Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dilatation des bronches

bronchectasie

dimercaprol

Médicament utilisé dans le traitement d'intoxications par des métaux lourds.

Synonyme : BAL (British Anti Lewisite).

   Le dimercaprol est indiqué en cas d'intoxication aiguë par l'arsenic, le mercure, l'or, et en traitement d'appoint du saturnisme (intoxication aiguë ou chronique par le plomb). L'administration se fait par injection. Les effets indésirables éventuels sont une hypertension artérielle et une tachycardie, des nausées et des douleurs abdominales, des sensations de brûlure cutanée ainsi que, en cas de surdosage, des convulsions ou un coma.

Voir : antidote, chélateur.

dioptrie

Unité de mesure de réfraction des systèmes optiques (œil, lentille de microscope ou d'appareil photographique, verre correcteur).

   Une lentille convergente (convexe) de 1 dioptrie a une distance focale de 1 mètre, c'est-à-dire que les rayons lumineux parallèles venus de l'infini convergent en un point, appelé focal, situé à 1 mètre du centre de la lentille. Placée devant l'œil, une telle lentille entraîne un raccourcissement de la distance focale, ramenant par exemple une hypermétropie de 1 dioptrie à une vision normale. Une lentille divergente (concave) provoque un écartement des rayons et, placée devant l'œil, elle entraîne un allongement de la distance focale, ramenant par exemple une myopie de 1 dioptrie à une vision normale.

Voir : acuité visuelle.

dioxine

Substance toxique produite au cours de certaines réactions chimiques avec des composants organiques et des substances colorées.

   La dioxine (ou 2, 3, 7, 8 tétrachlorodibenzodioxine) provient essentiellement de l'incinération des déchets domestiques et industriels. Chez l'homme, elle entraîne une éruption cutanée, des troubles du métabolisme des lipides, une augmentation du volume du foie, des troubles mentaux. Elle est toxique pour le futur bébé et cancérigène.

dioxyde de carbone

anhydride carbonique

diphosphonate

Médicament utilisé dans le traitement de maladies osseuses et d'anomalies du calcium sanguin.

Synonyme : bisphosphonate.

   Les diphosphonates sont nombreux. Plusieurs produits ont été étudiés : le clodronate, l'étidronate, le pamidronate, le risedronate. Ils agissent en inhibant l'activité des ostéoclastes, cellules osseuses dont la fonction consiste à résorber l'os.

   Les indications des diphosphonates sont très précises : maladie de Paget (maladie des os avec déformations), ostéoporose (fragilité osseuse) due à la ménopause et compliquée de fracture vertébrale, hypercalcémie (augmentation du taux de calcium sanguin) grave et consécutive à un cancer.

    L'administration se fait par injection, uniquement en milieu hospitalier, ou par voie orale. Les effets indésirables éventuels sont des troubles digestifs (nausées, diarrhée) ou une fièvre.

diphtérie

Maladie infectieuse (toxi-infection) contagieuse, due au bacille de Klebs-Löffler, Corynebacterium diphteriæ.

   La diphtérie se transmet par voie aérienne rapprochée (par projection de gouttelettes de salive) ; elle peut être transmise par un malade ou par un porteur sain (sujet immunisé hébergeant le germe). Jusqu'aux années 1930, la diphtérie constituait l'une des principales causes de mortalité infantile au monde. Elle a pratiquement disparu des pays occidentaux grâce à la vaccination systématique des enfants. Le dernier cas déclaré en France remonte à 2006. Il s'agissait d'un cas importé. La diphtérie persiste dans les pays en développement et y représente toujours un risque sérieux pour le voyageur non vacciné. Des épidémies sont survenues en Europe de l'Est. Néanmoins, la couverture vaccinale des adultes en France est insuffisante, ce qui représente un risque vis-à-vis de la diffusion de la maladie.

   Le bacille diphtérique agit doublement, d'une part en se multipliant localement au niveau du pharynx, d'autre part en élaborant une toxine qui peut toucher le myocarde et le système nerveux.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Après une incubation de 1 à 7 jours, la diphtérie se manifeste par une angine subfébrile, associée à une inflammation des ganglions sous-maxillaires et à une fatigue importante. L'examen de la gorge montre de fausses membranes luisantes ou grisâtres, plus ou moins étendues sur les amygdales et le voile du palais.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'examen clinique et sur un prélèvement de gorge pour rechercher le germe. Dans les pays développés, une angine à fausses membranes correspond le plus souvent à une maladie bénigne, la mononucléose infectieuse. Bien soignée, la diphtérie évolue favorablement, et le malade cesse d'être contagieux après quelques jours de traitement antibiotique. Il doit cependant être isolé jusqu'à l'éradication du bacille, confirmée par l'examen de prélèvements effectués 24 et 48 heures après la fin du traitement antibiotique.

COMPLICATIONS

En l'absence de traitement, l'infection du pharynx prend l'aspect d'une angine maligne, avec fausses membranes étendues et hémorragiques, paralysie du voile du palais, écoulement nasal, « cou proconsulaire » (importante tuméfaction du cou liée à l'inflammation des ganglions), pâleur intense du visage, pseudopresbytie (trouble de l'accommodation visuelle).

   Une autre forme grave en est le croup, atteinte du larynx obstrué par les membranes, entraînant une dysphonie (trouble de l'émission des sons), une gêne respiratoire à l'inspiration, voire une asphyxie pouvant nécessiter une trachéotomie. D'autres complications cardiaques (myocardite) ou neurologiques peuvent survenir ultérieurement sous l'effet de la toxine.

Voir : angine, croup, conseils pour les voyageurs.

diplégie

Paralysie bilatérale, touchant de façon symétrique des zones plus ou moins étendues de l'organisme.

   Le terme de diplégie n'est employé que pour certains syndromes ou maladies, en particulier la diplégie faciale et la diplégie cérébrale infantile.

— La diplégie faciale est une atteinte bilatérale du nerf facial, qui innerve les muscles du visage. Les signes consistent en une paralysie de la mimique : impossibilité de fermer les yeux, de sourire, etc. La cause en est souvent un syndrome de Guillain-Barré (inflammation diffuse des nerfs). Il n'y a pas de traitement spécifique, et les symptômes régressent en général spontanément.

— La diplégie cérébrale infantile, ou syndrome de Little, est une double hémiplégie se traduisant par une paraplégie spasmodique séquellaire (paralysie des membres inférieurs). La cause est une encéphalopathie (atteinte du cerveau) qui touche le plus souvent des enfants prématurés ou dont la mère a eu un accouchement difficile. Cette diplégie est à l'origine d'une démarche caractérisée par la position en varus équin des deux pieds (pieds se tournant en dedans, la pointe vers le bas), avec sautillement au franchissement du pas. Il n'y a pas de traitement spécifique, mais le malade peut être aidé par la rééducation.

Voir : syndrome de Guillain-Barré, syndrome de Little.