Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

trichinellose

Maladie parasitaire due à l'infestation par un minuscule ver, la trichine, ou Trichinella spiralis.

Synonyme : trichinose.

   La trichine vit à l'état adulte dans l'intestin de l'homme, des porcins (porc, sanglier) et de nombreux carnivores (ainsi que dans celui du cheval) alors que ses larves se disséminent dans les muscles, s'y enkystent et restent en diapause (arrêt du développement) pendant plusieurs années. La trichinellose, communément nommée maladie des grosses têtes, est fréquente dans tous les pays où l'on consomme de la viande peu cuite.

CONTAMINATION

L'homme s'infeste en mangeant de la viande insuffisamment cuite, viande de porc et de sanglier essentiellement, mais aussi parfois de cheval, et même d'ours polaire.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les mêmes symptômes apparaissent, après quelques jours ou quelques semaines selon la quantité de parasites ingérée, chez toutes les personnes qui ont mangé de la viande provenant le plus souvent d'un seul animal infesté : fièvre élevée, diarrhée abondante, fatigue, douleurs et crampes musculaires, plus rarement troubles cardiaques, difficultés respiratoires, gonflement des paupières et du visage.

DIAGNOSTIC

La trichinellose est confirmée par des analyses de sang, qui mettent en évidence une éosinophilie (taux élevé de certains globules blancs, les polynucléaires éosinophiles), une élévation du taux des enzymes musculaires (créatinine phosphokinase, lacticodéshydrogénase) et la présence d'anticorps spécifiques. Des biopsies musculaires sont pratiquées très occasionnellement, souvent après plusieurs années, quand aucun autre examen ne permet d'expliquer la persistance de douleurs musculaires.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le malade peut guérir spontanément, le taux de guérison variant selon le degré de contamination. Le traitement médicamenteux (albendazole) est d'autant plus efficace que débuté précocement. En terme de prévention, il est impératif de consommer de la viande bien cuite ou marinée et longuement cuite s'il s'agit de gibier (sanglier). La surveillance des circuits de commercialisation de la viande de boucherie par les services vétérinaires doit permettre d'éliminer les animaux infestés.

trichocéphalose

Maladie parasitaire bénigne due à l'infestation du tube digestif par un petit ver, le trichocéphale, ou Trichuris trichiura.

   Le trichocéphale, long de quelques millimètres, vit planté dans la paroi du cæcum (première partie du côlon). Il peut exister dans l'organisme humain pendant de nombreuses années sans se manifester. La trichocéphalose est une maladie répandue dans le monde entier.

CONTAMINATION

L'homme se contamine en ingérant les œufs des parasites qui souillent le sol et qui se déposent sur les légumes ou les mains. Toute hygiène défectueuse due à l'absence de toilettes ou de tout-à-l'égout favorise l'infestation par le trichocéphale.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La personne contaminée ne présente généralement aucun trouble. En cas d'infestation massive, une diarrhée et une anémie peuvent se manifester. Un examen des selles permet souvent de diagnostiquer l'affection.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

L'administration de médicaments antiparasitaires (flubendazole, albendazole) est efficace. La prévention consiste à améliorer les conditions d'hygiène.

trichoépithéliome

Petite tumeur bénigne cutanée formée à partir de la racine d'un poil.

   Ce sont de petites élevures de moins de cinq millimètres de diamètre, roses ou blanches, siégeant de façon symétrique entre le nez et la bouche, sur les joues, le front et parfois la nuque.

   Le traitement n'est justifié qu'en cas de réelle gêne esthétique ; il consiste alors à détruire les lésions par électrocoagulation ou à l'aide du laser au gaz carbonique.

trichomonose

Maladie parasitaire due à un protozoaire (animal microscopique constitué d'une seule cellule) appelé Trichomonas vaginalis.

   La trichomonose urogénitale est une affection fréquente, survenant surtout chez les femmes entre 16 et 35 ans. Son mode de transmission est principalement sexuel, mais pas obligatoirement, le parasite pouvant survivre plusieurs heures sur les objets de toilette ; l'humidité et un milieu alcalin favorisent sa survie et sa multiplication.

SYMPTÔMES ET SIGNES

— Chez l'homme, la trichomonose se traduit par une urétrite : écoulement matinal, rougeur et gonflement autour de l'orifice urétral, rougeur du sillon balanopréputial (à la base du gland), signes urinaires modérés.

— Chez la femme, la maladie se manifeste par une vulvovaginite aiguë (inflammation de la vulve et du vagin) : pertes (leucorrhées) abondantes, jaune verdâtre, malodorantes, déclenchant une rougeur et de vives démangeaisons ; il s'y associe souvent une atteinte urinaire : gêne pour uriner (dysurie), brûlures pendant la miction, mictions trop fréquentes (pollakiurie). Parfois, les symptômes sont plus discrets : brûlures et démangeaisons légères, douleurs pendant les rapports sexuels.

— Chez l'homme comme chez la femme, il arrive que la maladie ne se traduise par aucun symptôme ; toutefois, elle n'en est pas moins contagieuse.

DIAGNOSTIC

Il repose sur la mise en évidence du parasite dans les sécrétions vaginales ou urétrales.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement est fondé sur la prise d'antibiotiques imidazolés (métronidazole, tinidazole, secnidazole), soit pendant 7 jours, soit en « traitement-minute » (un seul jour). Il est prudent de ne pas prescrire ces médicaments pendant les 3 premiers mois d'une grossesse. Le partenaire sexuel doit être traité simultanément, même s'il ne présente aucun symptôme, de façon à prévenir toute récidive. Il est recommandé de vérifier en même temps par des examens sérologiques l'absence d'autres maladies sexuellement transmissibles. La prévention de la contagion repose sur l'emploi du préservatif jusqu'à la fin du traitement.

trichomycose

Infection de la tige des poils par un bacille du genre Corynebacterium.

   La trichomycose est favorisée par une hyperhidrose (transpiration excessive) et par le manque d'hygiène. Non contagieuse, elle se signale par de minuscules boules blanches engainant les poils des aisselles, qui deviennent ternes et rugueux. Le traitement repose sur une bonne hygiène et des applications d'antiseptiques pendant une semaine, complétées, au besoin, par le rasage des poils.