Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

entérocyte

Cellule la plus répandue de la muqueuse de l'intestin grêle.

   L'entérocyte est caractérisé par un renouvellement cellulaire rapide (durée de vie de 3 à 4 jours) et par son importante fonction d'absorption : de nombreux nutriments (eau, électrolytes, glucides, lipides, protéines et vitamines liposolubles) sont absorbés par son intermédiaire. Les nutriments absorbés rejoignent ensuite le système veineux porte par les vaisseaux lymphatiques. La surface d'échange entre les entérocytes et la cavité intestinale est maximale grâce à l'existence au sommet de ces cellules de microvillosités qui constituent la « bordure en brosse » du revêtement cellulaire digestif. On estime que l'ensemble de la surface d'échange couvre 200 m2.

   Les entérocytes possèdent également des activités enzymatiques importantes qui interviennent dans la digestion des glucides et des protéines. Toute atteinte inflammatoire ou infectieuse de ces cellules peut entraîner une malabsorption des nutriments avec diarrhée graisseuse (contenant des graisses normalement absorbées par l'intestin) responsable de carences (anémie, déficit en calcium et en protéines).

entéropathie

Affection de l'intestin grêle.

   Le terme d'entéropathie regroupe de multiples maladies d'origine inflammatoire, infectieuse, tumorale, vasculaire, etc. Couramment, il désigne essentiellement trois affections : l'entéropathie au gluten, l'entéropathie exsudative et l'entéropathie associée aux déficits en immunoglobulines.

— L'entéropathie au gluten, ou maladie cœliaque, est provoquée par l'intolérance au gluten.

— L'entéropathie exsudative est due à la déperdition exagérée, dans le tube digestif, de substances (en particulier des protéines) normalement présentes dans le sang, la lymphe et le liquide intestinal.

— L'entéropathie associée aux déficits en immunoglobulines (en particulier le déficit en IgA et en gammaglobulines) se traduit le plus souvent par une diarrhée due à une malabsorption, avec ou sans atrophie de la muqueuse intestinale.

Voir : maladie cœliaque.

entéroscanner

Méthode d'exploration de l'intestin grêle à l'aide d'un scanner (tomodensitométrie).

   L'entéroscanner est aujourd'hui la méthode privilégiée pour l'exploration de l'intestin grêle. Cet examen est réalisé après quelques heures de jeûne et consiste en un scanner centré sur l'intestin grêle. Il est utile, par exemple, en cas d'hémorragie digestive, dans la recherche de tumeurs et d'adénopathies, ou lors d'une maladie de Crohn.

entérospasme

Contraction douloureuse spasmodique de l'intestin grêle.

   Un entérospasme témoigne d'une sténose (rétrécissement) fonctionnelle ou organique de l'intestin grêle. Il est ressenti comme une tension ou comme une crampe, généralement de courte durée, survenant souvent une demi-heure environ après les repas. Le siège de la douleur peut permettre de localiser la portion atteinte : une douleur à l'épigastre, par exemple, correspond à une origine duodénale.

entérostomie

Abouchement d'un segment d'intestin grêle ou de côlon à la peau.

   Provisoire ou définitive, une entérostomie permet l'évacuation du liquide digestif ou des matières fécales en amont d'un obstacle tumoral, infectieux ou d'une suture digestive fragile. Plus rarement, une entérostomie provisoire permet d'introduire des aliments artificiels directement dans l'intestin (alimentation entérale), en cas de dénutrition grave ou d'impossibilité d'alimentation orale, dans les jours qui suivent une opération.

   La technique consiste à ouvrir l'intestin grêle et à le suturer à une incision pratiquée dans la peau. L'entérostomie peut être pratiquée sur la 2e portion de l'intestin grêle (jéjunostomie) ou sur sa 3e portion (iléostomie).

entérotomie

Ouverture chirurgicale de l'intestin grêle, par incision.

   Une entérotomie permet d'explorer la lumière intestinale, de réaliser une anastomose entre deux segments digestifs, d'enlever une tumeur faisant saillie dans le tube digestif ou d'évacuer des gaz et des matières en rétention à cause d'une occlusion.

entérotoxine

Toxine dont la cible est le tube digestif, principalement le jéjunum ou le côlon, entraînant des diarrhées.

   Les entérotoxines sont des substances pathogènes pour l'homme, libérées par certaines bactéries à transmission orale (ingestion d'eau ou d'aliments contaminés) ou orofécale (des fèces à la bouche par l'intermédiaire des mains) ; elles peuvent être sécrétées par des espèces variées : Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Vibrio choleræ, Bacillus cereus, Clostridium perfringens et Clostridium difficile.

entérovirus

Ensemble de virus à A.R.N. appartenant à la famille des Picornaviridæ.

   La catégorie des entérovirus comprend notamment les poliovirus, les virus Echo, les coxsackies A et B, les entérovirus 68-72 et le virus de l'hépatite A.

   La transmission de ces virus est orofécale (des selles à la bouche par l'intermédiaire des mains). Parmi les sujets infectés, un grand nombre le sont sans signes apparents (porteurs asymptomatiques, dits « porteurs sains »). Les entérovirus sont responsables de maladies diverses et de gravité variable, la plus sévère étant la poliomyélite antérieure aiguë, contre laquelle seule la vaccination est efficace. Ils sont également responsables de l'hépatite A, généralement bénigne, et de gastroentérites virales touchant essentiellement les jeunes enfants (50 % des diarrhées hivernales infantiles sont d'origine virale). Ces gastroentérites se traduisent par une diarrhée aiguë liquidienne, par une fièvre modérée et des vomissements ; elles évoluent spontanément vers la guérison en 2 à 5 jours sans traitement spécifique, hormis une réhydratation (par voie orale, ou intraveineuse en cas de déshydratation sévère). Chez les sujets fragiles, particulièrement les nourrissons, cette réhydratation doit être entreprise précocement. Dans la majorité des cas, la maladie se résolvant spontanément, il n'est pas nécessaire de rechercher le virus dans les selles. La prévention repose sur un fréquent lavage des mains, en particulier avant chaque repas.