Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

teinture

Préparation médicamenteuse obtenue par dissolution des principes actifs d'une ou de plusieurs substances, d'origine végétale ou minérale, dans un liquide tel que l'eau, l'alcool ou l'éther.

   La teinture d'iode, par exemple, est une préparation officinale aqueuse utilisée comme antiseptique cutané. Cependant, elle tache la peau, et son association avec les antiseptiques à base de mercure (mercurochrome) provoque une réaction qui retarde la cicatrisation.

télangiectasie

Dilatation permanente d'un petit vaisseau (artériole, capillaire sanguin, veinule) situé dans le derme.

   Les télangiectasies forment de fines lignes rouges ou violettes, de quelques millimètres à quelques centimètres de long, rectilignes ou sinueuses ; elles dessinent souvent des réseaux, parfois de minuscules étoiles (angiomes stellaires).

DIFFÉRENTS TYPES DE TÉLANGIECTASIE

On distingue des formes acquises et des formes congénitales.

— Les télangiectasies acquises sont de loin les plus fréquentes. Certaines ont une cause locale : traumatisme, application trop prolongée de corticostéroïdes, radiothérapie. D'autres sont consécutives à une maladie, qui peut être générale (sarcoïdose, nécrobiose lipoïdique, tuberculose cutanée, sclérodermie, lupus érythémateux) ou non (couperose, angiome stellaire, insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs). D'autres enfin sont totalement isolées, sans cause connue : on parle alors de télangiectasies généralisées essentielles si elles atteignent tout le corps, de télangiectasies nævoïdes unilatérales (ou NUT syndrome) si elles n'en affectent qu'une moitié.

— Les télangiectasies congénitales constituent un symptôme secondaire d'une affection héréditaire complexe : syndrome de Rendu-Osler, ataxie-télangiectasie, etc.

TRAITEMENT

Il ne se justifie qu'en cas de gêne esthétique et repose sur la destruction locale, par électrocoagulation ou par les lasers vasculaires, des télangiectasies. Les résultats sont bons dans l'ensemble, mais moins satisfaisants pour les télangiectasies des membres inférieurs.

télémonitorage fœtal

Système d'enregistrement à distance des bruits cardiaques du fœtus.

Synonymes : monitorage à distance du cœur fœtal, télésurveillance de la grossesse.

   Le télémonitorage fœtal est indiqué au cours des grossesses à risques qui ne nécessitent pas une hospitalisation de la femme (retard de croissance intra-utérin modéré, hypertension artérielle modérée, menace d'accouchement prématuré, grossesse multiple à partir de 28 semaines d'aménorrhée). La patiente pose sur son abdomen un capteur relié à une mallette contenant un appareil qui enregistre les bruits du cœur du fœtus. Elle place ensuite un récepteur téléphonique sur la mallette, qui transmet directement par voie électronique les informations à l'imprimante du central du service d'obstétrique ou d'hospitalisation à domicile assurant le suivi de la grossesse. Le télémonitorage dure une demi-heure par jour. En cas d'anomalie ou de trouble du rythme, la femme est hospitalisée pour contrôle.

Voir : monitorage.

téléradiographie

Examen radiographique obtenu par éloignement de la source de rayonnement (tube à rayons X) et de l'organe examiné (tête, par exemple).

    La téléradiographie est fréquemment utilisée en neurochirurgie stéréotaxique (repérage géométrique intracérébral en 3 dimensions), à l'hôpital, et en orthodontie (correction de la disposition des dents), en cabinet médical. La technique procure une égalisation des contrastes et/ou une absence de déformation de l'image obtenue. Cela permet une mesure directe, en grandeur réelle, des structures observées. Ainsi, une téléradiographie de la tête donne une image du crâne et du massif faciodentaire adaptée aux mesures de distance et d'angulation (céphalométrie) nécessaires à la mise en place puis à la surveillance du traitement orthodontique. Depuis l'introduction de l'image numérisée, cette technique a perdu de son intérêt.

DÉROULEMENT

Le patient, assis, est maintenu de profil dans la bonne position par un dispositif simple de contention de la tête (céphalostat) au voisinage de la cassette qui contient le film radiographique. La source de rayons X, éloignée de 4 mètres, donne une projection des images à la fois squelettiques et cutanées de la tête. En effet, un procédé d'atténuation du rayonnement (filtration) permet d'obtenir sur le même film le squelette de la tête et l'image des arcades dentaires ainsi que le profil cutané nécessaire à l'estimation esthétique.

télomère

Extrémité d'un chromosome.

température

Degré de chaleur du corps.

   La température corporelle est maintenue constante (homéothermie) par une régulation physiologique en dépit des variations de la température ambiante ou de la propre production de chaleur de l'organisme, résultant de la combustion des glucides, des protéines et des lipides. La température du corps humain a une valeur moyenne de 37 °C. Elle varie normalement de 36,5 °C (vers 3 heures du matin) à 37,2 °C (vers 6 heures du soir). Elle varie aussi d'un individu à l'autre et, chez un même individu, en fonction de l'activité physique, de l'alimentation ou de la quantité de boisson. De plus, chez la femme, la température varie normalement au cours du cycle menstruel : une phase de température minimale s'observe des règles à l'ovulation, une phase de température maximale suit l'ovulation.

PHYSIOLOGIE

La régulation thermique, ou thermorégulation (maintien de la température corporelle à sa valeur optimale), dépend d'une zone du cerveau située dans l'hypothalamus. Quand la température s'abaisse, l'hypothalamus envoie des influx nerveux stimulant l'activité musculaire sous forme d'horripilation (chair de poule) et, surtout, de frissons et de vasoconstriction cutanée (rétrécissement du calibre des vaisseaux sanguins de la peau) pour réduire la perte de chaleur. Quand la température s'élève, l'hypothalamus envoie des influx nerveux stimulant la transpiration et dilatant les vaisseaux sanguins de la peau (vasodilatation), pour accroître la perte de chaleur.

PATHOLOGIE

La température du corps peut être affectée ou déréglée par les infections, les affections thyroïdiennes, certaines tumeurs, ou par une trop longue exposition au froid ou à une chaleur excessive. Ces différents facteurs se traduisent, selon les cas, par une fièvre, par une hypothermie ou par une hyperthermie maligne.

COURBE DE TEMPÉRATURE

La variation de la température, relevée quotidiennement à heure fixe et matérialisée sous la forme d'une courbe thermique, ou courbe de température, permet de surveiller l'évolution de certaines maladies infectieuses. En gynécologie, la courbe de température peut aider à repérer la période de l'ovulation, donc à connaître la période de fécondité d'une femme.

Voir : contraception, fièvre, hyperthermie, hypothermie, méthode Ogino-Knaus.