Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rectum (cancer du)

Tumeur maligne se développant aux dépens du rectum sous la forme d'un adénocarcinome.

FRÉQUENCE

Le cancer du rectum est l'un des cancers digestifs les plus fréquents. Il représente 60 % des cancers rectocoliques (ensemble des cancers du rectum et du côlon).

CAUSES

Le cancer du rectum se développe le plus souvent à partir de polypes bénins, comme le cancer du côlon, dont il partage les caractéristiques tissulaires : c'est comme lui un adénocarcinome (tumeur maligne développée à partir d'un tissu de revêtement et dont la structure évoque celle d'une glande).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes révélateurs sont des émissions de glaire ou de sang et des douleurs rectales accompagnées de faux besoins. Lorsque la maladie est déjà évoluée, son extension à l'ensemble du pelvis peut déclencher des douleurs neurologiques. En cas d'extension à distance, une augmentation de volume inhabituelle du foie ou des ganglions rétropéritonéaux, causée par les métastases de la tumeur, peut amener à la découverte de l'affection.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic est fondé sur l'examen clinique, comportant un toucher rectal, et sur la rectoscopie (exploration visuelle directe du rectum à l'aide d'un tube muni d'un système optique) avec prélèvements de tissus et examen microscopique de ceux-ci. Il est également nécessaire de vérifier l'absence de lésion associée du côlon et d'évaluer la profondeur de l'atteinte par un bilan qui s'appuie sur l'examen direct (coloscopie) ou radiologique (lavement baryté) du côlon, sur un scanner du bas de l'abdomen et, souvent, sur une échoendoscopie (échographie couplée à une endoscopie) rectale.

TRAITEMENT

Il est chirurgical et consiste en l'ablation de tout ou partie du rectum. Il peut s'agir d'une proctectomie (ablation du canal anal et du rectum, appelée amputation abdominopérinéale) avec abouchement de l'intestin à la paroi de l'abdomen (création d'un anus artificiel définitif) quand le cancer est bas situé. La résection antérieure, quant à elle, est pratiquée dans les cancers des parties haute et moyenne du rectum, respectant le bas rectum et le canal anal et permettant le rétablissement immédiat de la continuité digestive. Une radiothérapie pratiquée avant ou après l'intervention réduit les risques de récidive locale. Les traitements palliatifs comprennent la radiothérapie externe, éventuellement associée à la chimiothérapie, la dérivation chirurgicale de l'intestin vers la paroi de l'abdomen en amont de la tumeur (colostomie d'amont) et les traitements endoscopiques (par laser, par exemple).

PRÉVENTION

La prévention du cancer du rectum, comme celle du cancer du côlon, repose sur des examens endoscopiques pratiqués chez les patients qui ont des antécédents personnels, tels que des polypes du rectum ou du côlon, une rectocolite hémorragique, ou des antécédents familiaux, en particulier une fréquence élevée de polypes ou de cancers du rectum ou du côlon parmi les ascendants. Ils sont également réalisés si la recherche de sang dans les selles par l'Hemoccult © est positive.

réduction

Remise en place d'un organe.

   Le terme de réduction s'applique surtout aux fractures et aux luxations ainsi qu'aux hernies de la paroi de l'abdomen.

Réduction d'une fracture ou d'une luxation

La réduction est indiquée soit en cas de fracture avec déplacement d'un ou de plusieurs fragments osseux, soit en cas de luxation d'une articulation.

TECHNIQUE

— La technique orthopédique consiste à remettre en place à la main, par manipulation externe, les fragments osseux fracturés ou l'articulation luxée. Selon les cas, la réduction est pratiquée sans anesthésie (luxation) ou sous anesthésie locorégionale ou générale (fracture). Une fois la réduction obtenue, on immobilise solidement le membre (bandage, plâtre, fixateur externe) jusqu'à consolidation.

— La technique chirurgicale (dite par « voie sanglante ») est employée quand la précédente n'est pas praticable, plus souvent sur des fractures que sur des luxations.

   Par ailleurs, il existe pour la réduction des fractures des techniques à foyer ouvert et à foyer fermé.

   La technique à foyer ouvert consiste à inciser les tissus jusqu'à l'os, à réaliser la réduction grâce à des daviers, puis à fixer la fracture par un matériel d'ostéosynthèse. Ces techniques sont appliquées pour le traitement des fractures articulaires complexes. Certaines luxations irréductibles peuvent aussi être traitées à foyer ouvert.

   Les techniques à foyer fermé sont actuellement plus souvent utilisées : la fracture est manipulée par des manœuvres externes à l'aide, pour les membres inférieurs, d'une table d'opération spéciale, appelée table orthopédique ou table de traction. Lorsque la fracture est réduite, on introduit le matériel d'ostéosynthèse par une petite voie. S'il s'agit d'un clou, celui-ci est introduit progressivement à travers le foyer. Cette technique a l'avantage de ne pas contrecarrer le processus de consolidation, d'apporter moins de risques d'infection et de ne laisser qu'une petite cicatrice.

SURVEILLANCE

Une fracture réduite par « voie sanglante » doit être soumise aux mêmes règles de surveillance que toute autre plaie opératoire, compte tenu du risque d'infection. Dans tous les cas, une surveillance radiographique régulière du foyer de fracture s'impose ; on effectue généralement trois radiographies : une en salle d'opération juste après la réduction (ce qui permet de la corriger si nécessaire), une autre au milieu de la période de consolidation et la dernière à la fin de cette période pour vérifier, avant d'enlever le plâtre, les broches ou tout autre moyen de contention de la fracture, que celle-ci est bien consolidée. En cas de luxation, la surveillance radiographique est moins stricte ; on ne prend que deux clichés, un après la réduction et un à la fin de la période de cicatrisation des tissus.

Réduction d'une hernie

La hernie peut être spontanément réductible, c'est-à-dire ne s'extérioriser qu'à certains moments. Dans le cas contraire, le médecin essaie de la réduire momentanément par une pression douce et prudente, permettant de rentrer progressivement le segment d'intestin bloqué dans la paroi abdominale. S'il n'y parvient pas, c'est que la hernie est étranglée ; il faut alors l'opérer d'urgence. Dans tous les cas, une herniorraphie s'impose : réduction chirurgicale de la hernie, suivie de la fermeture de l'orifice herniaire et d'une consolidation de la paroi abdominale.