Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mycétome

Tuméfaction inflammatoire contenant des grains fongiques (champignons) ou actinomycosiques (bactéries filamenteuses), affectant la peau, les tissus sous-cutanés, voire les os.

Synonymes : pied de Madura, maduromycose.

   Cette infection, rare, sévit dans la zone tropicale nord. Elle siège de préférence sur les parties découvertes du corps et se présente comme une tuméfaction dure qui peut déformer le membre atteint et laisse s'écouler du pus. L'homme se contamine par piqûre ou par souillure d'une plaie déjà existante.

— Les mycétomes fongiques, surtout localisés aux pieds, évoluent vers une tuméfaction indolore avec des fistules d'où sortent des grains fongiques. Ils ne sont traités que par opération chirurgicale.

— Les mycétomes actinomycosiques, fréquents en Amérique latine, sont des tuméfactions sous-cutanées plus douloureuses d'où sortent des grains actinomycosiques. Le traitement repose sur des antibiotiques.

mycobactériose atypique

Maladie infectieuse due à des bactéries acido-alcoolo résistantes du genre Mycobacterium atypique.

   Les mycobactérioses atypiques sont des maladies liées à des bactéries du genre Mycobacterium dont il existe de nombreux types comme M. avium, intracellulaire, M. kansasii, M. abscessus, M. chelonei, apparentées à M. tuberculosis, mais sans caractère de contagiosité. Ces infections sont principalement développées chez des patients immunodéprimés, par exemple par le virus V.I.H., chez lesquels la bactérie peut être disséminée dans l'organisme. Beaucoup plus rarement, on peut l'observer au cours de maladies comme la mucoviscidose ou lors d'une dilatation des bronches, avec une atteinte limitée au poumon. Le traitement repose sur une association de trois antibiotiques pour une durée de 12 à 16 mois.

mycobactérium

Genre bactérien constitué de bacilles, dont certains sont pathogènes pour l'homme, dits acido-alcoolo-résistants du fait de leur coloration particulière par la technique de Ziehl-Neelsen, qui permet de les différencier des autres germes à l'examen direct.

Synonyme : bacille acido-alcoolo-résistant.

   Il existe de nombreuses espèces de mycobactéries. Mycobacterium tuberculosis, ou bacille de Koch, est responsable de la tuberculose ; Mycobacterium lepræ, ou bacille de Hansen, de la lèpre. Le bacille de Calmette et Guérin (B.C.G.) est une souche de Mycobacterium bovis de virulence atténuée, utilisée pour la vaccination contre la tuberculose. D'autres espèces atypiques, habituellement sans danger pour l'homme, sont cependant responsables d'infections opportunistes, comme Mycobacterium avium-intracellulare, déclenchant fréquemment des infections généralisées (septicémies) chez les malades atteints du sida.

mycoplasme

Très petite bactérie (de 0,3 à 0,8 micromètre) dépourvue de paroi.

   Les mycoplasmes, contrairement aux virus, ont la capacité de se reproduire en dehors des cellules vivantes. Ils sont présents dans la nature (eau, sol, végétaux), chez les insectes, les animaux et l'homme (surface des muqueuses). Certains sont pathogènes pour l'homme, comme Mycoplasma pneumoniæ, cause d'infections respiratoires. Mycoplasma hominis et Ureaplasma urealyticum sont des germes commensaux des voies urogénitales, où ils sont fréquemment observés sans que leur présence revête un caractère pathologique. Aussi le diagnostic d'une infection génito-urinaire impliquant ces mycoplasmes ne peut-il être posé que s'il est étayé par la conjonction de plusieurs observations. Plus généralement, le diagnostic d'une infection par des mycoplasmes repose surtout sur une réaction de fixation du complément, test permettant la mise en évidence d'anticorps spécifiques. Certains antibiotiques permettent de traiter efficacement les infections à mycoplasmes.

mycose

Infection provoquée par un champignon microscopique.

   Les champignons microscopiques se répartissent, selon leur morphologie, en levures, en champignons dimorphes et en moisissures. Certains (Candida, Cryptococcus, etc.) sont normalement présents sur la peau ou dans l'organisme sans leur nuire. Ils n'engendrent des mycoses profondes que chez des personnes aux défenses immunitaires affaiblies (greffés d'organes, malades du sida, héroïnomanes, patients traités par chimiothérapie, immunosuppresseurs ou corticothérapie).

   Les mycoses cutanéomuqueuses, moins graves, sont aussi plus fréquentes. Parfois, elles se déclarent en cas de traitement par un antibiotique à large spectre ; une hygiène déficiente favorise également leur apparition.

DIFFÉRENTS TYPES DE MYCOSE

— Les mycoses superficielles (cutanées ou cutanéomuqueuses) se manifestent par une atteinte de la peau, des plis ou des espaces entre les doigts (intertrigo), du cuir chevelu (teigne), des ongles (onychomycose), de la bouche ou du vagin. Ce sont, par exemple, des candidoses (muguet, vulvite, balanite, panaris surtout à la main) ou des dermatophytoses (herpès circiné, pied d'athlète, eczéma marginé de Hebra, teignes dont le favus, onychomycose surtout au pied, kérion, sycosis). Les épidermomycoses sont des mycoses touchant l'épiderme, dues principalement aux dermatophytes (champignons appartenant aux genres Epidermophyton, Trichophyton et Microsporum) ou à Malassezia furfur, agent du pityriasis versicolor.

— Les mycoses profondes constituent les formes les plus graves. L'infection à candida peut prendre la forme d'une septicémie avec extension à l'endocarde, aux poumons, aux méninges et aux reins. Une autre levure, Cryptococcus neoformans, est responsable de méningoencéphalite et d'atteinte pulmonaire, notamment chez les malades atteints du sida. Aspergillus fumigatus est la cause de l'aspergillose, se manifestant sous la forme de tumeurs pulmonaires ou bronchiques (aspergillomes) chez des malades soumis à une chimiothérapie anticancéreuse ou ayant déjà eu une tuberculose, une affection chronique des bronches ou une mucoviscidose. Certaines formes d'aspergillose, dites invasives ou disséminées, sont souvent mortelles chez les patients immunodéprimés. Les phycomycoses, la sporotrichose, l'histoplasmose et les blastomycoses sont des mycoses profondes.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic des mycoses se fait par l'examen des lésions et par examen, direct et après culture, de prélèvements.

   Des traitements locaux spécifiques permettent de guérir la plupart des lésions locales. Les mycoses profondes sont le plus souvent sensibles à l'action des médicaments antifongiques, mais les traitements sont, dans ce cas, généralement de longue durée. Il existe des risques de rechute.

Voir : antifongique, champignons, chromomycose, cryptococcose, mycotoxicose.