Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

ligature

Opération chirurgicale consistant à occlure un vaisseau sanguin ou lymphatique, ou encore un canal, à l'aide d'un fil noué.

   Les fils de ligature sont aujourd'hui en matériaux synthétiques, à la texture lisse (ils sont alors dits monobrins) ou tressée, et présentent différents diamètres. Quand ils sont résorbables, comme autrefois le catgut, ils disparaissent en un laps de temps qui va de 3 semaines à 2 mois. Les fils non résorbables, plus solides, autrefois en crin, en soie ou en lin, sont aussi très variés.

DIFFÉRENTS TYPES DE LIGATURE

— La ligature d'un vaisseau, d'un canal, ou d'un conduit, digestif ou respiratoire, peut être réalisée selon diverses modalités. La ligature est dite simple lorsque le fil est uniquement noué autour de la structure à occlure ; elle est dite appuyée lorsque le fil est passé à travers la paroi de cette structure avant d'être noué, fixant ainsi le nœud en sa position.

— La ligature des trompes utérines est une intervention gynécologique destinée à rendre une femme stérile sans perturber son cycle hormonal, puisque les ovaires sont conservés. C'est un procédé de stérilisation habituellement irréversible de la femme. Cette « ligature » consiste à sectionner les trompes ou à poser des pinces ou des anneaux, de façon à obturer les cavités tubaires. Elle est souvent pratiquée par cœliochirurgie, les instruments étant introduits dans l'abdomen par de petites incisions et manipulés sous contrôle visuel.

— La ligature et la section des canaux déférents, ou vasectomie, assurent la stérilisation masculine. C'est une intervention mineure mais irréversible, nécessitant une hospitalisation de 2 ou 3 jours et une anesthésie générale ou locorégionale.

Voir : vasectomie.

limaçon

cochlée

limbe sclérocornéen

Zone de transition entre la cornée transparente et la sclérotique opaque (blanc de l'œil).

   La richesse de sa vascularisation sanguine permet au limbe de bien nourrir la cornée. Celui-ci assure également la régulation de la pression intraoculaire puisqu'il contient les voies de drainage de l'humeur aqueuse.

PATHOLOGIE

Le dermoïde du limbe est une tumeur congénitale bénigne, souvent stable, mais qui peut présenter des poussées évolutives lors de la puberté. Il se traduit par une saillie blanchâtre, non douloureuse, au bord de la cornée. Son traitement est chirurgical.

lipase

Toute enzyme participant aux transformations chimiques des lipides.

   Les lipases, de structure protéinique, agissent sur les lipides du type triglycéride, qu'elles scindent en substances appelées acides gras. La plus importante de ces enzymes est synthétisée par des cellules du pancréas et rejetée dans l'intestin grêle, où elle participe à la digestion des lipides alimentaires. Le taux sanguin de lipases est normalement compris entre 0,2 et 1,5 unité internationale par litre.

   La concentration sanguine de lipases augmente en cas de pancréatite (inflammation du pancréas) aiguë mais également en cas d'obstruction du canal pancréatique (canal de Wirsung) par un calcul ou une tumeur maligne. Sa mesure permet donc de suivre l'évolution de ces maladies.

lipide

Substance contenant des acides gras.

   Les lipides du sérum sanguin comprennent des acides gras libres, des esters du glycérol, ou glycérides, comportant un ou plusieurs acides gras fixés chacun sur un groupe alcool, du cholestérol, libre ou estérifié, ainsi que des phospholipides, lipides complexes qui contiennent de l'acide phosphorique et des triglycérides.

   L'organisme se procure des lipides à partir des aliments mais peut aussi les synthétiser, notamment par transformation des glucides lorsqu'ils sont apportés en excès. Il constitue des réserves énergétiques sous forme de triglycérides accumulés dans les cellules graisseuses. Les lipides sont dégradés par des enzymes appelées lipases ; un gramme de lipides fournit environ 38 kilojoules, soit 9 kilocalories d'énergie. Il existe aussi des lipides circulant dans le sang sous deux formes essentielles : cholestérol et triglycérides, dont l'augmentation peut représenter un facteur de risque de maladie coronarienne.

   Certains aliments contiennent des lipides « visibles » (beurre, crème, huile), d'autres des lipides « invisibles » (viande, poisson) ; ils permettent l'absorption des vitamines liposolubles (A, D, E et K).

   Dans une alimentation équilibrée, l'énergie fournie par les lipides doit représenter au maximum 35 % de l'énergie totale, avec un apport équilibré en acides gras saturés, mono-insaturés et poly-insaturés. Pour cela, la plus grande variété alimentaire est recommandée : ainsi, l'huile d'olive est particulièrement riche en acides gras mono-insaturés mais contient aussi des acides gras poly-insaturés et saturés, les produits laitiers contiennent des acides gras saturés mais aussi une proportion importante (un tiers des acides gras totaux) d'acides gras mono-insaturés, etc.

Voir : dyslipidémie, acide gras, adipocyte, lipase, triglycéride.

lipoatrophie

Amincissement ou disparition du tissu adipeux sous la peau.

   Les lipoatrophies sont une forme de lipodystrophie. Certaines sont localisées et forment des dépressions en cuvette pouvant atteindre un diamètre de plusieurs centimètres. Elles sont souvent dues à des injections répétées de médicaments (insuline, corticostéroïdes) ou à d'anciennes inflammations cutanées. D'autres touchent une grande partie ou la totalité du corps : le syndrome de Barraquer-Simons se caractérise par une lipoatrophie limitée à la partie supérieure du corps. Dans le syndrome de Lawrence, la perte des tissus adipeux sous-cutanés est complète et associée à une croissance exagérée des os. Le traitement, limité aux lipoatrophies localisées, consiste à insérer sous la peau des matériaux synthétiques par une intervention chirurgicale.

lipodystrophie

Anomalie de la répartition du tissu adipeux corporel.

DIFFÉRENTS TYPES DE LIPODYSTROPHIE

Il existe deux formes opposées de lipodystrophie, qui peuvent être ou non associées : la lipoatrophie, qui est une raréfaction du tissu adipeux, le plus souvent sous-cutané, et la lipohypertrophie, inflation localisée touchant préférentiellement le tissu adipeux profond. Les formes familiales, génétiques, sont rares, les plus fréquentes étant les formes acquises.

— La lipodystrophie médicamenteuse, induite par les antirétroviraux utilisés contre le V.I.H., est un effet secondaire fréquent de ces traitements. Elle est souvent associée à des troubles du métabolisme des glucides et des lipides.

— Une lipohypertrophie du tissu adipeux abdominal est associée au syndrome métabolique, ou d'insulinorésistance, qui favorise par ailleurs le diabète, l'hypertension artérielle et l'hyperlipidémie. Cette lipohypertrophie peut aboutir à une obésité dite androïde.

— La lipodystrophie localisée du diabétique traité par l'insuline est causée par des injections répétées sur un même site. Elle favorise une mauvaise diffusion de l'insuline injectée, source de déséquilibre glycémique. Elle est prévenue par un déplacement régulier du site d'injection.

Voir : lipoatrophie.