Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

curetage

Opération consistant à vider de son contenu une cavité naturelle ou pathologique (utérus, os, articulation, plaie) en la raclant à l'aide d'une curette.

Curetage aspiratif de l'utérus

Cette technique consiste à éliminer un œuf implanté, pour une interruption volontaire de grossesse, ou à enlever des fragments placentaires après une fausse couche. Le curetage de l'utérus a été souvent incriminé dans le développement de synéchies utérines (accolement des parois utérines, à l'origine de stérilité ou d'avortements spontanés). La curette est donc aujourd'hui abandonnée au profit d'une canule aspirante, beaucoup moins traumatisante pour la muqueuse utérine. On parle alors d'aspiration endo-utérine. Elle se pratique sous anesthésie locale ou générale et nécessite une hospitalisation de jour.

Curetage biopsique de l'utérus

Il s'agit d'un prélèvement, réalisé à l'aide d'une curette, de fragments utérins destinés à être analysés au microscope. Le curetage biopsique est très utilisé pour le diagnostic des affections intra-utérines : polypes de l'utérus, hyperplasie de la muqueuse, cancer de l'utérus. Cette intervention est souvent précédée d'une hystéroscopie (examen de l'utérus à l'aide d'un endoscope, tube muni d'un système optique, inséré par le vagin) permettant de déterminer la localisation exacte de la pathologie utérine. Le curetage biopsique se pratique sous anesthésie locale ou générale, dure environ 5 minutes et ne nécessite qu'une hospitalisation de jour.

curie

Unité de mesure de la radioactivité.

   Depuis 1982, le curie (Ci) a été remplacé par le becquerel (Bq) dans le système international des unités. Le curie correspond à la désintégration de 37 milliards de noyaux atomiques par seconde, soit l'activité de un gramme de radium. Ses sous-multiples, microcurie (mCi) et millicurie (mCi), continuent malgré les règles internationales à être employés en médecine (1 mCi = 37 kBq), où l'on utilise des doses de radioactivité allant de quelques microcuries à plusieurs millicuries. Ainsi, un examen scintigraphique du squelette nécessite l'administration de 20 millicuries d'un composé marqué au technétium, tandis que le traitement par radiothérapie métabolique d'une tumeur thyroïdienne peut nécessiter une dose de 100 millicuries d'iode.

curiethérapie

Technique de radiothérapie utilisant des rayons γ émis par des sources radioactives scellées, introduites dans l'organisme afin d'y détruire des cellules cancéreuses.

   Le radium est aujourd'hui supplanté par des corps radioactifs artificiels dont la production et la manipulation sont plus faciles et moins dangereuses.

DIFFÉRENTS TYPES DE CURIETHÉRAPIE

On distingue deux modalités d'utilisation :

— La curiethérapie interstitielle, ou curiepuncture, consiste à implanter dans la tumeur des fils d'iridium radioactif en forme de droites ou de boucles. Ce traitement, de courte durée, est indiqué dans de nombreux cancers de la peau ou des orifices (verge, anus, oreille, lèvre), ou en complément d'une ablation partielle du sein afin d'éviter une récidive locale, ou encore après récidive inopérable d'une tumeur superficielle ou d'un ganglion adhérant aux tissus voisins. Les fils d'iridium sont introduits à l'intérieur de fines tubulures de plastique ou d'aiguilles métalliques creuses, préalablement placées, sous anesthésie, dans les tissus.

— La curiethérapie par implantation définitive consiste à introduire, au travers du périnée et sous contrôle échographique, des grains radioactifs d'iode 125. Cette technique concerne les cas de cancers limités de la prostate chez le sujet jeune.

— La curiethérapie endocavitaire consiste à introduire dans les cavités naturelles de l'organisme des sources de césium 137 radioactif. L'indication la plus fréquente est le cancer du col de l'utérus. Les sources de césium sont introduites dans le col utérin et dans les culs-de-sac latéraux du vagin par la vulve, au moyen de tubulures en plastique. Celles-ci sont mises en place, vides (non chargées), sous anesthésie. Puis, ces tubulures sont reliées à un appareil de stockage qui délivre les sources radioactives. La curiethérapie gynécologique précède souvent la chirurgie du cancer du col ou peut être associée à une irradiation externe quand la chirurgie n'est pas indiquée. Une autre technique, de plus en plus employée, est la curiethérapie à haut débit de dose : utilisée pour certains cancers de l'œsophage, elle utilise une source de forte activité, introduite par endoscopie pour un temps très court.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Les curiethérapies nécessitent un repérage radiologique permettant une reconstitution anatomique tridimensionnelle par ordinateur et un calcul précis du temps d'irradiation. Le traitement, réalisé par un radiothérapeute, doit avoir lieu dans une chambre spéciale équipée de parois absorbant le rayonnement pour la protection du personnel, des autres malades et de la famille du patient. Les visites, brèves, sont faites derrière des paravents plombés. À la fin de la curiethérapie, les sources radioactives sont retirées et le malade ne présente plus de danger radioactif pour son entourage. Le traitement dure entre 2 et 6 jours.

EFFETS SECONDAIRES

La curiethérapie provoque une irritation intense de la zone traitée (peau, muqueuses), qui s'atténue après 3 ou 4 semaines. Une convalescence d'un mois après le traitement est nécessaire pour une bonne récupération.

Cushing (syndrome de)

Ensemble de troubles liés à une hypersécrétion de corticostéroïdes (hormones produites par les glandes corticosurrénales).

CAUSES

Les causes du syndrome de Cushing sont hypophysaires, surrénaliennes ou extraendocriniennes. Les trois quarts des syndromes de Cushing sont dus à une maladie décrite en 1932 par le neurochirurgien américain Harvey Williams Cushing et appelée maladie de Cushing. Celle-ci est provoquée par une hypersécrétion de corticotrophine par l'hypophyse, généralement due à un adénome hypophysaire. Elle s'observe surtout chez la femme entre 20 et 40 ans.

   Les autres causes du syndrome de Cushing sont moins fréquentes. Il peut s'agir d'un adénome surrénalien, tumeur le plus souvent bénigne d'une glande surrénale : la sécrétion surrénalienne ne répond alors plus au contrôle physiologique par la corticotrophine. Enfin, le syndrome de Cushing peut être lié à la sécrétion extraendocrinienne (dite ectopique) de corticotrophine par une tumeur, souvent carcinoïde, dont la petite taille rend parfois la localisation difficile.

   La prise excessive de corticostéroïdes entraîne des manifestations d'hypercorticisme (hypersécrétion de corticostéroïdes) semblables à celles du syndrome de Cushing.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le syndrome de Cushing est caractérisé par une obésité localisée à la face, au cou et au tronc, une hypertension artérielle, une atrophie musculaire avec asthénie et une ostéoporose. On observe également des vergetures pourpres sur l'abdomen, les cuisses et la poitrine ainsi qu'un développement excessif du système pileux sur le visage. Environ 20 % des malades souffrent de diabète sucré.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic doit être confirmé par des dosages hormonaux (corticotrophine et cortisol), sanguins et urinaires, à la fois statiques (spontanés) et dynamiques (par administration de substances médicamenteuses ou hormonales freinant ou stimulant la sécrétion corticosurrénalienne). Les examens radiologiques hypophysaires et surrénaliens recherchent la présence d'adénomes.

   L'évolution spontanée se fait vers l'aggravation progressive.

TRAITEMENT

Il dépend de la cause du syndrome et peut être soit médical (administration d'anticortisoliques), soit chirurgical (exérèse d'un adénome ou d'une tumeur). La surrénalectomie totale (ablation des deux glandes surrénales) peut également être envisagée ; elle doit être suivie d'un traitement hormonal substitutif qu'il conviendra de poursuivre à vie. Le pronostic de cette maladie, diagnostiquée et traitée à temps, est favorable.

Voir : glande corticosurrénale, corticotrophine, hypercorticisme.