mortalité
Rapport entre le nombre de décès et l'effectif moyen de la population dans un lieu donné et pendant une période déterminée.
Synonyme : létalité.
Le taux de mortalité est généralement calculé sur une période d'un an et pour une population de 100 000 habitants. Il est établi globalement et pour chaque catégorie de pathologie. La comparaison des taux de mortalité est une manière fiable d'évaluer l'état de santé d'une population donnée, définie selon l'âge des individus qui la composent ou selon des critères géographiques, sociaux, etc. Dans les pays développés, les principales causes de mortalité sont les maladies cardiovasculaires (maladies coronariennes, accidents vasculaires cérébraux) et les cancers (notamment digestifs, bronchopulmonaires et gynécologiques) ; viennent ensuite les causes traumatiques et toxiques (accidents de la circulation et suicides, notamment).
mortalité infantile
Nombre d'enfants qui meurent pendant leur première année de vie, rapporté à 1 000 naissances d'enfants vivants.
Dans les pays industrialisés, les deux tiers environ des décès surviennent lors du premier mois de la vie. La plupart des enfants succombent aux complications résultant d'une grande prématurité (terme inférieur à 30 semaines de grossesse), à des malformations congénitales graves ou à une souffrance cérébrale majeure liée à une anoxie (manque d'oxygène) avant ou pendant l'accouchement. Cependant, un tiers des décès, dans cette tranche d'âge (de 0 à 1 an), est dû à la mort subite du nourrisson.
Dans les pays en voie de développement, les maladies infectieuses (rougeole) et parasitaires (paludisme) ainsi que les gastroentérites entraînent une mortalité infantile très importante. La dénutrition exerce également ses ravages en Afrique. La prévention passe d'abord par l'amélioration des conditions d'hygiène, l'organisation de vaccinations systématiques, la mise en œuvre d'une protection maternelle et infantile correcte.
Morton (métatarsalgie de)
Douleur de l'avant-pied due à la présence d'une petite tumeur bénigne sur un filet nerveux du dos du pied, le plus souvent située à la racine de l'espace entre le troisième et le quatrième orteil.
La métatarsalgie de Morton se manifeste par la survenue à la marche d'une douleur intense, souvent intolérable. Le port de chaussures trop serrées ou l'existence d'un type morphologique particulier d'avant-pied (avant-pied rond) sont des facteurs favorisants. L'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) et l'échographie permettent de visualiser la tumeur.
TRAITEMENT
Le traitement médical, parfois suffisant, repose sur le port de semelles orthopédiques, de chaussures moins serrées et sur les infiltrations locales de corticostéroïdes. Lorsque la douleur persiste, on pratique une ablation chirurgicale de la tumeur et on sectionne le ligament intermétatarsien. Après l'opération, le malade doit, pendant une quinzaine de jours, porter des chaussures spéciales et s'aider d'une canne avant de pouvoir remarcher normalement.
morula
Œuf fécondé divisé en 12 à 16 cellules.
Le stade de morula est atteint par l'œuf au 3e ou 4e jour après la fécondation, alors qu'il est encore dans la trompe de Fallope avant de déboucher dans la cavité utérine, où il va s'implanter. Il ressemble alors à une sphère pleine, en forme de petite mûre (morula en latin), qui se creuse peu après d'une cavité centrale : il prend alors le nom de blastocyste.
morve
Maladie infectieuse très contagieuse chez les animaux, rare chez l'homme, due à un bacille à Gram négatif, Burkholderia mallei.
La morve a disparu des pays où la médecine vétérinaire est développée, mais sévit encore en Asie, en Afrique, en Europe orientale et au Moyen-Orient.
La principale source de contagion pour l'homme demeure les sécrétions s'écoulant du nez d'animaux atteints de la morve ou de la gourme (jetage nasal), notamment chez le cheval. Le bacille pénètre dans l'organisme par voie cutanée à l'endroit d'une plaie, d'une excoriation ou par voie muqueuse, nasale (inhalation), digestive (ingestion) ou oculaire.
SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC
La morve humaine se présente sous deux aspects : aigu ou chronique.
— La forme aiguë est d'apparition brutale. Elle se traduit par une fièvre, des douleurs diffuses et des sécrétions nasales sanguinolentes puis purulentes, associées à des ulcérations cutanées et à des abcès disséminés. La dissémination et la survenue de troubles respiratoires peuvent aboutir à un décès rapide en l'absence de traitement.
— La forme chronique ne diffère de la forme aiguë que par la moindre intensité des signes et par la longue durée de l'évolution (plusieurs mois). Le diagnostic repose sur la mise en évidence du germe dans le pus par culture et par inoculation à un cobaye.
TRAITEMENT ET PRÉVENTION
Les malades sont efficacement traités par antibiotiques, mais c'est surtout aux méthodes prophylactiques rigoureuses que l'on doit la disparition presque totale de la morve en Europe occidentale : la malléination (cuti-réaction à la malléine, substance extraite d'une culture du bacille de la morve) permet de dépister les bétails porteurs et de les abattre afin d'éliminer la maladie.
Moschcowitz (syndrome de)
Association de symptômes comprenant des dérèglements circulatoires (microthromboses des artérioles) responsables d'insuffisance rénale et cardiaque et de troubles neurologiques, une diminution des plaquettes, « consommées » par les thromboses, et une anémie due à la fragmentation des globules rouges dans les artérioles.
Synonyme : purpura thrombocytopénique thrombotique.
La cause du syndrome de Moschcowitz demeure, dans la plupart des cas, indéterminée. De petites épidémies ont été décrites chez l'enfant, ce qui suggère une possible origine infectieuse. Certaines formes récidivantes, parfois pendant des années, observées chez les adultes, laissent supposer une prédisposition éventuellement génétique. Il est parfois observé un déficit, inné ou acquis, en une protéine plasmatique inhibitrice de l'agrégation plaquettaire.
SYMPTÔMES ET SIGNES
Une fièvre et des troubles digestifs inaugurent souvent la maladie. Les manifestations neurologiques (déficits moteurs passagers), rénales (insuffisance rénale souvent associée à un arrêt de l'émission d'urine), hématologiques (anémie hémolytique sévère, diminution du nombre des plaquettes associée à des hémorragies) sont plus ou moins marquées selon les cas.
ÉVOLUTION ET TRAITEMENT
La maladie régresse parfois spontanément en quelques jours, voire en quelques semaines, ce qui rend difficile l'appréciation de l'efficacité des traitements. Le risque principal est celui de l'insuffisance rénale, qui peut être irréversible. Parmi les nombreux traitements proposés (corticostéroïdes, héparine, antiagrégants plaquettaires, ablation de la rate), le seul dont l'efficacité soit démontrée consiste à remplacer régulièrement le plasma du patient par du plasma frais (technique dite de plasmaphérèse). Dans certains cas, le seul apport de plasma frais, sans prélèvement de celui du patient, peut être suffisant.