Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

inhibiteur de la monoamine oxydase

Médicament utilisé soit comme antidépresseur, soit comme antiparkinsonien.

Abréviation : I.M.A.O.

FORMES PRINCIPALES ET MÉCANISME D'ACTION

Les inhibiteurs de la monoamine oxydase (I.M.A.O.) sont principalement représentés par l'iproniazide et la nialamide. La monoamine oxydase, dont ils inhibent la synthèse, est une enzyme qui empêche la dégradation des catécholamines du cerveau et du système sympathique (adrénaline, noradrénaline, sérotonine, phényl-éthylamine).

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

Les inhibiteurs de la monoamine oxydase sont indiqués dans le traitement des dépressions qui résistent aux antidépresseurs imipraminiques, appelés tricycliques (I.M.A.O. A et non sélectifs), et dans celui de la maladie de Parkinson et des syndromes parkinsoniens (I.M.A.O. B). Ils sont contre-indiqués en cas de délire, d'état maniaque, d'antécédents vasculaires cérébraux – surtout chez les personnes âgées –, d'atteinte hépatique grave, d'anesthésie générale.

EFFETS INDÉSIRABLES

On peut observer une hypotension orthostatique (étourdissements au lever et en position debout), mais aussi des crises hypertensives, des troubles neurologiques (hyperréflexivité, polynévrite, convulsions), des insomnies, voire une forme grave d'hépatite, dite fulminante.

INTERACTIONS ET PRÉCAUTIONS D'EMPLOI

En principe, aucun médicament ne doit être associé aux inhibiteurs de la monoamine oxydase, surtout avec les médicaments non sélectifs (tricycliques). Ils ne doivent pas être administrés avec les amphétamines et leurs dérivés, les anesthésiques volatils halogénés (halothane), les antidépresseurs imipraminiques, les dépresseurs du système nerveux central (barbituriques, benzodiazépines, neuroleptiques), les antitussifs centraux, l'adrénaline, les sympathomimétiques alpha, la fluoxétine, l'heptaminol, la lévodopa, la réserpine et les substances apparentées. Les boissons alcoolisées et les aliments renfermant des amines biogènes (fromages fermentés, banane, foie de volaille, vin rouge, etc.) sont à proscrire en raison du risque d'hypertension qu'ils entraînent. Actuellement, les I.M.A.O. sont utilisés de façon exceptionnelle.

inhibiteur de la synthèse de l'acide urique

Médicament hypo-uricémiant, qui diminue la synthèse de l'acide urique dans le foie, le rein et la muqueuse intestinale.

FORMES PRINCIPALES ET MÉCANISMES D'ACTION

Les inhibiteurs de l'acide urique sont l'allopurinol et le thiopurinol. L'allopurinol est un inhibiteur de la xanthine oxydase, enzyme permettant la transformation des bases puriques (substances azotées) et, plus particulièrement, la conversion de l'hypoxanthine en xanthine puis en acide urique. Le thiopurinol exerce un effet inhibiteur rétroactif (après métabolisation) sur les précurseurs de l'hypoxanthine. Ces médicaments sont administrés tous deux par voie orale.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

Les inhibiteurs de la synthèse de l'acide urique sont indiqués dans le traitement de fond de la goutte et de certains cas d'hyperuricémie. Ils sont contre-indiqués en cas de grossesse.

EFFETS INDÉSIRABLES ET PRÉCAUTIONS D'EMPLOI

La lithiase urinaire, rare, des réactions allergiques cutanées, des troubles digestifs, des maux de tête, des vertiges, une gynécomastie (développement des seins chez l'homme) peuvent survenir. L'administration d'un autre médicament antigoutteux, la colchicine, permet de prévenir les accès de goutte en début de traitement.

inhibiteur de l'enzyme de conversion

Médicament capable de bloquer l'action de l'enzyme qui transforme l'angiotensine I (protéine présente dans le sang), inactive, en une forme active, l'angiotensine II.

Abréviation : I.E.C.

MÉCANISME D'ACTION

L'angiotensine II provoque la constriction (resserrement) des vaisseaux sanguins. Quand un inhibiteur de l'enzyme de conversion intervient, il stoppe le processus de formation de l'angiotensine II. Ainsi, la concentration de l'angiotensine II dans le sang diminue. Cela se traduit par une vasodilatation (augmentation du diamètre des vaisseaux sanguins), une baisse de la tension artérielle et une diminution du travail fourni par le cœur.

INDICATIONS

Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, ou I.E.C., sont utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle et de l'insuffisance cardiaque. Leur intérêt protecteur dans les suites d'un infarctus du myocarde a également été mis en évidence.

CONTRE-INDICATIONS ET MODE D'ADMINISTRATION

Ces médicaments sont contre-indiqués en cas d'allergie au produit et en cas de grossesse. L'administration est orale, parfois associée à la prescription d'un diurétique, ce qui suppose une surveillance de la fonction rénale.

EFFETS INDÉSIRABLES

Ce sont essentiellement des étourdissements, des maux de tête, une fatigue, une toux ; plus rarement des nausées, une diarrhée, des palpitations, des réactions allergiques, une chute brutale de la tension artérielle, une insuffisance rénale, qui peuvent imposer la réduction des doses ou l'arrêt de la prise du médicament.

inhibiteur enzymatique

Substance, médicamenteuse ou non, réduisant l'activité des enzymes hépatiques qui interviennent dans le métabolisme (dégradation) d'autres substances médicamenteuses.

   En thérapeutique, certains inhibiteurs enzymatiques sont utilisés, par exemple, dans les pancréatites aiguës pour réduire la sécrétion pancréatique.

EFFETS INDÉSIRABLES

En ralentissant l'activité des enzymes du foie, un inhibiteur enzymatique augmente l'activité d'un deuxième médicament pris en même temps et peut augmenter sa toxicité. Il entraîne donc une forme particulière d'interaction médicamenteuse.

   C'est ainsi que la cimétidine augmente l'activité des benzodiazépines et de la théophylline et que l'érythromycine active la théophylline et les dérivés de l'ergot de seigle. L'association est donc contre-indiquée ou bien la posologie du médicament associé doit être diminuée.

Voir : inducteur enzymatique.

inhibition

Suspension d'un acte ou d'une fonction par une force contraire.

   L'inhibition psychologique résulte à la fois de facteurs internes (besoin, pulsion) et de facteurs externes (exigences sociales, sécurité physique). Elle met en jeu divers mécanismes tels que le refoulement, le blocage émotif, le scrupule, etc. Le trac, la timidité en sont des manifestations banales. Sur le plan psychopathologique, on rencontre aussi bien un excès (dépression, psychasthénie) qu'une insuffisance d'inhibition (maladie maniacodépressive, psychopathie, psychoses) pouvant affecter la mémoire, les émotions, l'attention, l'action, l'humeur, etc. Pour certains, l'inhibition est un mécanisme régulateur normal.

   Le traitement varie selon l'affection en cause : antidépresseurs et psychothérapie en cas de dépression ; anxiolytiques et relaxation en cas de psychasthénie ; neuroleptiques et stabilisateurs de l'humeur (sels de lithium) en cas de maladie maniacodépressive ; sismothérapie dans les cas les plus graves.