Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypertension artérielle pulmonaire

Augmentation de la pression sanguine dans l'artère pulmonaire.

   La pression sanguine normale dans l'artère pulmonaire est de l'ordre de 25 à 30 millimètres de mercure au moment de la systole (contraction cardiaque) et de 13 millimètres de mercure au moment de la diastole. Un sujet a une hypertension artérielle pulmonaire quand la pression sanguine dans son artère pulmonaire dépasse ces chiffres. C'est une anomalie fréquente en cardiologie et en pneumologie. Il existe trois formes différentes d'hypertension artérielle pulmonaire.

Hypertension artérielle pulmonaire secondaire postcapillaire

Cette augmentation de la pression sanguine dans l'artère pulmonaire, qui est la forme d'hypertension artérielle pulmonaire la plus répandue, est consécutive à une autre anomalie, d'origine cardiaque.

CAUSES

Fréquemment, elle est due à une anomalie du cœur gauche. Cela peut être un rétrécissement de la valvule mitrale, une cardiopathie ischémique (diminution de l'apport de sang au muscle cardiaque), une myocardiopathie (affection du myocarde), etc. Dans de tels cas, l'augmentation de la pression sanguine dans l'oreillette gauche se répercute en amont, dans les veines et les capillaires pulmonaires, ce qui provoque une hypertension artérielle pulmonaire.

SYMPTÔMES

Ce sont ceux de la maladie responsable. Le malade se plaint fréquemment d'un essoufflement à l'effort puis au repos.

DIAGNOSTIC

Il repose sur une échographie Doppler cardiaque, qui permet d'apprécier aisément la pression pulmonaire.

TRAITEMENT

L'hypertension artérielle pulmonaire secondaire postcapillaire régresse totalement ou partiellement lorsque sa cause est traitée, par exemple – si elle est due à un rétrécissement de la valvule mitrale – après une opération chirurgicale, ou – si elle est due à une insuffisance ventriculaire gauche – après un traitement médical.

Hypertension artérielle pulmonaire secondaire précapillaire

Cette augmentation de la pression sanguine dans l'artère pulmonaire est due à une obstruction (vasoconstriction, caillot, épaississement des parois, etc.) située dans les branches de l'artère pulmonaire ou dans les artérioles pulmonaires. Elle est moins fréquente que l'hypertension postcapillaire.

CAUSES

La cause la plus fréquente est l'insuffisance respiratoire chronique avec hypoxémie par rétrécissement des vaisseaux artériels pulmonaires. Des embolies pulmonaires répétées peuvent créer des obstructions, qui, à leur tour, entraînent une hypertrophie du ventricule droit du cœur et engendrent une pathologie appelée cœur pulmonaire embolique.

   Plus rarement, elle est due à une malformation cardiaque congénitale. C'est le cas de la communication interauriculaire (présence anormale d'un orifice entre les 2 oreillettes), de la communication interventriculaire (persistance anormale d'un ou de plusieurs orifices entre les 2 ventricules) ou encore de la persistance du canal artériel, qui, normalement, se ferme à la naissance. Ces affections du cœur peuvent se compliquer d'une maladie vasculaire obstructive pulmonaire qui affecte les artérioles.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Les symptômes sont ceux de la maladie en cause. Le malade est souvent essoufflé. Le diagnostic d'hypertension artérielle pulmonaire repose principalement sur l'échographie Doppler cardiaque, voire le cathétérisme cardiaque.

TRAITEMENT

C'est celui de la cause, dont l'oxygénothérapie. Mais il est rare qu'une suppression de l'obstacle permette d'obtenir une régression de l'hypertension artérielle pulmonaire précapillaire.

Hypertension artérielle pulmonaire primitive

Cette augmentation de la pression sanguine dans l'artère pulmonaire au repos et à l'effort est rare et sans cause connue. Elle est plus fréquente entre 20 et 40 ans, avec une prédominance féminine. Des cas familiaux ont été signalés. Certaines hypertensions pulmonaires, en apparence primitives, étaient en réalité causées par la prise de médicaments anorexigènes (« coupe-faim »), dont la plupart ont été retirés du marché. De même, une sclérodermie peut se compliquer d'hypertension artérielle pulmonaire.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Un essoufflement plus ou moins important s'associe à une fatigue progressive avec, parfois, des douleurs à l'effort. Le diagnostic repose sur l'absence de toute cause et peut être confirmé par l'échocardiographie et le cathétérisme cardiaque droit.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement repose sur les anticoagulants, l'oxygénothérapie et de nouveaux médicaments vasodilatateurs artériels comme les inhibiteurs des récepteurs de l'endothéline. Cette anomalie peut justifier une greffe pulmonaire en raison de son mauvais pronostic à très court terme.

Voir : hémodynamique.

hypertension intracrânienne

Augmentation anormale de la pression à l'intérieur du crâne.

CAUSES

Un œdème cérébral (infiltration diffuse de liquide provenant du plasma sanguin), une hypertension artérielle grave, une crise d'éclampsie (convulsions associées à une hypertension artérielle) pendant la grossesse, une ischémie (ralentissement de la circulation du sang), un hématome cérébral, une encéphalite herpétique (infection de l'encéphale due au virus de l'herpès) ou une tumeur peuvent déclencher une hypertension intracrânienne.

   L'augmentation de pression entraîne une compression des tissus voisins, qui favorise à son tour l'œdème cérébral, gêne la libre circulation du liquide cérébrospinal et entraîne une hydrocéphalie, caractérisée par une accumulation du liquide rachidien dans les cavités intracérébrales : un cercle vicieux extrêmement dangereux s'établit ainsi. En outre, cette augmentation de pression peut provoquer un engagement de tissu cérébelleux dans le trou occipital avec risque de compression bulbaire.

   Il existe une forme particulière d'hypertension intracrânienne, dite bénigne ou idiopathique, touchant préférentiellement les femmes jeunes et en surpoids, dont la cause est inconnue et dont le risque principal est la cécité suite à l'œdème papillaire chronique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Deux signes sont caractéristiques de l'hypertension intracrânienne : les céphalées (maux de tête) et les vomissements.

   Les céphalées sont d'abord intermittentes, survenant le matin ou réveillant le malade dans la seconde partie de la nuit. Les vomissements, le plus souvent associés aux céphalées mais parfois isolés, se produisent facilement, en jets. L'examen du fond de l'œil (examen de la rétine à travers la pupille) montre un œdème (gonflement) de la papille optique (petite tache correspondant à l'origine du nerf optique).

ÉVOLUTION

Peu à peu, des troubles de la conscience (somnolence puis coma) apparaissent, ainsi que de brèves périodes d'éclipses visuelles, éventuellement associées à une diminution de la capacité visuelle ou à une altération progressive du champ visuel.

TRAITEMENT

C'est celui de la cause, s'il est possible (médicaments, ablation d'une tumeur). Il existe des possibilités de traitement de l'œdème cérébral (corticostéroïdes, mannitol).

   L'hypertension intracrânienne bénigne est traitée par des ponctions lombaires répétées, contre-indiquées dans les autres cas.

   Des médicaments (acétazolamide), prescrits pour plusieurs mois ou plusieurs années, associés à un régime amaigrissant, peuvent permettre une guérison définitive. Dans de rares cas, il est fait recours à une dérivation permanente (drainage par cathétérisme) du liquide cérébrospinal.