Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

crâne

Boîte osseuse contenant et protégeant l'encéphale.

STRUCTURE

Le crâne est de forme grossièrement ovale, avec un pôle postérieur plus volumineux et une capacité de 1 500 centimètres cubes environ. Il repose sur l'atlas, première vertèbre cervicale, elle-même placée sur l'axis, la deuxième vertèbre ; l'articulation entre l'atlas et l'axis permet la rotation de la tête.

   La partie supérieure du crâne forme la voûte crânienne, fermée en bas par une portion osseuse horizontale, la base. La voûte comprend une partie de l'os frontal en avant, deux os pariétaux, une partie des deux os temporaux sur les côtés, une partie de l'os occipital en arrière. La base comprend les parties horizontales de l'os frontal, des os temporaux et de l'os occipital et, de plus, l'os ethmoïde et l'os sphénoïde. Tous ces os sont soudés entre eux par des sutures empêchant toute mobilité.

   L'espace entre la voûte et la base du crâne est occupé par l'encéphale. L'os temporal comprend une cavité contenant les organes de l'oreille moyenne et de l'oreille interne. Les os du crâne, associés aux os de la face, dessinent les limites des orbites et des fosses nasales. Les sinus sont des cavités creusées dans l'épaisseur de certains os (frontal, sphénoïde et ethmoïde, notamment) et contenant de l'air.

   Le crâne est percé de plusieurs trous pour le passage des vaisseaux et des nerfs, en particulier les artères carotides, les veines jugulaires et les nerfs crâniens. À la base du crâne et dans sa région postérieure se trouve le trou occipital, à la hauteur duquel le tronc cérébral (partie inférieure de l'encéphale) se prolonge par la moelle épinière.

   Sur la voûte crânienne du nourrisson, on observe deux petites zones membraneuses dites fontanelle antérieure et fontanelle postérieure. Elles correspondent au point de jonction, non encore ossifié, de plusieurs os.

EXAMEN ET PATHOLOGIE

Le crâne est examiné par des radiographies conventionnelles. Différentes positions du faisceau de rayons X par rapport au malade sont nécessaires pour voir tous les os.

   Les traumatismes du crâne, avec ou sans fracture, sont les pathologies les plus fréquentes. Ils représentent environ 80 % des accidents domestiques de l'enfant (chute d'une table à langer, d'une chaise, d'un escalier, de bicyclette, etc.). Les signes d'une fracture du crâne dépendent des régions du cerveau atteintes et de la nature des lésions : vertiges, troubles de la vue, perte de connaissance, paralysie, perte de sensibilité, etc. Le traitement chirurgical de la fracture, s'il est nécessaire, consiste à replacer un os ou à évacuer un hématome. Par ailleurs, le crâne peut être affecté par les mêmes maladies que les autres os : hyperparathyroïdie, maladie de Paget, myélome, tumeurs bénignes ou malignes, etc.

Voir : traumatisme crânien, brachycéphale, craniosténose, craniotomie, dolichocéphale, embarrure.

craniopharyngiome

Tumeur de la région de l'hypophyse.

   Le craniopharyngiome est, dans la moitié des cas, une tumeur de l'enfant, chez qui il représente 15 % des tumeurs cérébrales. Ses symptômes sont des maux de tête importants et des vomissements dus à une hypertension intracrânienne (augmentation de pression du liquide céphalorachidien) ainsi que des troubles visuels (amputation du champ visuel, baisse de l'acuité visuelle) provoqués par la compression des nerfs optiques. On observe par ailleurs une insuffisance de sécrétion des hormones hypophysaires, responsable notamment d'un retard de la croissance et de la puberté. Le diagnostic est habituellement aisé grâce au scanner et à l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

   Le traitement d'un craniopharyngiome est l'ablation chirurgicale de la tumeur, éventuellement complétée par une radiothérapie. De plus, un traitement hormonal définitif de remplacement doit être institué. Les tumeurs de petite taille peuvent être également traitées par la technique gamma knife (irradiation par une dose unique et intense).

   Bien que cette tumeur soit de nature bénigne, son évolution est assez grave du fait de sa localisation près du cerveau, de sa tendance à infiltrer les tissus voisins et de l'impossibilité fréquente de la retirer complètement.

craniosténose

Soudure prématurée des sutures crâniennes chez l'enfant, gênant le développement du cerveau.

Synonyme : craniosynostose.

   Les sutures entre les os de la voûte du crâne ne se solidifient normalement qu'à l'âge adulte, ce qui autorise la croissance de l'encéphale et de la boîte crânienne pendant l'enfance. Quelquefois liée à une autre maladie, parfois génétique, la craniosténose reste souvent sans cause déterminée.

   La craniosténose entraîne une absence d'évolution du périmètre crânien (microcéphalie) et une déformation de la tête, variable selon la ou les sutures concernées : scaphocéphalie (tête allongée d'avant en arrière), acrocéphalie (tête allongée vers le haut), plagiocéphalie (tête asymétrique), trigonocéphalie (tête triangulaire) ou oxycéphalie (tête pointue). La craniosténose peut être isolée ou bien s'associer à d'autres malformations. Elle s'accompagne souvent de signes neurologiques (cécité, par exemple) dus soit à une lésion associée du cerveau, soit à la compression du cerveau dans un volume trop rapidement inexpansible (hypertension intracrânienne).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

La craniosténose est suspectée dans les premiers mois de la vie en raison de l'absence de croissance de la boîte crânienne. Les radiographies du crâne permettent de préciser les anomalies osseuses, et le scanner donne des informations sur l'état du cerveau. À long terme, l'évolution sans traitement laisse des séquelles neurologiques, par exemple un retard mental. Le traitement, chirurgical, consiste à écarter les os du crâne en découpant les bords soudés. Cette intervention donne d'excellents résultats.

craniotabès

Ramollissement des os du crâne de l'enfant dû à leur calcification insuffisante.

   Le craniotabès n'a guère de signification avant l'âge de 5 mois. En revanche, chez l'enfant plus âgé, il peut traduire un rachitisme (troubles osseux par carence en vitamine D) et est associé aux autres signes osseux et musculaires évocateurs de la maladie (bourrelets aux extrémités des membres, hypotonie). Le craniotabès se manifeste par une dépression lorsqu'on appuie fortement sur certaines zones de la voûte du crâne. Le traitement est celui du rachitisme (apport en vitamine D et en calcium).