Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

adiponectine

Protéine sécrétée par le tissu adipeux.

   L'adiponectine intervient en augmentant l'efficacité de l'action de l'insuline pour favoriser l'utilisation des sucres et des graisses par les muscles et le foie. Elle est présente dans le sang proportionnellement à la quantité de masse grasse du corps, à l'âge et au sexe. En l'occurrence, elle est plus élevée en cas de perte de poids, chez la femme et la personne âgée. Elle est basse en cas de diabète de type 2 (non insulinodépendant), d'obésité, d'hypertension artérielle et de maladie coronaire, et de syndrome métabolique.

adjuvant

Médicament ou traitement qui renforce ou complète les effets de la médication principale.

Synonyme : thérapeutique d'appoint.

A.D.N.

acide désoxyribonucléique

A.D.N. (puce à)

Technique récente, issue du séquençage du génome humain, permettant de préciser le diagnostic d'une maladie, notamment de certaines formes de cancers.

Principe

Cette technique consiste, à partir de sondes nucléiques reproduisant l'ensemble ou une grande partie du génome humain d'une part, et d'autre part à partir des ARN messagers cyto-plasmiques produits par une population cellulaire homogène (telle qu'on en observe notamment dans les hémopathies malignes), à définir le profil d'expression (c'est-à-dire les ARN exprimés) d'une tumeur ou d'un tissu.

Indications et résultats

Cette technologie s'est montrée particulièrement utile dans l'étude des hémopathies lymphoïdes malignes (proliférations cancéreuses des cellules du sang, telles que les lymphomes non hodgkiniens ou les leucémies aiguës lymphoblastiques), en permettant d'identifier des nouvelles catégories de ces maladies, non reconnaissables suivant les critères habituellement utilisés (morphologie des cellules, antigènes de membrane, étude chromosomique), et de les diagnostiquer chez des patients. La connaissance de ces nouvelles catégories de pathologies est utile au clinicien dans la mesure où elles diffèrent par leur pronostic, et demandent des traitements distincts.

Perspectives

Il est possible que les puces à A.D.N. permettent dans l'avenir d'avoir une meilleure définition des pathologies malignes, et peut-être aussi d'identifier de nouveaux gènes impliqués dans la transformation maligne, sur lesquels il serait possible d'avoir une action thérapeutique.

A.D.N. (anticorps anti-)

Anticorps reconnaissant l'A.D.N. du noyau de toutes les cellules de l'organisme.

   Les anticorps anti-A.D.N. font partie des anticorps anti-nucléaires. Ce sont des autoanticorps dont la recherche est positive dans 50 à 70 % des cas de lupus érythémateux disséminé.

A.D.N. recombinant

Fragment de matériel génétique (A.D.N.) d'un organisme, introduit artificiellement dans l'A.D.N. d'un autre organisme (le plus souvent une bactérie ou un virus) auquel il va s'intégrer.

   L'A.D.N. recombinant peut porter le gène d'une hormone (insuline par exemple). En stimulant la multiplication de la cellule réceptrice, il est possible d'obtenir de grandes quantités de cette hormone. Ainsi, de l'insuline humaine produite par génie génétique est utilisée aujourd'hui dans le traitement du diabète.

adolescence

Période de l'évolution de l'individu, conduisant de l'enfance à l'âge adulte.

   Elle débute à la puberté (vers 11-13 ans chez la fille, 13-15 ans chez le garçon) et s'accompagne d'importantes transformations biologiques, psychologiques et sociales.

Transformations physiques

L'adolescence signe l'accès à la maturité génitale, avec le développement des gonades (glandes reproductrices, ovaires, testicules) et des caractères sexuels secondaires (signes extérieurs de la différence des sexes). La croissance s'accélère, d'abord chez la fille, plus tardivement chez le garçon. La voix mue, la morphologie se transforme selon les sexes.

— Chez le garçon, on note un accroissement du volume testiculaire et de la longueur du pénis, avec la survenue des premières éjaculations. La masse musculaire devient plus importante, les épaules s'élargissent. Plus tardivement, la pilosité de type masculin (visage, torse, membres, aisselles, pubis) commence à s'installer.

— Chez la fille, l'utérus et les ovaires augmentent de volume. Les règles succèdent à la première poussée mammaire, après un intervalle de 2 ans environ. Les formes s'épanouissent (seins, hanches, bassin), avec apparition de la pilosité de type féminin (triangle pubien, aisselles).

Transformations psychologiques

L'adolescence est une période normale de conflits, nécessaire à l'équilibre ultérieur, et dont la complexité ne se prête guère aux discours trop généralisateurs. On peut cependant la considérer comme une évolution dynamique, ayant pour finalité l'autonomie, l'identité et l'adaptation sexuelle. L'adolescent ressent le besoin de sortir de lui-même, d'élargir ses intérêts au-delà du cercle familial. À l'identification aux parents se superpose l'identification au même groupe d'âge, au héros collectif, à la « bande ». Le jeune y forge ses opinions sur la vie, intériorise un code moral, étanche sa soif d'absolu à des sources multiples : passion pour des causes altruistes comme pour la mode, goût de la performance, engagement intellectuel, vocation artistique, adhésion intense à des opinions pouvant concerner aussi bien les grands idéaux que les événements du quotidien. Il est en quête de valeurs, fournies par un aîné d'expérience, professeur, grand-parent, « maître à penser », tout en rejetant les normes qu'il juge périmées.

   Ici intervient le classique « conflit des générations ». Si le jeune s'exprime par affirmations ou négations tranchées, sans souci des contradictions, il n'en recherche pas moins le débat. Ce désir de débattre, l'adulte ne doit pas le confondre avec de la provocation. Or, la crise d'adolescence ravive souvent, chez les parents, un écho de leurs difficultés passées. En guise de réponse, l'adulte tend à projeter sur le jeune ses conflits non résolus, tout en oubliant certaines réalités. Il n'est pas si facile de se détacher d'une enfance encore proche pour affronter une société mal déchiffrable, elle-même en proie à des transformations et à des contradictions continuelles, et qui ne donne pas toujours le « bon exemple » qu'elle voudrait imposer. En dépit des apparences, l'adolescent est celui qui a le moins d'indulgence pour lui-même. Face à son corps, à ses capacités de séduction, il peut vivre un sentiment d'insécurité, voire de honte.

   Il se trouve en même temps tenaillé par la reviviscence de complexes infantiles. Le jeune, si enclin à la révolte, a l'inquiétude de la normalité. Il importe de lui assurer que la qualité de l'expérience amoureuse passe avant les moyennes statistiques, d'interprétation si relative.

   Il appartient également à l'adulte de ne pas le déstabiliser par de l'ironie ou de la gêne, quant aux problèmes de sa puberté (premières règles, acné, particularités de l'esthétique corporelle). Une masturbation, exutoire souvent culpabilisant, un attachement homosexuel transitoire, qui traduit la recherche idéalisée d'un double, d'un confident, ne doivent pas être blâmés. En raison du frein apporté à la libération sexuelle par la crainte du sida, de l'effacement des structures familiales, de l'incertitude de l'avenir professionnel, l'adolescent d'aujourd'hui, qui ne bénéficie plus des anciens systèmes de référence, dépend d'autant plus d'une coopération et d'un dialogue sincère avec l'adulte pour aborder des problèmes tels que la contraception, la prévention de la délinquance, de la toxicomanie et des autres conduites à risques, du sida, etc. Il a aussi besoin de l'adulte pour parler du bonheur, du sens de la vie. Ainsi les élans du cœur et de l'esprit, si riches durant cet « âge ingrat », auront-ils une chance de ne pas disparaître avec lui.

   Actuellement, l'adolescence a tendance à se prolonger.

Troubles de l'adolescence

— Les troubles physiques à dépister en priorité concernent la locomotion (scoliose), les dents (caries, dents de sagesse) et la peau (acné). Les fonctions visuelles et auditives sont à surveiller également. L'examen gynécologique doit être clairement expliqué à la jeune fille. Des modifications du poids et de l'alimentation peuvent être liées à un surmenage, à un manque de sommeil, mais aussi à une affection méconnue.

— Les troubles du comportement sont variés et souvent bénins, même s'ils offusquent l'entourage. La « crise d'originalité juvénile » est moins à redouter par ses excès que par son absence. Le repli sur soi, la persistance d'un comportement enfantin, surtout s'ils s'accompagnent d'un fléchissement scolaire et d'une disparition de tout plaisir, devraient autant alerter les parents qu'une trop bruyante « fureur de vivre ». De tels signes précèdent ou accompagnent souvent une dépression mais peuvent aussi évoquer une pathologie plus grave de la personnalité. Ils sont des signes d'alarme à évaluer en fonction du contexte et des antécédents. La toxicomanie, la délinquance, l'anorexie, la boulimie, le suicide, constituent d'autres risques préoccupants. Une sécheresse buccale, le besoin continuel de boire, une rougeur conjonctivale peuvent trahir une consommation de drogue. Une fugue ne doit jamais être ni dramatisée ni banalisée. La consultation, médicale ou spécialisée, est toujours souhaitable. Dans tous les cas, le pronostic dépend de la qualité et de la solidité des images parentales, qui aident l'adolescent à reprendre conscience de sa propre valeur, à s'aimer lui-même afin de mieux aimer autrui.

Voir : acné, pédopsychiatrie, puberté.