artériotomie
Incision de la paroi d'une artère.
Une artériotomie se pratique le plus souvent pour débarrasser la cavité de l'artère d'un caillot ou d'une plaque d'athérome (dépôt lipidique). L'incision peut être longitudinale ou transversale ; après élimination de l'obstacle, l'artère est suturée soit bord à bord, soit à l'aide d'un « patch » d'élargissement (fragment de tissu ou d'organe prélevé sur le sujet lui-même, ou prothèse en tissu synthétique).
artérite
Lésion inflammatoire d'une artère.
Par extension, ce terme regroupe toutes les lésions artérielles, quel qu'en soit le mécanisme.
La lésion peut concerner les différentes tuniques de la paroi artérielle : intima (endartérite), média (mésartérite) ou adventice (périartérite), ou même toutes les trois à la fois (panartérite).
Une artérite peut s'étendre de manière diffuse ou se limiter à un territoire vasculaire localisé (artères des membres inférieurs, artères coronaires ou artères carotides). Elle est parfois limitée à un seul vaisseau (artère temporale dans la maladie de Horton, artère rétinienne dans l'artérite du même nom) ou à des portions d'un vaisseau (périartérite noueuse).
L'artérite des membres inférieurs d'origine athéromateuse est fréquente et touche surtout les fumeurs. Elle se manifeste par une douleur au mollet survenant à la marche (claudication intermittente). À l'examen clinique, on ne palpe plus le pouls au pied. L'artérite est diagnostiquée par le Doppler artériel. Le traitement comporte, outre l'arrêt de tabac (impératif), la prise de vasodilatateurs. Il faut parfois procéder à une désobstruction de l'artère atteinte par angioplastie ou faire un pontage.
Voir : angéite, artériopathie.
artérite temporale
maladie de Horton
arthralgie
Douleur des articulations sans modification de l'apparence extérieure de la jointure, et intensifiée par la mobilisation des articulations atteintes.
Les arthralgies sont fréquentes et d'intensité très variable. Elles peuvent être le symptôme d'une maladie articulaire (arthrite rhumatismale, arthrose), ou, si les examens biologiques et radiologiques sont normaux, ne pas avoir de cause physiologique identifiable. Elles peuvent être d'origine psychologique.
arthrite
Toute affection inflammatoire, aiguë ou chronique, qui atteint les articulations.
Si une seule articulation est atteinte, on parle de monoarthrite ; lorsque 2, 3 ou 4 articulations sont touchées, d'oligoarthrite ; au-delà, de polyarthrite. On appelle acropolyarthrites les arthrites qui touchent les articulations distales (mains, pieds) ; polyarthrites rhizoméliques, les arthrites qui touchent essentiellement les articulations des racines des membres (épaules, hanches) ; spondylarthropathies, les arthrites des membres qui s'associent à des atteintes inflammatoires de la colonne vertébrale ou des articulations sacro-iliaques. Une arthrite qui dure plus de 3 mois est dite chronique.
L'arthrite se caractérise par des douleurs souvent nocturnes pouvant réveiller le malade. Le matin, les articulations ne retrouvent leur mobilité qu'après une période d'échauffement, dont la durée constitue un bon témoin du degré d'inflammation. L'épiderme peut être localement rosé ou rouge, voire violacé. L'articulation est souvent gonflée, en partie du fait d'un épanchement de liquide synovial ; l'analyse de celui-ci, après prélèvement par arthrocentèse (ponction de l'articulation), permet de confirmer le caractère inflammatoire de la maladie et de rechercher un germe pathogène ou des microcristaux. Au besoin, une biopsie de la membrane synoviale peut être réalisée sous anesthésie locorégionale, parfois combinée à une arthroscopie permettant le contrôle visuel. On distingue trois catégories d'arthrite : les arthrites inflammatoires aseptiques, dont l'inflammation synoviale est de cause inconnue ; les arthrites septiques et les arthrites microcristallines, dues respectivement à la présence d'un germe et de microcristaux dans l'articulation.
Arthrites inflammatoires aseptiques
Les arthrites inflammatoires aseptiques forment un groupe d'affections de causes très diverses.
— Le rhumatisme articulaire aigu, ou maladie de Bouillaud, touche surtout les grosses articulations, essentiellement les genoux, les coudes et les chevilles ; l'inflammation est très douloureuse mais de courte durée, l'atteinte passant en quelques jours d'une articulation à une autre. Il succède à une angine à streptocoques. Des complications cardiaques sont à craindre (cardite rhumatismale).
— La polyarthrite rhumatoïde, le plus fréquent des grands rhumatismes inflammatoires, appartient au groupe des maladies systémiques, ou connectivites. Elle s'installe sans cause décelable. Elle touche plusieurs articulations simultanément, surtout les doigts et les poignets, et évolue pendant de nombreuses années.
— Les arthrites réactionnelles apparaissent en réaction à une infection siégeant en dehors de l'articulation et qui est provoquée par certaines entérobactéries, transmises en général par l'alimentation ou au cours d'infections génitales. Ces arthrites entrent dans le cadre du syndrome oculo-urétro-synovial (syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter). On a découvert en 1973 qu'elles se déclenchent surtout chez les sujets porteurs d'un groupe leucocytaire héréditaire (le groupe HLA B27) également présent chez 90 % des sujets atteints de spondylarthrite ankylosante. C'est une des raisons qui ont fait grouper ces affections sous le vocable de spondylarthropathies.
— La spondylarthrite ankylosante est une affection chronique fréquente chez les hommes, qui touche les articulations sacro-iliaques et intervertébrales. Elle évolue pendant de nombreuses années.
— Le rhumatisme psoriasique est caractérisé par une atteinte articulaire, inflammatoire, associée au psoriasis, et qui peut revêtir plusieurs formes.
— La maladie de Still affecte surtout les enfants âgés de moins de 4 ans. C'est une polyarthrite symétrique associée à de la fièvre, à des adénopathies (gonflement d'un ou de plusieurs ganglions lymphatiques), à une splénomégalie (augmentation de volume de la rate) et à une éruption cutanée. Il existe plusieurs autres types de rhumatisme inflammatoire de l'enfant (arthrites chroniques juvéniles).
Arthrites septiques
Les arthrites septiques, ou arthrites infectieuses, sont provoquées par un germe ayant pénétré dans l'articulation soit par voie sanguine, depuis un foyer infectieux situé à distance, soit accidentellement, à la faveur d'une blessure ouverte, voire d'une infiltration. Ce sont presque toujours des monoarthrites. Gonflée, chaude, parfois rouge, l'articulation touchée devient vite douloureuse au point de rendre tout mouvement impossible. Le malade a de la fièvre, accompagnée de frissons.
Lorsque l'on suspecte une arthrite septique chez un sujet, le germe en cause doit être identifié le plus rapidement possible. Cette identification sera faite par hémoculture si le germe a pu être transmis par voie sanguine, par prélèvement gynécologique, urinaire, de gorge ou de tout foyer infectieux éventuel (dentaire, sinusien, cutané, etc.) et/ou par ponction de l'articulation pour étudier le liquide synovial et le mettre en culture.
— Les arthrites septiques à germes banals (staphylocoques, streptocoques) sont les plus fréquentes. L'infection vient d'un foyer voisin (plaie) ou distant (bactériémie). La ponction retire un liquide purulent. Ces arthrites septiques sont favorisées par un état immunitaire déficient.
— Les arthrites brucelliennes, observées au cours de la brucellose, sont devenues très rares du fait de la quasi-disparition de cette maladie. Elles peuvent être aiguës ou chroniques. Elles touchent toutes les articulations avec une prédilection pour celles de la colonne vertébrale, pour les articulations sacro-iliaques et pour les hanches. Le diagnostic, orienté par des lombalgies avec fièvre, s'appuie sur les radiographies du rachis et du bassin.
— L'arthrite de Lyme, ou maladie de Lyme, est due à un germe, Borrelia burgdoferi, inoculé par une morsure de tique. Cette maladie provoque également une éruption cutanée et des signes neuroméningés.
— Les arthrites virales peuvent être dues aux virus de la rubéole et des hépatites, au parvovirus responsable de l'exanthème subit, à certains arbovirus africains et australiens, au V.I.H. L'atteinte articulaire touche en règle générale peu d'articulations et reste modérée. Ces arthrites guérissent en quelques jours sans laisser de séquelles.
— Les arthrites sexuellement transmises comprennent les arthrites gonococciques (rares aujourd'hui), les arthrites de la syphilis secondaire, les arthrites réactionnelles à Chlamydia trachomatis et les arthrites peu fréquentes et brèves de la phase d'invasion du V.I.H. (virus du sida).
— Les arthrites tuberculeuses avaient presque disparu avec la vaccination par le B.C.G. et le traitement antibiotique des primo-infections tuberculeuses. Elles voient aujourd'hui leur nombre augmenter du fait de l'immunodéficience profonde induite par le virus du sida, qui rend certaines mycobactéries, normalement inoffensives, pathologiques chez des sujets infectés par le V.I.H.