Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

anesthésique

Médicament entraînant la diminution ou même la suppression de la sensibilité générale ou locale, en interrompant la conduction nerveuse.

Anesthésiques généraux

D'action rapide, ils provoquent une narcose (sommeil profond). Ils sont utilisés dans les anesthésies générales au cours des interventions chirurgicales. Ils s'administrent soit par voie intraveineuse, soit par voie respiratoire.

ANESTHÉSIQUES PAR VOIE INTRAVEINEUSE

Les barbituriques sont les plus employés (méthohexital, thiopental). Leur administration est indiquée pendant l'induction (début de l'anesthésie), puis répétée toutes les 30 minutes. Ces anesthésiques peuvent entraîner des troubles respiratoires (arrêt de la respiration, spasme des bronches ou du larynx) ou cardiaques. Le flunitrazépam, l'hémineurine, la kétamine, le midazolam et le propanidide sont les autres produits utilisés.

ANESTHÉSIQUES PAR VOIE RESPIRATOIRE

Les produits volatils anesthésiques (halothane, isoflurane, méthoxyflurane, enflurane, protoxyde d'azote) sont mélangés à de l'air ou à de l'oxygène. Ils sont administrés à l'aide d'un masque ou par intubation. Les risques principaux sont une hypoxie (insuffisance d'oxygène dans l'organisme) avec le protoxyde d'azote, et une hépatite avec les autres produits.

Anesthésiques locaux

On distingue les anesthésiques de surface et les anesthésiques injectables.

ANESTHÉSIQUES DE SURFACE

La lidocaïne est appliquée localement (sous forme de pulvérisations, de gel, etc.) sur la peau et les muqueuses, lorsqu'on procède à des examens ou à des soins douloureux, dentaires par exemple.

ANESTHÉSIQUES INJECTABLES

La lidocaïne, mais aussi la procaïne ou la bupivacaïne sont injectées localement, souvent par voie sous-cutanée. Ces médicaments servent à l'anesthésie régionale. L'infiltration du produit peut se faire autour d'un tronc nerveux ou d'un plexus (filets nerveux) ; lors d'une péridurale, l'infiltration se fait autour des méninges de la moelle épinière, et, lors d'une rachianesthésie, à l'intérieur de ces méninges.

aneuploïdie

État d'une cellule ou d'un individu dont le lot chromosomique est caractérisé par la présence ou la perte d'un ou de plusieurs chromosomes entiers.

   L'aneuploïdie est mise en évidence par l'étude du caryotype (analyse par représentation photographique de l'ensemble des chromosomes d'une cellule).

anévrysme

ou

anévrisme

Dilatation d'une artère ou de la paroi du cœur.

anévrysme artériel

Dilatation d'un segment de vaisseau artériel.

   Un anévrysme artériel est généralement dû à une atteinte de la paroi vasculaire par l'athérome (dépôt lipidique responsable de l'athérosclérose). Il survient plus rarement dans le cadre d'une maladie inflammatoire (maladie de Horton), d'une maladie d'origine infectieuse ou en raison d'une anomalie congénitale de la paroi artérielle (maladie de Marfan). On distingue les anévrysmes sacciformes (constituant une poche) des anévrysmes fusiformes (simple dilatation).

   Un anévrysme artériel n'entraîne pas de symptômes particuliers, sauf en cas de complications. Celles-ci peuvent être multiples : fissuration responsable d'une douleur locale, compression des organes situés à proximité, embolies causées par un caillot tapissant la paroi de l'anévrysme ou rupture de l'anévrysme entraînant une hémorragie souvent mortelle. Le risque de rupture est fonction de sa taille, qui augmente à une vitesse variable.

DIFFÉRENTS TYPES D'ANÉVRYSME ARTÉRIEL

— L'anévrysme artériel intracrânien, dilatation, à l'intérieur du crâne, d'un segment d'artère, touche environ 2 % de la population. Les anévrysmes artériels intracrâniens peuvent être congénitaux ou acquis (anévrysmes intracérébraux de très petite taille, en rapport avec l'hypertension artérielle chronique). Leur complication principale est la rupture d'anévrysme, qui entraîne, selon l'endroit où elle survient, une hémorragie méningée ou un hématome cérébral. On distingue :

— l'anévrysme sacciforme intracrânien, le plus fréquent, causé par une anomalie congénitale de la paroi artérielle, dont la malformation s'accroît ensuite lentement, formant un sac. La rupture du sac anévrysmal se produit souvent chez le sujet jeune, mais peut survenir également à un âge avancé, favorisée dans ce cas par le vieillissement de la paroi, par l'athérosclérose ou l'hypertension artérielle. La proximité de structures nerveuses, d'une importance capitale, le rend très dangereux à cause de la compression et du risque de rupture ;

— l'anévrysme fusiforme intracrânien d'origine athéroscléreuse, dont la gravité dépend de la compression qu'il exerce sur les structures environnantes et qui peut entraîner des lésions ;

— l'anévrysme intracrânien infectieux, provoqué par des lésions de la paroi artérielle à caractère infectieux, dues par exemple à une méningite ;

— l'anévrysme intracrânien traumatique, développé à partir d'une lésion traumatique fragilisant la paroi artérielle.

— L'anévrysme artériel des membres, dilatation, dans un membre, d'un segment d'artère, peut siéger à la racine des membres (artère sous-clavière, fémorale commune) ou, au contraire, sur les petites artères distales. Il est cause de lourdeurs, d'engourdissements, de crampes des membres.

— L'anévrysme artériel disséquant est une poche formée dans l'épaisseur même de la paroi artérielle à la suite d'un clivage de cette paroi. Il siège le plus souvent sur l'aorte descendante. L'anévrysme disséquant s'observe surtout dans les maladies dégénératives des artères comme la médiacalcose (variété de sclérose artérielle).

DIAGNOSTIC

Un anévrysme artériel, lorsqu'il est superficiel, se caractérise par une tuméfaction battante, expansive et indolore. Sinon, le diagnostic repose sur l'échographie, l'artériographie cérébrale (anévrysme sacciforme intracrânien), le scanner ou l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Lors de formes compliquées d'anévrysme artériel et à partir d'un certain diamètre, compte tenu du risque inéluctable de rupture ou de thrombose (formation d'un caillot), l'intervention chirurgicale est souhaitable chaque fois qu'elle se révèle possible. La prévention suppose une surveillance accrue des facteurs de risque de l'athérosclérose (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie) et celle, par échographie à intervalles réguliers, de l'évolution du diamètre d'un anévrysme aortique.

Voir : hémorragie méningée.