Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

varice des membres inférieurs

Dilatation pathologique permanente d'une veine de la cuisse et surtout de la jambe, accompagnée d'une altération de sa paroi.

   Les varices des membres inférieurs sont le plus souvent essentielles, ou idiopathiques, c'est-à-dire qu'elles constituent des phénomènes isolés et ne sont la conséquence d'aucune maladie. Fréquentes, elles touchent une femme sur 2 et un homme sur 10. L'hérédité, des facteurs hormonaux, une surcharge pondérale, un mode de vie sédentaire, la station debout prolongée et/ou la chaleur peuvent favoriser l'apparition de varices. Celles-ci sont liées à un défaut d'étanchéité des valvules veineuses, qui empêchent normalement le sang de refluer dans la moitié inférieure du corps ; il s'ensuit une dilatation des veines, prédominant aux jambes en raison de la pesanteur.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes sont dus davantage à l'accumulation du sang dans les jambes qu'aux varices elles-mêmes : crampes, lourdeurs, fourmillements, rarement douleurs véritables. Ensuite se forme un cordon bleu, mou, sinueux, visible à travers la peau, qui s'aplatit en position allongée et prend du relief en position debout.

COMPLICATIONS

Les varices sont à l'origine de trois sortes de complications.

— La phlébite superficielle, inflammation aiguë autour d'une varice du membre inférieur, se traduit par une douleur et une modification de la peau (rougeur, aspect cartonné) le long d'un segment variqueux.

— La rupture de varice entraîne une hémorragie abondante et soudaine. Le saignement d'une varice peut s'écouler à l'extérieur ou donner naissance à un hématome sous-cutané douloureux.

— Les troubles cutanés se produisent à long terme. Ce sont principalement une dermite ocre (coloration brune de la peau) et des ulcères variqueux (plaies persistantes fréquemment surinfectées).

TRAITEMENT

Il ne vise pas seulement à soulager d'éventuels symptômes ou à agir sur le plan esthétique, mais aussi à empêcher l'aggravation des varices et à prévenir leurs complications. Le traitement des varices essentielles du membre inférieur fait appel à plusieurs méthodes, parfois combinées : lutte contre l'accumulation du sang (port de bas de contention ou de bandes, surélévation des pieds pendant le sommeil, suppression de l'exposition des jambes à la chaleur), prescription de médicaments veinotoniques, sclérose de la varice (par injection d'une substance atrophiante), traitement chirurgical par stripping (ablation d'une veine par deux petites incisions pratiquées à la cheville et à la cuisse) ou traitement par une technique qui repose sur la ligature des veines déficientes (cure hémodynamique de l'insuffisance veineuse en ambulatoire). Des cures thermales peuvent être bénéfiques, en particulier pour le traitement des troubles cutanés à long terme et des ulcères variqueux.

PRÉVENTION

Quelques règles d'hygiène permettent de prévenir ou de retarder l'apparition de varices : compenser la sédentarité par des exercices physiques (marche, natation), éviter les stations debout prolongées et toutes les formes de chaleur (bains de soleil, sauna), dormir les jambes surélevées, porter des bas de contention et ne pas comprimer les jambes (par des chaussettes, bas ou bottes trop serrés en haut et risquant de faire garrot).

Voir : stripping.

varice œsophagienne

Dilatation pathologique des veines inférieures de l'œsophage.

   Les varices œsophagiennes témoignent de l'installation anormale d'anastomoses (circuits de dérivation) veineuses entre système porte et système cave, dues à une hypertension portale (cirrhose, cancer du foie, thrombose de la veine porte).

CAUSES ET SYMPTÔMES

La cause la plus fréquente de varices œsophagiennes est la cirrhose du foie, altération chronique du foie, qu'elle soit d'origine alcoolique, auto-immune (cirrhose biliaire primitive) ou métabolique (hémochromatose). Cependant, d'autres maladies du foie, ainsi que les thromboses des veines sus-hépatiques (syndrome de Budd Chiari) et la thrombose de la veine porte, s'accompagnent d'une hypertension portale pouvant provoquer des varices œsophagiennes.

   Les varices œsophagiennes ne se manifestent par aucun symptôme tant qu'elles ne se rompent pas. Elles sont parfois associées à une ascite (épanchement liquidien dans le péritoine).

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Les varices œsophagiennes sont découvertes lors d'une endoscopie œso-gastro-duodénale. Sans traitement, les varices finissent par se rompre, entraînant une hémorragie qui peut être grave, se manifestant par une hématémèse (émission par la bouche de sang non digéré) et un méléna. Ces hémorragies provoquent une anémie aiguë et une brutale chute de tension.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le risque d'hémorragie dépend de la taille des varices. Quand elles sont peu volumineuses (grade 1), le risque est faible et il n'y a pas besoin de traitement. À partir du grade 2, le traitement préventif des hémorragies est indispensable. Il comporte un traitement médicamenteux par les médicaments bêtabloquants et la sclérose des varices par voie endoscopique. Cette technique consiste par voie endoscopique à ligaturer les varices à l'aide de petits bracelets de caoutchouc.

   En cas d'hémorragie abondante, on utilise des traitements médicamenteux (terlipressine) et on pratique des ligatures. Le pronostic des hémorragies abondantes est médiocre, d'où l'intérêt des ligatures préventives.

   Le traitement chirurgical (anastomoses vasculaires) possède des indications très rares.

Voir : hypertension portale.

varicelle

Maladie infectieuse contagieuse due à un virus de la famille des herpès virus, le virus varicelle-zona, ou V.Z.

   Le virus varicelle-zona est un virus à A.D.N. qui, comme son nom l'indique, est également responsable du zona.

CONTAMINATION

La varicelle survient le plus souvent dans l'enfance, entre 2 et 10 ans. Elle est plus rare, et également plus sévère, chez l'adulte. La transmission du virus se fait par voie respiratoire, par inhalation de gouttelettes de salive émises par un malade ou par contact direct avec ses lésions cutanées.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La forme la plus commune de la varicelle survient après une incubation du virus durant environ 2 semaines, le sujet reste contagieux jusqu'à la disparition des vésicules. La maladie se caractérise par une éruption cutanée typique, souvent précédée d'une fièvre peu élevée (38 °C) et d'une rougeur passagère de la peau. L'éruption évolue par poussées successives, distantes de 2 à 4 jours. Elle débute sur le thorax, s'étend à tout le corps (cuir chevelu, bras, aisselles, cuisses), parfois aux muqueuses et, en dernier lieu, au visage. Accompagnée de fortes démangeaisons, elle est formée de petites taches rouges de 2 à 4 millimètres de diamètre, qui se transforment en 24 heures en vésicules superficielles, grosses comme des têtes d'épingle, remplies d'un liquide clair. Le contenu de chaque vésicule se trouble puis se dessèche au bout de 2 jours. Une croûte apparaît alors à la place de la vésicule ; elle tombe vers le septième jour. L'éruption vésiculaire guérit en 10 à 15 jours.

COMPLICATIONS

La varicelle est une maladie bénigne ; ses complications cutanées sont constituées essentiellement par des lésions de grattage, qui laissent des traces indélébiles ; celles-ci peuvent être évitées par des soins locaux qui calment les démangeaisons et évitent la surinfection. Chez l'enfant, des complications neurologiques, bénignes et passagères, peuvent survenir, notamment sous forme d'encéphalite, entraînant une sensation de vertige. Chez l'adulte, des manifestations pulmonaires sont parfois constatées vers le troisième jour de l'éruption ; la fièvre s'élève jusqu'à 40 °C, une toux sèche puis une difficulté à respirer s'installent. Certaines formes graves peuvent donner lieu à une insuffisance respiratoire aiguë, mais la majorité des cas évolue favorablement en une quinzaine de jours.

   Les complications les plus sévères concernent les sujets immunodéprimés ; l'éruption est alors cutanéomuqueuse, abondante, faite de nombreux éléments volumineux, hémorragiques et nécrosés. Des localisations polyviscérales sont fréquentes, notamment hépatiques, neurologiques et pulmonaires.