tubule rénal
Seconde partie du néphron (unité fonctionnelle du rein), dans laquelle s'élabore l'urine définitive à partir de l'urine primitive.
Synonyme : tube urinifère.
Le tubule rénal se compose de quatre segments : le tube contourné proximal, l'anse de Henle, le tube contourné distal et le tube collecteur, qui s'ouvre au fond des calices du rein en une zone appelée papille. Le tubule rénal fait suite au glomérule et constitue avec celui-ci le néphron.
PHYSIOLOGIE
C'est dans le tubule rénal que s'élabore l'urine définitive à partir de l'urine primitive. Le principal mécanisme mis en jeu est la réabsorption, au cours de laquelle une grande partie des constituants de l'urine primitive, filtrée par le glomérule et arrivant dans le tubule rénal (eau, sels minéraux comme le sodium ou le potassium, urée, etc.), retourne dans le sang par le biais des capillaires entourant les différents segments du tubule. Dans certaines parties du tubule rénal, ces différents phénomènes sont sous la dépendance d'hormones comme l'aldostérone, qui permet la réabsorption du sodium et l'élimination simultanée de potassium dans les urines, ou l'hormone antidiurétique, qui permet celle de l'eau. La quantité d'urine émise et sa composition s'adaptent ainsi en permanence aux besoins de l'organisme.
tubulonéphrite
tubulopathie
tubulopathie
Toute maladie rénale caractérisée par une atteinte des tubules rénaux.
Synonymes : néphropathie tubulaire, tubulonéphrite.
Les tubulopathies peuvent être aiguës ou, beaucoup plus rarement, chroniques.
Tubulopathies aiguës
Aussi appelées nécroses tubulaires aiguës, elles se caractérisent par une destruction des cellules qui bordent le tubule rénal. Elles sont dues à la prise excessive de certains médicaments (antibiotiques, par exemple), à l'absorption de toxiques (tétrachlorure de carbone, mercure, plomb) ou liées à un état de choc (choc septique, hémorragique ou hypovolémique, défaillance cardiaque aiguë, etc.).
SYMPTÔMES ET SIGNES
Les tubulopathies aiguës se manifestent par une insuffisance rénale aiguë dont témoignent une élévation brutale du taux d'urée et de créatinine dans le sang et, souvent, une anurie (arrêt de la sécrétion d'urine).
TRAITEMENT
Il vise avant tout la cause de la maladie (arrêt de la prise du médicament, traitement du choc, etc.). Dans les cas les plus graves, une dialyse peut s'imposer en attendant la guérison, qui survient en quelques jours ou quelques semaines avec la régénération spontanée des cellules tubulaires. La nécrose tubulaire aiguë guérit le plus souvent sans séquelle.
Tubulopathies chroniques
Les tubulopathies chroniques sont des troubles fonctionnels et/ou anatomiques qui peuvent atteindre différents segments du tubule rénal.
Elles peuvent être soit congénitales, et alors parfois héréditaires et plus ou moins graves et complexes, soit acquises, et alors isolées ou intégrées à des néphrites interstitielles chroniques.
— Les tubulopathies chroniques congénitales ont des expressions cliniques très variables selon le défaut tubulaire en cause :
— le diabète rénal se traduit par la présence de glucose dans les urines alors que le sujet n'est pas atteint de diabète sucré ; il n'entraîne aucun trouble et ne nécessite pas de traitement ;
— un défaut de réabsorption tubulaire des acides aminés (par exemple la cystine) se traduit par une lithiase (présence de calculs) récidivante ;
— les pertes d'électrolytes par défaut de réabsorption tubulaire ont des symptômes très divers selon l'électrolyte en cause : rachitisme vitaminorésistant pour le phosphore, hypercalciurie responsable de calculs urinaires récidivants pour le calcium, etc. ;
— une insensibilité du tube collecteur (dernier segment du tubule) à l'hormone antidiurétique provoque un diabète insipide néphrogénique caractérisé par une polyurie (émission d'une quantité d'urine très importante et diluée) ;
— une acidose tubulaire entraîne une acidification du sang par fuite urinaire de bicarbonates ;
— d'autres tubulopathies sont beaucoup plus complexes, comme le syndrome de Fanconi, qui associe plusieurs défauts tubulaires portant notamment sur la réabsorption du glucose, des acides aminés, du phosphore et des ions H+ et se traduit par une acidose métabolique (acidification des liquides de l'organisme), une déshydratation et une diminution du taux de calcium sanguin.
— Les tubulopathies chroniques acquises sont le plus souvent dues à la prise de médicaments (lithium, amphotéricine) ou à une intoxication (plomb, cadmium). Elles peuvent aussi apparaître au cours de l'évolution de certains syndromes néphrotiques particulièrement graves et prolongés ou en cas de rejet d'une greffe rénale.
tularémie
Maladie infectieuse due à l'inoculation ou à l'ingestion d'un bacille à Gram négatif, Francisella tularensis.
La tularémie fut découverte au début du XXe siècle ; les rongeurs (lièvre en particulier) constituent le réservoir du bacille ; ils peuvent également être atteints par la maladie ainsi que de nombreux mammifères. L'homme se contamine occasionnellement, le plus souvent directement, par contact cutané d'une plaie même minime avec un animal infecté, ou, plus rarement, par ingestion de viande mal cuite contenant le bacille ou encore par piqûre (tique, puce). Cette infection semble géographiquement limitée à l'hémisphère Nord.
SYMPTÔMES ET SIGNES
Après une incubation silencieuse de quatre jours environ, l'infection se traduit dans un premier temps par des maux de tête, des courbatures, une fièvre et des frissons. Dans un second temps, apparaît, au point d'inoculation, un chancre prurigineux qui évolue vers une ulcération. Il s'y associe une inflammation des ganglions lymphatiques, une amygdalite douloureuse et, plus rarement, une conjonctivite de l'un des yeux, également douloureuse. En l'absence de traitement, la fièvre persiste plusieurs semaines. Exceptionnellement surviennent une atteinte respiratoire et une septicémie.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Pendant les premiers jours de la maladie, le germe peut être isolé à partir du prélèvement d'un ganglion enflammé ; plus tardivement, le diagnostic s'appuie sur le sérodiagnostic. La maladie est traitée par administration d'antibiotiques de la famille des cyclines pendant une dizaine de jours ; exceptionnellement, un drainage chirurgical de l'adénopathie est nécessaire.
PRÉVENTION
Elle repose sur le contrôle sanitaire des lièvres importés, notamment d'Europe centrale. Il existe un vaccin contre la tularémie, recommandé aux personnes exposées par leur profession à la contamination (tanneurs, marchands de gibier, cuisiniers, etc.).