Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

enfant bleu

Enfant atteint d'une cardiopathie congénitale cyanogène.

Voir : cardiopathie.

enfant secoué (syndrome de l')

Chez un nourrisson, lésions neurologiques consécutives à un secouement vigoureux et prolongé.

   Le syndrome de l'enfant secoué s'observe généralement à la suite de la maltraitance d'un nourrisson secoué d'avant en arrière. L'insuffisance de musculature du cou entraîne un ballottement de la tête d'avant en arrière associé à des mouvements rotatoires. Ce ballottement est responsable de lésions tissulaires à l'intérieur du cerveau entraînant des hémorragies intracérébrales et provoque des déchirures des veines superficielles situées entre la calotte crânienne et le cerveau, qui induisent des hématomes sous-duraux. Le ballottement cause également des hémorragies rétiniennes typiques du syndrome des enfants secoués. Ce syndrome se manifeste par des troubles neurologiques chez le nourrisson (convulsions, altérations de la conscience, fontanelle bombée). Le diagnostic est confirmé par l'examen du fond d'œil (hémorragies rétiniennes) et par l'imagerie cérébrale (scanner).

   Le pronostic est souvent sévère avec une mortalité allant de 10 à 25 % et des séquelles neurologiques ou visuelles fréquentes (dans 75 % des cas). De nombreuses campagnes de prévention ont été entreprises afin de sensibiliser les parents sur les dangers de secouer un bébé.

enfouissement

Technique chirurgicale consistant à protéger la suture d'un organe opéré en la recouvrant.

   L'enfouissement n'est pas une intervention chirurgicale en lui-même mais une technique indiquée à la fin d'une intervention, le plus souvent une ablation de l'appendice, parfois une opération comprenant une suture avec des agrafes. Il consiste à repousser en profondeur le moignon ligaturé de l'appendice ou la suture et à les recouvrir en rapprochant deux berges voisines, maintenues l'une contre l'autre par une nouvelle suture.

engagement cérébral

Déplacement d'une partie de l'encéphale à travers un orifice membraneux ou osseux naturel, aboutissant à une compression grave du système nerveux.

DIFFÉRENTS TYPES D'ENGAGEMENT CÉRÉBRAL

Il existe différents types d'engagement, selon l'orifice concerné. En effet, l'encéphale peut s'engager à travers un orifice limité par une membrane : d'une part, la faux du cerveau, membrane verticale localisée entre les deux hémisphères, dont le bord supérieur s'attache au crâne et dont le bord inférieur dessine un demi-cercle ouvert vers le bas (engagement cingulaire) ; d'autre part, la tente du cervelet, membrane horizontale située entre les hémisphères cérébraux au-dessus et le cervelet au-dessous, dont le bord postérieur s'attache au crâne et dont le bord antérieur dessine un demi-cercle ouvert en avant (engagements diencéphalique et temporal). L'encéphale peut aussi s'engager à travers un orifice osseux du crâne, le trou occipital, région du crâne où se trouve le point de jonction de l'encéphale avec la moelle épinière (engagement des amygdales cérébelleuses, saillies antéro-inférieures du cervelet, ressemblant aux amygdales du pharynx).

CAUSES

Les causes d'engagement sont des lésions d'un certain volume (tumeur, hématome, d'origine traumatique ou non, abcès) gênant l'écoulement du liquide cérébrospinal, qui s'accumule en créant une hypertension intracrânienne et repousse la région de l'encéphale correspondante.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes dépendent du type d'engagement. L'engagement temporal, par exemple, se caractérise par une mydriase (dilatation de la pupille), consécutive à la lésion de structures commandant l'œil. L'engagement des amygdales cérébelleuses provoque des accès d'hypertonie (raideur) des membres, éventuellement associés à un ralentissement du rythme cardiaque ou à un arrêt respiratoire. Les formes mineures ne se signalent que par une attitude guindée ou une inclinaison de la tête sur le côté.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic repose sur l'observation de ces symptômes, qui amène à pratiquer en urgence un scanner. Un engagement cérébral nécessite en effet une hospitalisation immédiate : l'évolution est souvent rapidement fatale en l'absence de traitement.

TRAITEMENT

Il fait appel à une intervention neurochirurgicale qui doit être pratiquée sans délai pour décomprimer le cerveau.

engagement du fœtus

Début de la descente du fœtus dans le bassin maternel, à la fin de la grossesse ou au cours de l'accouchement.

   L'engagement est le franchissement, par la tête ou le siège du fœtus, de la limite supérieure du petit bassin, appelée détroit supérieur. Il se produit vers la 37e semaine pour une première grossesse, au début du travail pour les suivantes. Le diagnostic d'engagement repose sur le toucher vaginal, combiné avec la palpation de l'abdomen, ce qui permet de préciser la présentation fœtale. L'absence d'engagement au cours de l'accouchement (bébé trop volumineux, placenta prævia) nécessite une césarienne, même si la dilatation est complète.

engelure

Rougeur des extrémités (mains, pieds, nez, oreilles) due au froid.

   L'engelure ne doit pas être confondue avec la gelure, accident aigu grave résultant d'une exposition à un froid intense (chez les alpinistes, par exemple).
Généralement déclenchées par un temps froid et humide, les engelures affectent plutôt les femmes et les enfants. Souvent associées à une acrocyanose (trouble de la circulation sanguine responsable d'une cyanose des extrémités), elles sont dues à la fois à une diminution du débit sanguin dans les artérioles par vasoconstriction et à une accumulation du sang dans le système veineux de retour.

   Elles se caractérisent par des plaques rouge violacé, épaisses, froides, très douloureuses. À court terme, elles peuvent se compliquer de fissures, d'ulcérations ou de cloques entraînant une gêne au travail manuel ou à la marche. Les troubles commencent avec l'automne et s'arrêtent progressivement au printemps.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Il n'y a pas de traitement radical des engelures ; on conseille les bains chauds et froids (sans températures extrêmes) en alternance, des massages doux à l'alcool camphré, des applications de pommades grasses, la prise de vitamines et de vasodilatateurs. En revanche, pendant la période froide, la prévention est essentielle : protection contre le froid et suppression des vêtements trop serrés, qui ralentissent la circulation sanguine.

Voir : acrocyanose.