Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

restauration collée

collage dentaire

resténose

Récidive d'une sténose dans un territoire, le plus souvent artériel, traité par angioplastie.

   La resténose est due à une cicatrisation excessive de la paroi d'une artère, après un traitement par angioplastie, avec ou sans mise en place d'un stent. Elle est souvent révélée par la réapparition de symptômes compliquant la constitution d'un obstacle à l'écoulement du sang lorsque la sténose est serrée. Elle est plus fréquente en cas d'angioplastie techniquement complexe, sur des artères de petit calibre et en cas de diabète.

   Le traitement repose, en cas de resténose importante, sur un nouvelle angioplastie ou sur la réalisation d'une intervention chirurgicale, comme un pontage. Une nouvelle génération de stents dits « actifs » diminue le risque de resténose lors d'une angioplastie, surtout coronaire, en libérant au sein de la paroi artérielle des substances médicamenteuses capables d'inhiber cette cicatrisation exubérante.

Voir : angioplastie, stent.

resynchronisation cardiaque

Implantation d'un pacemaker, muni de plusieurs sondes de stimulation, pour améliorer la synchronisation des contractions des oreillettes et des ventricules du cœur.

   Certaines cardiopathies peuvent se compliquer d'un asynchronisme cardiaque, c'est-à-dire une mauvaise synchronisation de la contraction entre les oreillettes et les ventricules, entre les ventricules gauche et droit ou au sein du ventricule gauche. Cet asynchronisme, diagnostiqué grâce à un électrocardiogramme ou une échographie cardiaque, peut avoir des effets délétères, principalement une aggravation des symptômes liés à une insuffisance cardiaque. La resynchronisation consiste à implanter un pacemaker relié à plusieurs sondes situées dans l'oreillette droite, le ventricule droit et le ventricule gauche. Ce dispositif est capable de stimuler de manière coordonnée ces différentes régions du cœur et ainsi d'améliorer l'efficacité de leur contraction.

   Cette thérapeutique est pour l'instant indiquée en cas d'insuffisance cardiaque accompagnée de symptômes invalidants en dépit d'un traitement optimal par des médicaments, lorsqu'un asynchronisme significatif est identifié.

Voir : pacemaker.

retard de croissance intra-utérin

Retard de croissance du fœtus pendant la grossesse aboutissant à un poids de naissance inférieur au 10e percentile (grandeur statistique correspondant à la division d'une population en 100 groupes d'un nombre équivalent de personnes) d'une courbe de référence, c'est-à-dire inférieur à 2,5 kilogrammes pour un nouveau-né à terme.

Synonyme : hypotrophie.

   10 % des nouveau-nés sont atteints d'un retard de croissance intra-utérin (R.I.U.).

   En fonction du retard pondéral, on distingue les retards de croissance intra-utérins modérés et des retards sévères. Par ailleurs, selon qu'ils s'accompagnent ou non d'autres retards (taille, périmètre crânien), ils sont dits harmonieux ou dysharmonieux.
— Le retard de croissance modéré se signale par un poids de naissance situé entre le 3e et le 10e percentile de la courbe de référence, c'est-à-dire entre 2 et 2,5 kilogrammes lorsque l'enfant est né à terme.
— Le retard de croissance sévère s'observe quand le poids de naissance est inférieur au 3e percentile, soit lorsqu'il est inférieur à 2 kilogrammes à terme.
— Le retard de croissance dysharmonieux se manifeste par un poids faible, mais par une taille et un périmètre crânien normaux. L'enfant est long et maigre, sans tissu graisseux sous-cutané ; la tête paraît grosse par rapport au reste du corps. Un tel retard a une cause généralement nutritionnelle et ne débute pas avant la 28e semaine de grossesse.
— Le retard de croissance harmonieux affecte toutes les mensurations de l'enfant (poids, taille, périmètre crânien) et s'installe habituellement plus tôt que le précédent.

CAUSES

Les principales causes, lorsqu'elles sont retrouvées, sont liées à l'environnement du fœtus. Il peut s'agir de facteurs d'origine maternelle : maigreur, régime déséquilibré (insuffisant en calories, notamment), tabagisme, alcoolisme, prise de drogues « lourdes » (cocaïne, héroïne), anomalies gynécologiques, maladies survenues au cours de la grossesse (hypertension artérielle, prééclampsie). Il peut aussi s'agir d'une pathologie de l'œuf (anomalie du placenta) ou du cordon (en cas de grossesse multiple). D'autres causes sont liées au fœtus lui-même : prédisposition familiale ou ethnique, anomalie chromosomique, nanisme, malformation, infection embryonnaire ou fœtale (cytomégalovirus, rubéole, toxoplasmose).

DIAGNOSTIC

Il est porté à la naissance mais peut, grâce à l'échographie, être établi plus tôt. Les mesures permettant de surveiller le développement harmonieux du fœtus sont le diamètre abdominal transverse, la longueur du fémur et le diamètre bipariétal. Tout dépistage anténatal de retard de croissance intra-utérin conduit à rechercher une cause et à proposer éventuellement à la mère un traitement adapté.

RISQUES ET PRISE EN CHARGE

L'absence de réserves, commune à tous les enfants atteints de retard de croissance intra-utérin, est source de diverses complications : chute de la température, hypoglycémie (chute du taux de glucose sanguin, élément nécessaire aux besoins énergétiques du cerveau), hypocalcémie (chute du taux de calcium sanguin, élément nécessaire à la formation des os). Certains risques sont plus spécifiques du retard de croissance intra-utérin lié à une mauvaise nutrition sanguine ou à une insuffisance d'oxygénation du fœtus. Les enfants nés à terme qui présentent un retard de croissance intra-utérin modéré et qui n'ont pas subi de souffrance fœtale aiguë peuvent rester auprès de leur mère en maternité. Le nouveau-né est parfois aussi placé quelques heures ou quelques jours en couveuse pour y être réchauffé et alimenté de façon précoce afin de prévenir ou de traiter une hypoglycémie, le taux de glucose sanguin étant alors régulièrement contrôlé. Les enfants qui souffrent d'un retard de croissance intra-utérin sévère, qui sont nés avant terme ou porteurs d'une anomalie sont transférés dans des unités de néonatalogie, où ils font l'objet de soins intensifs.

PRONOSTIC

D'une façon générale, les taux de mortalité et de morbidité (séquelles) sont plus élevés chez les enfants présentant un retard de croissance intra-utérin que chez ceux de poids normal nés au même terme. Le pronostic dépend du type et de la cause du retard de croissance intra-utérin, d'une éventuelle prématurité et surtout de la présence ou non à la naissance d'une souffrance fœtale aiguë. Ainsi, les retards de croissance dysharmonieux ont, en l'absence de souffrance fœtale aiguë et de prématurité importante, un pronostic favorable : l'enfant rattrape habituellement son retard de poids. En revanche, les retards de croissance harmonieux ont un pronostic beaucoup plus réservé, notamment en ce qui concerne la qualité du développement intellectuel ultérieur.