Larousse Médical 2006Éd. 2006
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filariose lymphatique

Maladie parasitaire des ganglions et des vaisseaux lymphatiques due à l'infestation par les filaires, Wuchereria bancrofti (ou filaire de Bancroft, agent de la wuchérériose et de la bancroftose) et Brugia malayi (agent de la brugiose).

   Les filaires sont des vers filiformes qui peuvent mesurer de 4 à 10 centimètres de long. La filaire femelle pond des microfilaires qui circulent dans la lymphe et dans le sang. Les vers adultes vivent dans les ganglions et les vaisseaux lymphatiques.

   Les filaires lymphatiques sont transmises par les piqûres de très nombreuses espèces de moustiques infestés appartenant aux genres Culex, Ædes, Anopheles et Mansonia, abondants sous les climats chauds et humides de la zone intertropicale. La filaire de Bancroft (Wuchereria bancrofti) est l'une des principales filaires responsables de filariose lymphatique ; elle sévit en Polynésie et à Mayotte. Brugia malayi, quant à elle, est cantonnée en Malaisie.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La filariose lymphatique se manifeste quelques mois après la piqûre infestante par des poussées de fièvre passagères, accompagnées de douleurs dans les ganglions inguinaux (à l'aine). Ceux-ci augmentent de volume (adénite) et les vaisseaux lymphatiques prennent la forme de cordons rouges et gonflés sous la peau (lymphangite). Dans d'autres cas, le malade émet des urines blanchâtres, dues à une fistule entre les voies urinaires et les vaisseaux lymphatiques, qui entraîne une émission de chyle dans les urines (chylurie). Celles-ci contiennent parfois un peu de sang. Les poussées d'adénite et de lymphangite se poursuivent pendant de nombreuses années, puis la peau s'épaissit et se plisse progressivement. Se développe alors un éléphantiasis (lymphœdème monstrueux caractérisé par une peau rugueuse et un gonflement des tissus) surtout des membres inférieurs, des seins ou des bourses, provoquant une gêne importante pour le malade. La chylurie provoque un amaigrissement et une infection rénale.

DIAGNOSTIC

Une analyse de sang, prélevé de préférence la nuit (période où les microfilaires sont le plus abondantes), permet de déceler les parasites et d'établir le diagnostic.

TRAITEMENT

Lors des poussées de fièvre, le malade doit se reposer et prendre des médicaments anti-inflammatoires. Une fois la fièvre disparue, le médecin prescrit un antiparasitaire (diéthylcarbamazine, ivermectine, albendazole). En cas de chylurie, un régime alimentaire riche en lipides permet d'atténuer les symptômes. L'éléphantiasis est difficile à traiter par la chirurgie.

PRÉVENTION

La seule prévention consiste à se protéger des moustiques à l'aide d'insecticides et d'une moustiquaire, dans les pays de la zone intertropicale, et à assécher les petites étendues d'eau proches des habitations.

Voir : éléphantiasis.

filtration glomérulaire

Passage du sang à travers les parois du réseau de capillaires qui forment le glomérule.

   Le rein est formé d'une multitude de néphrons constituant chacun un rein en miniature et dont le glomérule est la partie initiale. Celui-ci comprend un système de capillaires, le flocculus, entouré d'une capsule. Le sang qui circule dans le flocculus est filtré à travers la paroi des capillaires, constituant un ultrafiltrat plasmatique. Celui-ci, dont la composition en ions est identique à celle du sang, ne comporte pratiquement pas de protéines.

   La filtration glomérulaire est la première phase du processus de formation de l'urine par les reins. Cette urine, appelée urine primitive, est ensuite transformée en urine définitive par les tubules rénaux. Normalement, elle ne contient pas d'éléments figurés du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes).

   La diminution de la filtration glomérulaire caractérise l'insuffisance rénale.

Voir : clairance.

filtre solaire

Produit cosmétique protégeant la peau contre le rayonnement solaire.

   Les filtres solaires sont classés selon les types de rayonnement pour lesquels ils sont actifs.

— Les filtres à courte bande protègent surtout des ultraviolets B (U.V.B.).

— Les filtres à large bande sont actifs pour les ultraviolets A (U.V.A.) et les U.V.B.

   Les produits vendus dans le commerce peuvent associer plusieurs substances. Leur effet global est indiqué par le coefficient de protection, lequel n'est défini en pratique que pour les U.V.B. Ce coefficient est le rapport entre la durée d'exposition sans coup de soleil avec le produit et la durée d'exposition sans coup de soleil sans le produit. Ainsi, l'application d'une crème ayant un coefficient de protection contre les U.V.B. égal à 3 chez un sujet qui, sans produit, attrape un coup de soleil après 20 minutes d'exposition permet, théoriquement, à celui-ci de rester exposé 20 × 3 = 60 minutes sans coup de soleil. Ces chiffres restent toutefois indicatifs.

   En pratique, le choix d'un produit dépend de deux facteurs : le degré d'ensoleillement (qui va de faible à extrême) et le phototype du sujet (étalonné de I, pour les peaux laiteuses très sensibles au soleil et qui ne bronzent pas, à VI pour les peaux noires) ; en outre, le bronzage lui-même est protecteur. Même avec un produit très efficace, l'exposition doit être évitée entre 12 et 16 heures en été.

fissure anale

Type d'ulcération allongée, en forme de crevasse, siégeant au niveau du canal anal.

   La fissure anale est d'origine mal connue, sans doute liée à la présence d'une plaie minime survenue lors de la défécation et induisant une contracture musculaire qui gêne la cicatrisation. Elle se manifeste le plus souvent par l'apparition d'une douleur violente après la défécation (syndrome fissuraire). Le diagnostic se fonde sur l'inspection de l'anus ; il importe de s'assurer que la douleur ne révèle pas une autre affection (chancre syphilitique, cancer).

   Le traitement fait appel à l'application locale de médicaments (pommades anesthésiques et cicatrisantes). En cas d'échec, le tissu sclérosé est enlevé chirurgicalement sous anesthésie générale, et quelques fibres musculaires sont sectionnées, ce qui permet la cicatrisation.