Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

tendinite

Inflammation d'un tendon.

   Un tendon, tissu fibreux unissant un muscle à un os, peut s'enflammer soit à la jonction musculotendineuse, soit à son point d'insertion sur l'os (enthésopathie), soit dans sa partie médiane.

CAUSES

Les tendinites ont des causes multiples, souvent associées. Elles peuvent être dues à des microtraumatismes répétés, professionnels ou sportifs notamment (épicondylite chez les joueurs de tennis, tendinite des adducteurs chez les danseurs, etc.), ou être d'origine dégénérative, le vieillissement des tissus entraînant une usure, voire une rupture, des fibres de collagène qui constituent le tendon (périarthrite scapulohumérale, par exemple). Une tendinite peut être liée à une maladie articulaire inflammatoire, par exemple à une spondylarthrite ankylosante (notamment au niveau de l'insertion du tendon d'Achille) ou à une polyarthrite rhumatoïde. Enfin, une tendinite peut compliquer un traitement antibiotique par les fluoroquinolones.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

La douleur est le symptôme dominant : souvent présente au repos, elle s'accentue à la palpation et lorsque l'on sollicite les articulations adjacentes au tendon enflammé. Le principal risque des tendinites non traitées est la rupture tendineuse.

TRAITEMENT

Il est fondé sur le repos, la prise d'anti-inflammatoires sous forme de pommades ou de gels, ou par voie orale, voire par infiltrations, et sur la physiothérapie (ionisations, ultrasons). En cas de tendinite chronique ou de rupture tendineuse, on a parfois recours à la chirurgie.

Voir : physiothérapie, tendon.

tendon

Tissu fibreux par l'intermédiaire duquel un muscle s'attache à un os.

STRUCTURE

Les tendons sont formés de fibres de collagène disposées parallèlement ou en spirale, nourries par de fins vaisseaux sanguins. Certains (ceux des mains, des poignets, des pieds) possèdent de plus une enveloppe, la gaine synoviale, de même nature que la membrane synoviale qui tapisse la capsule des articulations mobiles. Elle sécrète un liquide lubrifiant qui permet un meilleur glissement dans ces régions anatomiques soumises à des frottements importants.

   Les tendons peuvent être cylindriques, comme ceux des muscles des membres, ou plats et larges, comme ceux des muscles abdominaux : on parle alors de tendons aponévrotiques. Ils peuvent être très courts – le muscle s'insérant presque directement sur l'os –, comme pour les tendons des muscles de la racine de la cuisse, ou très longs, comme pour ceux des muscles extenseurs et fléchisseurs des doigts.

PHYSIOLOGIE

Flexible mais peu élastique (c'est le muscle qui joue ce rôle), le tendon est très résistant ; le tendon d'Achille peut ainsi supporter une traction de près de 300 kilogrammes.

PATHOLOGIE

— Les ruptures tendineuses peuvent survenir à la suite d'une tendinite chronique, du fait de la fragilisation du tendon, ou sur un tendon préalablement sain, par exemple en cas d'effort violent sans échauffement ou de plaie cutanée profonde.

— Les tendinites sont des inflammations d'un tendon, d'origine traumatique ou rhumatismale.

— Les ténosynovites sont des inflammations de la gaine synoviale, membrane séreuse entourant certains tendons.

Voir : tendinite, ténolyse, ténosynovite.

ténesme

Douleur anale, accompagnée d'une contracture du sphincter anal, qui précède ou suit une évacuation rectale, le plus souvent composée de glaires, de sang ou de pus.

   Un ténesme s'observe lors du syndrome dysentérique (atteinte du rectum d'origine inflammatoire, parasitaire, infectieuse ou tumorale), où il s'associe à des épreintes (douleurs abdominales accompagnant l'émission des selles) et à de faux besoins. Tout ténesme nécessite donc un examen proctologique (examen clinique et endoscopique de l'anus et du rectum).

téniasis

ou

tæniasis

Maladie parasitaire due à l'infestation par des vers adultes, les ténias.

Synonymes : tæniase, téniase.

   Les ténias, dont certains types sont couramment appelés vers solitaires, sont des vers plats (cestodes) de taille variable, de quelques millimètres à plusieurs mètres de long. Leur extrémité antérieure, appelée scolex, porte des ventouses et parfois des crochets, servant d'organes de fixation sur la muqueuse de l'intestin grêle. Le corps est formé de segments plus ou moins rectangulaires contenant les organes génitaux mâles et femelles (les vers sont hermaphrodites). Le nombre de segments (ou anneaux) est variable suivant les ténias.

DIFFÉRENTS TYPES DE TÉNIASiS

On en distingue quatre, selon l'espèce de ténia en cause.

— Tænia saginata, très fréquent en France, est transmis par l'ingestion de viande de bœuf.

— Tænia solium est transmis par l'ingestion de viande de porc. Les larves peuvent se fixer dans toutes les parties de l'organisme, notamment dans le cerveau (cysticercose).

— Diphyllobothrium latum, agent de la bothriocéphalose, est transmis par l'ingestion de poissons d'eau douce.

— Hymenolepis nana, responsable de l'hyménolépiose, parasitose fréquente chez les enfants, est un petit ténia transmis par l'ingestion d'insectes (puces, vers de farine) ou, surtout, des œufs du ver dans les pays tropicaux.

CONTAMINATION

Les ténias – sauf Hymenolepis nana – se transmettent à l'homme par des aliments contenant les larves et insuffisamment cuits.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un téniasis se manifeste par une fatigue, un manque d'appétit ou, moins fréquemment, par un gros appétit, des maux de ventre, parfois par une diarrhée, des démangeaisons. Les dosages sanguins révèlent une augmentation du nombre des globules blancs appelés éosinophiles. Une personne infestée par le Tænia saginata élimine spontanément par l'anus des fragments de ver ayant l'aspect de nouilles plates, rosées ou blanchâtres, mobiles.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

La prise d'une purge est aujourd'hui inutile, l'administration orale d'un médicament antiparasitaire actif contre le ténia étant efficace en une ou deux prises. Deux médicaments sont utilisés : la niclosamide et le praziquantel. Le parasite est tué et éliminé entièrement par fragments digérés. La prévention repose sur une cuisson suffisante de la viande et du poisson.

Voir : bothriocéphalose, cysticercose.