Larousse Médical 2006Éd. 2006
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pancréatographie

Radiographie des canaux du pancréas.

Synonyme : wirsungographie.

   Une pancréatographie est pratiquée pour explorer une tumeur, une malformation ou une pancréatite chronique (inflammation chronique du pancréas). Elle permet d'analyser la morphologie des canaux pancréatiques et d'étudier à l'aide de signes indirects (distorsion d'un canal due à la présence d'une tumeur, par exemple) les zones du pancréas qui leur sont adjacentes.

   La pancréatographie est réalisée lors d'une endoscopie digestive, parfois au cours d'une intervention chirurgicale. Elle nécessite l'injection d'un produit de contraste dans le canal de Wirsung, suivie de la prise de plusieurs clichés.

   L'échoendoscopie et le scanner ont réduit les indications de la pancréatographie.

pancréatojéjunostomie

Abouchement chirurgical du pancréas ou de ses canaux au jéjunum (deuxième partie de l'intestin grêle).

Synonyme : pancréaticojéjunostomie.

   Cette intervention permet de dériver le suc pancréatique vers l'intestin quand le canal de Wirsung est obstrué au niveau de la tête du pancréas.

pancytopénie

Diminution du nombre des cellules dans les trois principales lignées de cellules du sang : globules rouges, plaquettes, globules blancs.

   Une diminution du nombre des globules rouges est une anémie, une diminution de celui des plaquettes, une thrombocytopénie, une diminution de celui des globules blancs, une leucopénie ; pour les polynucléaires neutrophiles (type de globules blancs), on parle de neutropénie.
Une pancytopénie témoigne généralement d'une insuffisance dans la production des éléments figurés du sang par la moelle osseuse. C'est ce qui se produit lors de l'aplasie médullaire (l'insuffisance est quantitative), lors des dysmyélopoïèses (l'insuffisance est qualitative), au cours des leucémies aiguës myéloïde ou lymphoïde, ou encore lors des métastases médullaires de lymphome ou de cancer. Des mécanismes périphériques (c'est-à-dire intervenant dans le sang circulant et non dans la moelle osseuse) peuvent également intervenir : la destruction des globules rouges et des plaquettes par des anticorps peut entraîner une anémie et une thrombocytopénie ; le rétrécissement pathologique des vaisseaux capillaires, ou microangiopathie, produit le même effet, l'anémie étant liée à une hémolyse mécanique ; dans la maladie de Marchiafava-Micheli, c'est l'hypersensibilité des éléments figurés du sang au complément.

TRAITEMENT

Le choix du traitement est fonction de l'origine de la maladie. Dans tous les cas, on supplée aux déficiences constatées : transfusion de globules rouges pour corriger l'anémie ou de plaquettes pour corriger la thrombopénie ; administration d'antibiotiques contre les infections favorisées par une neutropénie profonde.

pandémie

Épidémie touchant le monde entier.

   Le choléra, la peste et la variole occasionnèrent jadis des pandémies historiques. La grippe, maladie infectieuse très contagieuse, est susceptible de donner lieu, certaines années et dans certaines conditions, à une pandémie, telle l'épidémie de 1918-1919. La dernière pandémie grippale a eu lieu en 1977.

    Les autorités sanitaires mondiales (O.M.S.) envisagent la possibilité d'une nouvelle pandémie grippale dans les prochaines années. Le virus en cause pourrait être d'origine aviaire. Des mesures sont prises pour réagir efficacement à de tels risques épidémiques.

Voir : endémie.

panique

Terreur soudaine et incontrôlable, individuelle ou collective, suivie d'une réaction psychomotrice de fuite.

   Le trouble panique fait partie des troubles anxieux. La panique, due à un danger réel ou imaginaire (incendie, séisme, panique par suggestion collective, etc.), peut survenir chez tout sujet sain (par autosuggestion ou conditionnement). En psychopathologie, elle est le propre des crises suraiguës d'anxiété survenant, soit spontanément, soit lors d'une névrose d'angoisse ou d'une décompensation névrotique (dépression consécutive à une névrose).

— L'attaque de panique est une période de peur intense et de malaise survenant de manière brutale, entraînant souvent une sensation de mort imminente. Elle constitue un trouble anxieux, associant des palpitations, des tremblements, une sensation de suffocation, des douleurs thoraciques et musculaires, ainsi qu'une peur de chuter, une déréalisation et une crainte subite de perdre la raison. Elle peut survenir fortuitement, dans certaines situations particulières, ou à la perspective de ces situations.

— Le trouble panique est une succession d'attaques de panique, avec ou sans agoraphobie (peur des espaces). Ces attaques devenant pour le sujet une préoccupation permanente, ce dernier élabore des craintes pour sa vie ou sa santé mentale, et se trouve amené à modifier ses comportements habituels. Le trouble peut être accompagné d'agoraphobie et s'observe dans divers troubles anxieux, en particulier dans les situations de stress post-traumatique. Il est, dans un premier temps, nécessaire de rechercher une maladie physique (cardiopathie, hyperthyroïdie).

   Le traitement est médicamenteux (tranquillisants, antidépresseurs pour une durée limitée) et psychothérapique (thérapie comportementale et cognitive, ou T.C.C., dont l'effet est parfois spectaculaire).

   Le trouble panique peut aller jusqu'à une peur permanente de tout objet ou de tout événement (pantophobie) et nécessite une hospitalisation et un traitement dans un but d'apaisement et d'évaluation thérapeutique.

panniculite

Inflammation du tissu adipeux sous-cutané.

   Une panniculite peut être due à la prise de médicaments (en particulier, chez de jeunes enfants, à la prise prolongée de corticostéroïdes), à une maladie générale (lupus érythémateux, sarcoïdose, tuberculose) ou à des facteurs locaux : froid, frottements dus au port de vêtements (jeans, gaines) trop serrés, introduction accidentelle ou volontaire de corps étrangers sous la peau (huiles minérales ou végétales).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie se manifeste par l'apparition sous la peau de tuméfactions roses ou jaunâtres, généralement chaudes et sensibles, siégeant souvent sur les membres inférieurs. Ces lésions peuvent laisser des cicatrices définitives. Une forme particulière de panniculite, appelée maladie de Weber-Christian, souvent liée à une maladie pancréatique (pancréatite, cancer, etc.) ou, plus rarement, à un déficit en une enzyme, l'alpha-1-antitrypsine, entraîne une nécrose du tissu graisseux hypodermique appelée cyto-stéato-nécrose, qui se traduit par des tuméfactions rouges, souvent assez douloureuses, parfois associées à une fistule d'où s'écoule de la graisse liquéfiée.

TRAITEMENT

Il comprend à la fois le traitement des symptômes (repos jambes surélevées, prise de médicaments anti-inflammatoires) et, lorsqu'elle est possible, la suppression de la cause (port de vêtements amples, arrêt des injections sous-cutanées, traitement d'une affection pancréatique, etc.).