greffe (suite)
Rejet de greffe
Le rejet de greffe résulte d'une incompatibilité entre le système immunitaire du receveur et celui du donneur.
Ce phénomène a été constaté dès les premières tentatives de greffes, alors même qu'on ne pouvait en expliquer le mécanisme. Les conditions d'une compatibilité immunologique entre le receveur et l'organe du donneur ont été précisées dans les années 1960. L'influence directe, sur l'intensité du rejet, des antigènes définis dans le système d'histocompatibilité HLA (Human Leucocyte Antigens [antigènes leucocytaires humains]) a été mise en évidence : plus le système du receveur et celui du donneur sont proches, plus le greffon a de chances d'être toléré.
Au cours du rejet de greffe, le système immunitaire du receveur synthétise des anticorps ou produit des lymphocytes T cytotoxiques pour détruire le greffon. On distingue trois types de rejet.
Le rejet suraigu survient immédiatement après la transplantation et aboutit à la perte du greffon. Il se produit lorsque le receveur possède déjà des anticorps contre les antigènes HLA du donneur. Ce type de réaction s'observe aussi quand donneur et receveur sont de groupes sanguins ABO différents. Il n'existe pas actuellement de traitement capable de combattre de tels rejets ; leur prévention repose sur la recherche du meilleur appariement entre le groupe immunologique du donneur et celui du receveur à l'aide d'examens réalisés juste avant l'intervention.
Le rejet aigu est un phénomène quasi constant, d'intensité variable, dû à l'action des lymphocytes T cytotoxiques. Il survient en général le 7e jour après la transplantation et se traduit par une perturbation du fonctionnement de l'organe transplanté : on observera ainsi, sur un rein greffé, une insuffisance rénale aiguë, la biopsie rénale confirmant les lésions. Plusieurs épisodes de rejet aigu peuvent se succéder après une greffe. Ce type de rejet est prévenu et combattu par l'association de plusieurs médicaments immunosuppresseurs (anticorps monoclonaux, corticostéroïdes, ciclosporine, azathioprine, tacrolimus [FK 506]), administrés à fortes doses. On espère beaucoup d'autres médicaments plus spécifiques et responsables de moins d'effets indésirables, encore à l'étude.
Le rejet chronique, d'autant plus précoce que les rejets aigus ont été nombreux, consiste en une lente détérioration fonctionnelle du greffon, aboutissant en quelques années ou dizaines d'années à la perte de l'organe transplanté. Les médicaments immunosuppresseurs permettent de ralentir cette évolution, mais ne réussissent pas à supprimer totalement le processus de rejet.