Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

corticothérapie

Thérapeutique utilisant les corticostéroïdes.

   Les corticostéroïdes sont des hormones sécrétées par les glandes surrénales. En thérapeutique, on utilise des corticostéroïdes de synthèse, sous des formes variables en fonction de l'affection à traiter.

INDICATIONS

La corticothérapie est utilisée pour traiter l'insuffisance surrénalienne lente, ou maladie d'Addison. Elle est associée à un régime normosodé, voire à des minéralocorticostéroïdes.

   Les corticoïdes de synthèse sont utilisés pour leurs effets antiallergiques, dans le cas d'un œdème de Quincke, et immunosuppresseurs, dans les cas de maladies systémiques, de greffes d'organes et de maladies auto-immunes. Les corticostéroïdes possèdent en outre de puissantes propriétés anti-inflammatoires : on les administre soit en cure de quelques jours, le plus souvent en association avec des antibiotiques, en cas d'otite, de sinusite ou de bronchite, soit en traitement au long cours, sur plusieurs mois, voire plusieurs années, en cas de maladies inflammatoires chroniques (asthme, maladie systémique, maladie de Horton, hémopathies, pathologies rénales ou hépatiques). Dans les cas d'affections cutanées, les corticostéroïdes sont utilisés par voie locale et traitent les dermatoses allergiques aiguës (dermites de contact, dermatites atopiques) et les dermatoses chroniques (psoriasis, lichen plan, lichénifications, lupus érythémateux chronique). Un traitement d'attaque avec application quotidienne précède alors un traitement d'entretien, progressivement espacé une fois la dermatose guérie.

corticotrophine

Hormone sécrétée par l'antéhypophyse.

Synonymes : adrénocorticotrophine, corticostimuline, hormone corticotrope hypophysaire.
Abréviation : ACTH

   La corticotrophine, ou ACTH, est stimulée par l'hypothalamus et par l'hormone antidiurétique. Sa production varie au cours de la journée : son taux est maximal vers 8 heures du matin et minimal vers minuit. Sa sécrétion augmente en cas de stress.

   La corticotrophine agit principalement sur les zones fasciculée et réticulée des glandes corticosurrénales, en excitant leurs sécrétions (cortisol et androgènes). Elle stimule en particulier les premières étapes de la synthèse des corticostéroïdes en favorisant l'accumulation intrasurrénalienne du cholestérol et les premières étapes de sa transformation : il en résulte une sécrétion de cortisol. Outre son action métabolique, le cortisol sanguin agit sur les cellules hypophysaires en freinant la production de corticotrophine, créant ainsi une boucle de régulation permanente (rétrocontrôle).

   Le taux sanguin de corticotrophine doit être apprécié en fonction du taux de cortisol sanguin, étudié surtout par des dosages dynamiques (provoqués par l'administration de substances médicamenteuses ou hormonales stimulant ou freinant la sécrétion de corticotrophine).

PATHOLOGIE

Une tumeur de l'hypophyse, responsable d'un excès de production de corticotrophine, va entraîner une hypersécrétion de corticostéroïdes surrénaliens (syndrome de Cushing). En revanche, une insuffisance de sécrétion de corticotrophine est très rare ; elle peut se rencontrer dans le cadre d'une insuffisance hypophysaire (hypopituitarisme).

cortisol

Hormone élaborée à partir du cholestérol, sécrétée par la glande corticosurrénale.

Synonyme : hydrocortisone.

   Le cortisol partage les propriétés générales des glucocorticostéroïdes, dont il est le chef de file. Son action s'exerce sur le métabolisme des glucides (augmentation d'un taux de glucose sanguin trop faible), des lipides (répartition dans l'organisme), des protéines (synthèse des protéines des muscles et des os), de l'eau et des minéraux. La sécrétion du cortisol se fait selon un cycle nycthéméral (24 heures), avec un pic maximal le matin. Sa régulation est assurée par la corticotrophine, une hormone sécrétée par l'hypophyse : une diminution du taux sanguin de cortisol engendre une augmentation de la sécrétion de corticotrophine, ce qui provoque une stimulation de la glande corticosurrénale et une remontée du taux de cortisol.

UTILISATIONS DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE

Le dosage du cortisol sanguin et urinaire permet de dépister des anomalies de la corticosurrénale (par excès ou insuffisance de sécrétion de cortisol). En outre, le cortisol a les mêmes applications thérapeutiques que les autres glucocorticostéroïdes : traitement des insuffisances de la corticosurrénale (sous la forme de cortisone ou d'hydrocortisone), de certains troubles immunitaires, d'inflammations, d'allergies.

Voir : cholestérol, glande corticosurrénale, corticotrophine, glucocorticostéroïde, hydrocortisone, hypercorticisme.

cortisone

Hormone de la famille des glucocorticostéroïdes, sécrétée par la glande corticosurrénale à partir d'une autre hormone, le cortisol, ou fabriquée synthétiquement.

   La cortisone de synthèse, administrée comme médicament par voie orale, est transformée par le foie en cortisol. Elle est employée dans le traitement de l'insuffisance surrénale, par exemple au cours de la maladie d'Addison.

   Il n'y a pas d'effets indésirables si on arrive à maintenir dans l'organisme des concentrations identiques aux concentrations normales, ce qui est en général le cas. Sinon, des effets indésirables se manifestent : atrophie cutanée (peau décolorée et fine par endroits, sans pilosité, parcourue de petits vaisseaux), diabète, fragilité osseuse, atrophie musculaire, etc. De plus, un arrêt brutal du traitement risque de provoquer une insuffisance surrénale aiguë, imposant un traitement en urgence.

Voir : cortisol, glucocorticostéroïde.

corynébactérie

Bactérie appartenant à un genre regroupant de nombreuses espèces de bacilles à Gram positif, aérobies et anaérobies.

   Les corynébactéries présentent, en culture et après coloration, un regroupement caractéristique en palissade, en lettres de l'alphabet ou en paquet d'épingles. Une seule espèce, Corynebacterium diphteriæ, ou bacille de Klebs-Löffler, agent de la diphtérie, est spécifiquement pathogène pour l'homme.

   Les autres espèces, parfois appelées bacilles diphtéroïdes, sont commensales (hôtes de l'organisme sans pouvoir pathogène sur celui-ci), vivant sur la peau ou les muqueuses. Cependant, certaines d'entre elles, comme Corynebacterium jeikeium, peuvent infecter les sujets immunodéprimés et poser de difficiles problèmes thérapeutiques en raison de leur résistance aux antibiotiques.