Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

neuroleptique (suite)

MODE D'ACTION

Presque tous les neuroleptiques agissent en bloquant ou en modulant la dopamine (neurotransmetteur produit par le cerveau) et parfois en intervenant sur d'autres neuromédiateurs (sérotonine, noradrénaline).

EFFETS INDÉSIRABLES

Ils sont d'ordre neuropsychique (somnolence, incoordination des mouvements, syndrome parkinsonien), neurovégétatif (hypotension artérielle, sécheresse de la bouche, constipation, rétention d'urine) ou hormonal (prise de poids, impuissance, frigidité, arrêt des règles). La prescription s'accompagne de l'évaluation des risques, de leur possible prévention (en particulier du syndrome métabolique et du diabète) et d'une information au patient et à son entourage.

Voir : neuroleptanalgésie, prémédication, psychose.

neurologie

Spécialité médicale consacrée à l'étude et au traitement des maladies touchant le système nerveux central (cerveau, moelle épinière) ou périphérique (racines et nerfs).

HISTORIQUE

Les médecins français Guillaume Duchenne (1806-1875) et Jean-Martin Charcot (1825-1893) sont considérés comme les fondateurs de la neurologie. Duchenne fut le premier à utiliser l'électricité pour étudier l'action des muscles. Charcot devint célèbre par ses travaux sur l'hystérie et sur l'hypnose. L'anthropologiste Paul Broca (1824-1880) a joué, pour sa part, un rôle essentiel dans l'étude de l'aphasie.

TECHNIQUE

Trois étapes sont nécessaires pour parvenir au diagnostic d'une affection neurologique.

   La première consiste à étudier les signes indiqués par le malade ou mis en évidence par l'examen du médecin : paralysie, déficit de la sensibilité cutanée ou d'une autre fonction sensorielle, trouble des fonctions supérieures (mémoire, langage).

   La deuxième étape, plus développée en neurologie que dans les autres spécialités, a pour but de déterminer le siège des lésions.

   La troisième étape cherche à trouver la cause des lésions : traumatique, vasculaire, tumorale, infectieuse, inflammatoire, malformative ou dégénérative.

   La première de ces étapes est purement clinique, tandis que les autres font intervenir des examens complémentaires : enregistrement de l'activité électrique (électromyographie, potentiels évoqués), imagerie radiologique (scanner, I.R.M.).

PERSPECTIVES

Les progrès réalisés en biochimie, en particulier quant à la connaissance du métabolisme du système nerveux et du rôle des agents chimiques (neurotransmetteurs) dans la transmission des messages nerveux au niveau de la synapse, ont permis d'avancer en neurologie d'un point de vue thérapeutique. La découverte de médicaments appropriés a fait évoluer le traitement de maladies telles que l'épilepsie ou la maladie de Parkinson. Les progrès de la génétique moléculaire devraient permettre d'améliorer le diagnostic, la compréhension et le traitement des maladies neurologiques héréditaires.

Voir : neurochirurgie.

neurolyse

Intervention chirurgicale consistant à libérer un nerf lorsque celui-ci est comprimé par une adhérence pathologique, par exemple par du tissu fibreux cicatriciel, afin de lui permettre de récupérer ses fonctions.

   La neurolyse est pratiquée après des lésions - en général traumatiques - d'un nerf ou des tissus voisins. Elle s'applique surtout aux gros troncs nerveux à fonction sensitive et motrice, mais aussi aux plexus nerveux, entremêlements de filets qui donnent naissance aux troncs, comme le plexus brachial dans l'aisselle. Il existe deux techniques.

— La neurolyse tronculaire consiste à libérer globalement le nerf, dans toute sa circonférence, lorsqu'il est étouffé par du tissu fibreux dû à une lésion des tissus avoisinants.

— La neurolyse fasciculaire, pratiquée lorsque le nerf a été lésé, consiste à enlever, sous microscope, le tissu fibreux qui étouffe chacun des filets qui le composent.

neuromédiateur

neurotransmetteur

neurone

Cellule nerveuse.

   Le système nerveux est formé de neurones, de cellules névrogliques et de cellules de Schwann ; les neurones ont des fonctions nerveuses, tandis que les deux autres sortes de cellules ont des rôles de protection et de nutrition.

STRUCTURE

Un neurone est constitué d'un corps cellulaire, dans lequel se trouve un noyau, et de prolongements, l'axone d'un côté, les dendrites de l'autre, le tout étant enveloppé d'une fine membrane de protection, la membrane plasmique.

— Le corps cellulaire, ou péricaryon, est relativement massif, souvent sphérique, parfois pyramidal. Il contient le noyau de la cellule.

— L'axone, ou prolongement cylindraxile, est une fibre de longueur variable, au contour net et régulier. Un neurone ne possède qu'un seul axone.

— Les dendrites, ou prolongements protoplasmiques, sont des fibres ramifiées, ayant un aspect granuleux, aux contours irréguliers.

FONCTIONNEMENT

Comme dans toute cellule, il existe de part et d'autre de la membrane une différence de potentiel électrique (polarisation), appelée potentiel de repos : l'extérieur de la cellule est positif par rapport à l'intérieur, négatif. Mais les cellules excitables telles que le neurone se distinguent des autres par la capacité à créer un autre phénomène électrique, le potentiel d'action, ou influx nerveux : en quelques millièmes de seconde et sur une infime longueur de membrane, un afflux de sodium (ion positif) entre dans la cellule, ce qui dépolarise la membrane. Ce potentiel d'action se propage spontanément ensuite tout au long de la membrane. Il permet de transmettre un message, information sensitive ou ordre moteur. Les messages arrivent à un neurone donné par ses dendrites. Celles-ci amènent les messages au corps cellulaire (conduction centripète). Le corps cellulaire analyse les messages et en produit de nouveaux, lesquels cheminent le long de l'axone (conduction centrifuge). Un neurone est ainsi relié à d'autres neurones ou à des cellules musculaires. Le point de jonction entre l'axone d'un neurone et les dendrites d'un autre neurone s'appelle la synapse. À ce niveau, la transmission du message d'un neurone à un autre fait intervenir diverses substances appelées neurotransmetteurs.

Voir : arc réflexe, ganglion nerveux, nerf, neurotransmetteur, plaque motrice, synapse.