul grâce à la résistance des tissus à l'écartement. Indispensables dès que la surface à opérer est importante, les valves autostatiques sont constituées le plus souvent de deux lames rectangulaires parallèles, réunies à une extrémité par une articulation permettant de les ouvrir selon un angle déterminé.

E.C.B.U.

examen cytobactériologique des urines

ecchymose

Épanchement superficiel de sang, se déposant sous la peau et formant une tache visible.

   Une ecchymose, plus couramment appelée bleu, a presque toujours pour cause un traumatisme. Cependant, des ecchymoses surviennent parfois spontanément ou très facilement, soit pour une raison inconnue, soit du fait d'une maladie de la coagulation (hémophilie). Une ecchymose se traduit par l'apparition d'une tache rouge, bleue ou noire, relativement étendue, qui ne s'efface pas à la pression ; la couleur passe ensuite par le vert puis le jaune avant de disparaître en quelques jours. La localisation d'une fracture chez un sujet inconscient est parfois facilitée par la présence d'une ecchymose.

   Le traitement d'une ecchymose est facultatif. Au besoin, un linge humide contenant des glaçons peut être appliqué pendant 10 minutes pour diminuer la douleur. Une crème à base de vitamine K, récente, peut en accélérer la disparition.

eccrine (glande)

glande sudoripare

ECG

électrocardiographie

écharde

Petit fragment de bois ou d'un autre corps ayant pénétré accidentellement sous la peau.

   Plantée à l'extrémité d'un doigt, une écharde peut provoquer un panaris. Son extraction, quelquefois difficile, doit respecter les règles d'asepsie (utiliser du matériel stérile, désinfecter la plaie). La présence d'une écharde, même de petite taille, doit conduire à vérifier que la vaccination antitétanique est bien à jour.

écharpe

Pièce de tissu permettant de maintenir le membre supérieur (avant-bras, poignet, coude ou main) immobile sur la poitrine.

   L'écharpe est mise autour du cou du malade et passée sous son avant-bras ou sous son poignet. Elle permet, en urgence, de soutenir un membre supérieur traumatisé pour atténuer la douleur et éviter d'aggraver le déplacement puis, après traitement, de le soutenir et de le protéger.

— L'écharpe simple, ou moyenne écharpe, permet de réaliser un maintien souple. Elle est surtout utilisée pour soulager la douleur. Elle emprisonne le bras à partir du coude jusqu'à la moitié de la main. En cas d'urgence, elle peut être réalisée à partir d'une simple pièce de tissu (en toile, en coton, en tissu-éponge) pliée en triangle et nouée sur l'épaule, mais elle est aussi vendue toute faite dans le commerce.

— L'écharpe de Mayor, constituée de bandes de tissu entrecroisées, maintient le bras collé à la poitrine. Pliée en carré, elle couvre le bras, l'avant-bras et la main, ne laissant apparaître que l'épaule. Les bandes de tissu passent derrière la nuque puis sont croisées dans le dos, où elles sont fixées. Ce maintien, plus rigide, offre davantage de protection que l'écharpe simple. Il est nécessaire de placer un tampon de coton sous l'aisselle ainsi que dans la main immobilisée afin d'absorber l'humidité provoquée par la transpiration.

échec (conduite d')

Comportement systématique et inconscient de mise en faillite de ses propres désirs aboutissant à des situations d'échec dans la vie personnelle et sociale.

   La conduite d'échec peut aller jusqu'à une intolérance totale au succès (névrose d'échec) chez des personnes par ailleurs parfaitement aptes à réaliser leurs projets. Selon la psychanalyse, elle exprimerait une culpabilité inconsciente avec tendances masochistes profondes, qui procéderait de l'aliénation à un mythe familial (névrose de destinée). Elle se traduit par la survenue d'une dépression, d'une affection psychosomatique et, surtout, d'une conduite de renonciation, spontanée ou consécutive à un événement accidentel, dès que le malade entrevoit ou concrétise un certain type de réussite (professionnelle, amoureuse, etc.).

   Le traitement, principalement psychothérapique, est difficile en raison des risques d'une nouvelle recherche d'échec par le patient.

échinococcose multiloculaire

Maladie parasitaire due à la présence dans le foie de la larve d'un ténia du renard, Echinococcus multilocularis.

Synonyme : échinococcose alvéolaire.

   L'échinococcose multiloculaire est une cestodose qui sévit dans l'hémisphère Nord et, en particulier, dans l'est de la France et une partie du nord des Alpes et du Massif central. Le renard s'infeste lui-même en mangeant des rongeurs sauvages parasités, puis il dépose des selles contenant des œufs de ténia sur le sol. L'homme se contamine en mangeant des baies sauvages souillées ou en manipulant des cadavres de renard. La larve se développe anarchiquement dans le foie, y formant de nombreuses alvéoles. L'infestation se traduit par une douleur sourde dans la région du foie, par un amaigrissement et par un ictère (jaunisse). L'évolution est grave, l'infestation s'étendant progressivement à l'ensemble du foie avec possibilité d'atteinte du poumon, des os et du cerveau.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement nécessite l'ablation partielle du foie ou la greffe d'un foie sain. La progression du parasite peut être ralentie par un traitement permanent à l'albendazole. Le pronostic est réservé.

   La prévention repose sur le lavage des baies sauvages avant consommation et sur le lavage des mains après manipulation d'un cadavre de renard.