Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mycosis fongoïde

Maladie caractérisée par une prolifération cutanée de lymphocytes.

   Le mycosis fongoïde fait partie des lymphomes cutanés (tumeurs cutanées développées aux dépens du tissu lymphoïde). Il atteint surtout l'homme entre 40 et 60 ans et évolue le plus souvent en trois phases.
— La première phase est marquée par l'apparition de plaques cutanées d'une couleur allant du rose clair au rouge violine, plus ou moins squameuses et très prurigineuses.
— Dans la deuxième phase, également appelée phase infiltrée, les lésions s'épaississent, formant des bourrelets de couleur variable, de jaunâtre à rouge foncé. S'y associent une chute des cheveux, des altérations des ongles et une hypertrophie des ganglions lymphatiques.
— La troisième phase, ou phase tumorale, est caractérisée par l'apparition de petits nodules pouvant grossir et former de véritables tumeurs cancéreuses sur la peau. Ils peuvent également s'ulcérer. Tardivement, enfin, la maladie s'étend aux ganglions lymphatiques et aux viscères.

TRAITEMENT

Il repose dans un premier temps sur la chimiothérapie locale (applications de mécloréthamine), la puvathérapie (exposition à des rayonnements ultraviolets en cabine) ou la radiothérapie. Dans les formes plus évoluées avec localisations ganglionnaires ou viscérales, la chimiothérapie permet d'atténuer les symptômes de la maladie.

mycotoxicose

Ensemble des troubles provoqués chez l'homme ou l'animal par la présence de champignons microscopiques dans les aliments.

   Les premières manifestations de mycotoxicoses connues, décrites dès l'Antiquité, étaient dues à l'intoxication par ingestion de l'ergot de seigle, causant de véritables hécatombes au Moyen Âge en Europe (« feu sacré » ou « feu de Saint-Antoine » avec gangrène, convulsions et hallucinations).

   Les mycotoxicoses sont maintenant exceptionnelles chez l'homme dans les pays développés, où l'alimentation est diversifiée et soumise à des contrôles sanitaires rigoureux. Elles ne sont ni infectieuses ni contagieuses. Elles sont dues à des moisissures (Aspergillus, Penicillium, Byssochlamys, Fusarium) qui contaminent les aliments en y sécrétant des substances toxiques, les mycotoxines. Les aliments concernés sont souvent des céréales moisies (maïs, riz, orge, millet). Les mycotoxicoses ont de très nombreuses manifestations : cancer du foie dû à l'aflatoxine (oléagineux), lésions rénales dues à l'ochratoxine (maïs, fourrages secs) ou à la citrinine (riz, orge), paralysies dues à la patuline (pommes, jus de fruits) ou à la citréoviridine (riz, châtaignes), convulsions dues à l'acide cyclopiazonique (céréales), hémorragies intestinales, diminution du nombre de globules blancs et, surtout, effet immunosuppresseur dû aux trichothécènes (céréales). Le traitement, quand il est possible, vise à soigner les symptômes (anticonvulsivants en cas de convulsions, etc.).

Voir : maladies transmises par l'eau et les aliments.

mydriase

Dilatation de la pupille.

   Une mydriase peut être physiologique, pathologique ou thérapeutique.

— La mydriase physiologique se rencontre notamment lors de l'adaptation naturelle de l'œil à l'obscurité, mais également en cas d'émotion intense.

— La mydriase pathologique s'observe dans plusieurs cas :

— à la suite d'une consommation trop importante d'alcool ;

— à la suite d'une prise de stupéfiants ;

— à la suite d'une paralysie du nerf parasympathique oculaire, d'origine traumatique, tumorale ou vasculaire, souvent accompagnée d'un ptôsis (chute de la paupière supérieure par paralysie du muscle releveur). La pupille alors ne réagit plus lorsqu'on dirige une source lumineuse sur elle ni lorsqu'on éclaire l'autre pupille ;

— à la suite d'une lésion du globe oculaire ou du nerf optique ayant détruit la majeure partie des fibres optiques ; la pupille dilatée ne se contracte pas lorsqu'elle est directement éclairée, mais seulement lorsque l'autre pupille l'est ;

— à la suite de l'excitation du nerf sympathique, cas plus rarement observé.

   Un sujet atteint de mydriase voit flou et est très ébloui. L'application de collyres myotiques (qui provoquent la contraction de la pupille) fait disparaître ces symptômes.

— La mydriase thérapeutique est obtenue en utilisant des collyres tels que l'atropine, qui a une durée d'action de plusieurs jours, ou la néosynéphrine, d'action plus courte. D'autres produits provoquent une mydriase de quelques heures, permettant au médecin d'examiner le fond de l'œil.

mydriatique

Se dit d'une substance capable de provoquer une mydriase (dilatation persistante de la pupille de l'œil).

   Les médicaments aux propriétés mydriatiques (l'atropine, l'épinéphrine, l'homatropine, l'hyoscyamine, la néosynéphrine, etc.) sont utilisés sous forme de collyre à instiller dans l'œil ou les yeux malades. Ils réduisent la pression intraoculaire par diminution de la sécrétion de l'humeur aqueuse (constituant les larmes) et/ou par augmentation de son élimination. En dehors de ces produits à visée directement ophtalmique, de nombreuses substances actives (la scopolamine et la belladone, les anticholinergiques, les alphastimulants, etc.), administrées par voie générale ou locale, seules ou en association, sont mydriatiques.

INDICATIONS

Les substances mydriatiques sont indiquées dans le traitement du glaucome à angle ouvert, de l'hypertension intraoculaire et de l'hypertonie oculaire. L'atropine est plus particulièrement utilisée dans le traitement des affections inflammatoires de l'œil, comme les kératites, et dans le traitement des uvéites (inflammation du tractus uvéal comprenant la choroïde, le corps ciliaire et l'iris) en général, ainsi que pour déterminer le taux de réfraction de certains strabismes. La néosynéphrine, ou phényléphrine, est utilisée dans l'examen du fond de l'œil et en chirurgie oculaire.

EFFETS INDÉSIRABLES ET CONTRE-INDICATIONS

Les substances à effet mydriatique provoquent une modification de la vue : elles dilatent la pupille et empêchent le diaphragme de se refermer suffisamment pour rendre une image nette. Cet effet secondaire bénin dure quelques heures, le temps que le produit se résorbe.

   Parfois, chez des sujets anatomiquement prédisposés, les substances à effet mydriatique peuvent engendrer une crise de glaucome par fermeture de l'angle formé par l'iris et la cornée (angle iridocornéen).

   L'épinéphrine, qui contracte les vaisseaux sanguins, est contre-indiquée en cas de glaucome par fermeture de l'angle.

Voir : myotique.