Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

Scanner à rayons X (suite)

Contre-indications et limitations

Les contre-indications du scanner RX sont essentiellement liées aux risques des produits de contraste iodés. En revanche, il n'existe pratiquement pas de contre-indication à la réalisation d'un scan RX sans injection, dès lors qu'il existe une indication valable de le faire.

   Les limitations sont essentiellement d'ordre dosimétrique, liées à l'utilisation de radiations faiblement ionisantes. Elles concernent d'abord la femme enceinte (ou susceptible de l'être) et le fœtus, et ensuite la répétition excessive de scans RX. Il existe quelques autres limitations liées à l'agitation, à une coopération insuffisante du patient ou à des matériels métalliques, sources d'artéfacts, dans la région d'intérêt.

Technique

Le scan RX (tomodensitométrie) consiste à mesurer point par point l'absorption d'un fin faisceau de rayons X par les tissus qu'il traverse (os, tissu mou, eau, air, etc.). Les rayons X sont émis en quantité connue par un tube à rayons X, dont la rotation autour de la région d'intérêt permet le balayage d'un plan de coupe. Pour chaque diamètre de l'image, des détecteurs permettent de mesurer la quantité de rayons X reçue et donc, par différence, la quantité de rayons X absorbée. Pour chaque point (ou pixel) de la coupe, l'ordinateur calcule la valeur d'absorption des rayons X qui caractérise la matière et restitue une image en coupe où l'information morphologique a une valeur anatomique (on y reconnaît l'anatomie en coupes) et où l'absorption des rayons X est retranscrite en valeurs de gris.

   Chaque coupe peut être acquise séparément, mais en « mode spiralé » l'acquisition est aujourd'hui volumique, par déplacement combiné du lit durant la rotation continue du tube de rayons  X. Pour des raisons techniques, les coupes sont acquises perpendiculairement au grand axe du corps. L'informatique moderne permet de reconstruire ces coupes dans d'autres plans ou de traiter le volume d'acquisition des images. De nombreuses possibilités de « traitement des images » en découlent.

Préparation et déroulement

La plupart des examens sont réalisés sur rendez-vous, en ambulatoire (sans hospitalisation).

   Pour le cas le plus simple, réalisé sans injection et sans préparation, c'est un examen rapide et totalement indolore. Le patient est allongé sur le lit intégré à la machine (habituellement sur le dos, parfois sur le ventre). Le lit coulisse dans l'ouverture ronde de la machine. À sa périphérie se trouve le système formé par le tube à rayons X et les détecteurs qui se met à tourner sur lui-même pendant l'acquisition des images. Le patient collabore à l'examen en restant immobile, parfois en retenant sa respiration pendant une dizaine de secondes. L'acquisition des images ne dure que quelques minutes (le traitement des images est nettement plus long), si bien que le patient est rapidement libéré.

   Certains examens nécessitent une injection de produit de contraste iodé habituellement réalisée par voie veineuse au pli du coude. Une deuxième acquisition d'images « après injection » complète alors la série d'images « sans injection ». L'injection du produit de contraste est ressentie comme une sensation de chaleur passagère. Si l'indication est bien posée, l'injection est en général bien tolérée. Mais il existe des limitations et des contre-indications à l'injection. Des préparations digestives sont spécifiques aux scans RX abdomino-pelviens.

Résultats

Au cours de l'examen, le radiologue ou ses collaborateurs délivrent au patient un premier avis et une information sur le mode de transmission des résultats au médecin demandeur et, le cas échéant, lors d'une injection de produit de contraste par exemple, une information sur la conduite à tenir en cas d'effet secondaire. D'une manière générale, il est nécessaire de signaler sans tarder tout effet secondaire au radiologue, même si les soins peuvent relever d'un autre médecin.

   Les résultats sont fournis sous forme d'images reproduites sur films, papier ou DVD et d'un compte rendu. Dans son compte rendu, le radiologue fait état de l'indication, de la technique d'examen. Pour la région d'intérêt, il décrit les constatations d'imagerie (ce qui est normal, ce qui ne l'est pas). Il propose une interprétation (diagnostic d'imagerie) qui devra toujours être transmise au médecin demandeur, parfois par l'intermédiaire du patient. Le radiologue peut aussi légitimement conseiller la réalisation complémentaire d'un autre examen d'imagerie.

Voir : imagerie médicale, imagerie par résonance magnétique, produit de contraste.

scanographie

tomodensitométrie

scaphoïde carpien

Os constituant la partie supéro-externe du carpe (squelette du poignet), qui s'articule avec l'avant-bras.

   Le scaphoïde carpien fait partie du squelette du pouce. Il présente sur sa face externe une petite bosse, le tubercule du scaphoïde.

TRAUMATOLOGIE

— La fracture du scaphoïde carpien est assez fréquente et survient en général lors d'une chute sur la paume de la main. Elle entraîne une douleur du bord externe du poignet ainsi que du bord du pouce lorsqu'il est comprimé. La radiographie précise le trait de fracture, qui peut n'apparaître qu'au bout de quelques semaines s'il n'y a pas de déplacement osseux. Le traitement d'une fracture du scaphoïde carpien repose sur un plâtrage du pouce, du poignet et du coude pendant 6 à 12 semaines (avec un plâtre traditionnel ou en résine). Cette immobilisation très stricte et prolongée est nécessaire en raison de la mauvaise vascularisation de cet os, qui rend la consolidation plus difficile. En cas de déplacement osseux, il faut effectuer un brochage ou un vissage chirurgical. Des séances de kinésithérapie permettent de récupérer une bonne mobilité du poignet. Cependant, dans 10 % des cas, le scaphoïde est le siège d'une pseudarthrose (formation d'une nouvelle articulation, anormale, due à l'absence complète de consolidation osseuse), qui nécessite la pose de broches ou de vis, voire une greffe osseuse.

scaphoïde tarsien

Os constituant la partie interne du tarse (squelette de la partie postérieure du pied), qui s'articule avec l'astragale.

TRAUMATOLOGIE

La fracture du scaphoïde tarsien, peu fréquente, est traitée orthopédiquement (plâtre) ou, en cas de déplacement osseux important, chirurgicalement (immobilisation à l'aide d'un dispositif mécanique - broches, vis, etc.), voire par blocage de l'articulation entre le scaphoïde et l'astragale, associé ou non à une greffe osseuse. L'immobilisation dure de 5 à 6 semaines, puis le patient recommence à marcher à l'aide de cannes. Des séances de kinésithérapie sont nécessaires.