Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

éléphantiasis

Forme extrême de lymphœdème (accumulation de lymphe dans les tissus d'une région du corps).

   Un éléphantiasis survient en cas d'obstacle mécanique à la circulation de la lymphe dans les vaisseaux drainant la région atteinte. Cette gêne peut être causée par un parasite, la filaire de Bancroft, qui vit dans le circuit lymphatique, ou être due à une malformation lymphatique, à une compression par une tumeur, à une lymphangite (inflammation des vaisseaux lymphatiques).

   L'éléphantiasis se traduit par un œdème dur de la région atteinte (le plus souvent un membre inférieur, mais aussi un membre supérieur, le scrotum, la vulve ou un sein) et par un épaississement de la peau, parfois assez importants pour gêner les mouvements du malade. Le traitement est celui de la maladie responsable ; l'éléphantiasis peut persister ou régresser lentement et partiellement. Le recours à la chirurgie est fréquent.

Voir : filariose lymphatique, lymphœdème.

éleveurs d'oiseaux (maladie des)

maladie du poumon des éleveurs d'oiseaux

ELISA

Technique de dosage enzymatique permettant de détecter la présence dans le sang d'anticorps dirigés contre un agent bactérien ou viral, ou celle d'antigènes. (De l'anglais Enzyme-Linked Immunosorbent Assay, test d'immunoabsorption enzymatique.)

   Le test ELISA permet de déterminer si une personne est ou non infectée par un micro-organisme donné. Le sujet est dit séropositif, c'est-à-dire porteur de l'infection, lorsque le test est positif, et séronégatif dans le cas contraire. Il sert notamment à diagnostiquer une séropositivité due au virus du sida. Toute positivité de ce test implique sa vérification par un procédé plus spécifique, comme la réaction de Western-Blot.

Voir : réaction de Western-Blot.

elliptocytose

Maladie héréditaire du sang dans laquelle on observe des globules rouges de forme ovale.

Synonyme : ovalocytose.

   L'elliptocytose, appelée aussi « ovalocytose », résulte de la mutation d'une des protéines de la membrane des globules rouges. C'est une maladie héréditaire à transmission autosomique (le gène porteur est sur un chromosome non sexuel) dominante (il suffit qu'il soit reçu d'un des parents pour que la maladie se développe). On distingue trois formes pathologiques selon la gravité :

— une forme fruste, ne donnant lieu à aucun symptôme, la plus fréquente ;

— une forme peu grave, entraînant une anémie hémolytique modérée, compensée spontanément par le malade ;

— une forme grave, avec hémolyse sévère (destruction des globules rouges).

élongation

étirement

émail dentaire

Couche externe dure qui recouvre la dent et la protège.

embarrure

Fracture de la boîte crânienne avec enfoncement de la partie fracturée.

   Une embarrure est consécutive à un traumatisme crânien important. Elle est responsable d'une compression de la région du cerveau sous-jacente et, souvent, d'une hémorragie locale entre l'os et les méninges (hématome extradural). Le signe caractéristique en est l'enfoncement d'une petite partie de la surface du crâne, avec déplacement du fragment d'os fracturé. Le scanner cérébral précise l'importance de l'enfoncement et les éventuelles lésions de l'encéphale. Une intervention chirurgicale est nécessaire ; elle consiste à replacer ou à enlever les parties de l'os fracturé ainsi qu'à réparer les tissus endommagés.

embole

Élément de petite taille migrant dans la circulation sanguine jusqu'à son blocage dans un vaisseau trop étroit, et responsable d'une interruption de la vascularisation du territoire tissulaire irrigué par ce vaisseau.

   Un embole est le plus souvent constitué d'un caillot de sang, mais il peut aussi s'agir d'un fragment de cholestérol, de calcaire, de tissu tumoral ou d'une bulle de gaz.

embolectomie

Extraction chirurgicale d'un embole, en général un caillot sanguin, obstruant un vaisseau.

   L'embolectomie concerne le plus souvent un caillot sanguin formé dans le cœur ou sur la paroi interne d'un gros vaisseau, qui s'en est détaché puis a été emporté par la circulation et est arrivé dans un vaisseau trop petit pour lui permettre de poursuivre sa migration. Ce vaisseau est le plus souvent une artère des membres inférieurs, plus rarement une artère de l'intestin.

   L'intervention suppose un repérage préalable de l'embole par écho-Doppler ou artériographie. Le chirurgien ouvre l'artère, extrait l'embole, vérifie la liberté de l'artère en amont et en aval par le passage de sondes puis referme le vaisseau par suture.

   Le pronostic est globalement bon pour les embolies des membres, plus réservé pour les embolies intestinales.

embolie

Obstruction brutale d'un vaisseau, le plus souvent d'une artère, par la migration d'un corps étranger (appelé embole) véhiculé par la circulation sanguine.

DIFFÉRENTS TYPES D'EMBOLIE

Deux classifications existent. L'une repose sur la nature de l'embole :

— l'embolie athéromateuse est due à un fragment d'une plaque d'athérome apparue sur la paroi d'une artère ;

— l'embolie fibrinocruorique est due à un fragment détaché d'un thrombus (caillot sanguin) apparu sur la paroi d'un vaisseau ;

— l'embolie gazeuse est due à une bulle de gaz ; elle survient par exemple chez un plongeur ne respectant pas les paliers de décompression ;

— l'embolie graisseuse est due à un fragment de moelle osseuse.

   L'autre classification est établie d'après l'organe ou la région atteints :

— l'embolie artérielle d'un membre est due à l'obstruction d'une artère de l'un des membres, supérieurs ou inférieurs ;

— l'embolie cérébrale est due à l'obstruction d'une des artères destinées à l'irrigation sanguine de l'encéphale ;

— l'embolie pulmonaire est due à l'obstruction de l'une des branches de l'artère pulmonaire.

MÉCANISME

Il dépend de l'organe d'origine et de l'anatomie du circuit sanguin. Si l'embole naît dans la grande circulation veineuse (toutes les veines sauf les veines pulmonaires), il passe dans l'oreillette droite, dans le ventricule droit, puis dans l'une des branches de l'artère pulmonaire. Si l'embole naît dans l'oreillette gauche, le ventricule gauche ou une artère de la grande circulation (toutes les artères sauf l'artère pulmonaire), il passe dans une artère d'un membre ou d'un organe. Une fois arrivé dans un vaisseau trop petit pour qu'il continue sa course, il s'immobilise et obstrue celui-ci.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Dus à l'arrêt de la vascularisation dans le territoire correspondant au vaisseau, ils sont fonction de l'organe atteint : douleur thoracique brutale avec dyspnée (gêne respiratoire) et parfois défaillance cardiaque droite dans le cas d'une embolie pulmonaire ; hémiplégie dans le cas d'une embolie cérébrale ; douleur du membre, abolition des pouls distaux et, en l'absence de traitement, risque de gangrène dans le cas d'une embolie du bras ou de la jambe. Ils dépendent aussi souvent de la région d'origine de l'embole (thrombose veineuse du mollet au cours d'une embolie pulmonaire, par exemple).

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement varie selon la cause de l'embolie et l'organe atteint. Dans le cas d'une embolie fibrinocruorique, il fait appel à des médicaments anticoagulants ; administrés suffisamment tôt, ceux-ci peuvent empêcher l'extension du caillot et prévenir la formation d'un nouveau caillot.

   Le pronostic dépend de la cause, de l'organe atteint et de l'état général du patient (âge, maladies éventuellement associées à l'embolie). Cependant, une embolie met souvent en jeu la survie d'un organe ou d'une région (gangrène d'un membre), voire la vie du malade (embolie pulmonaire ou cérébrale).

Voir : insuffisance respiratoire, thrombolyse.