Larousse Médical 2006Éd. 2006
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Zenker (diverticule de)

Déformation en doigt de gant de la partie basse du pharynx, formant une poche au voisinage du sphincter supérieur de l'œsophage.

   Le diverticule de Zenker résulte probablement de l'existence d'un point faible dans la paroi musculaire et d'une contraction anormalement forte du sphincter supérieur de l'œsophage.

   Cette déformation peut rester longtemps sans symptôme. Elle ne devient gênante que lorsqu'elle grossit : le diverticule se remplit après les repas et se manifeste sous la forme d'une tuméfaction gonflant le cou, qui disparaît en se vidant dans le pharynx.

    Le diagnostic se fait par radiographie. Le traitement consiste en l'ablation chirurgicale du diverticule (par voie externe, à travers la peau du cou, ou par voie interne, à travers le pharynx), mais ne se justifie que si celui-ci constitue une véritable gêne.

zézaiement

Trouble de l'articulation qui consiste à prononcer « ze » à la place de « je » ou de « ce ».

Synonymes : sigmatisme addental, sigmatisme interdental, zozotement.

   Le zézaiement est très fréquent chez l'enfant avant l'âge de 4 ou 5 ans. Dû à une mauvaise position de la langue, placée trop près des incisives ou entre les arcades dentaires, il est généralement associé à un mode de déglutition de type infantile (dans lequel l'enfant avance sa langue pour déglutir) et à une succion du pouce.

TRAITEMENT

La suppression des biberons et, si possible, de la succion du pouce ou de la tétine permet l'acquisition d'une déglutition normale et peut suffire à mettre fin au zézaiement. Si ce défaut persiste au-delà de 5 ans, quelques séances d'orthophonie contribuent à apprendre à l'enfant à mieux positionner sa langue.

zidovudine

Médicament antiviral actif sur les rétrovirus, en particulier sur le V.I.H., responsable du sida.

Synonyme : azidothymidine (A.Z.T.).

   La zidovudine est le premier antirétroviral commercialisé (1987).

MÉCANISME D'ACTION

La zidovudine a des effets analogues à ceux de la thymidine (substance issue de la thymine, présente dans l'A.D.N. cellulaire). Elle agit sur les rétrovirus en inhibant certaines enzymes virales (transcriptase inverse et A.D.N. polymérase).

   Elle est utilisée en association avec d'autres médicaments antirétroviraux pour réaliser une trithérapie. Elle fait encore souvent partie des schémas thérapeutiques, mais de nouvelles molécules anti-transcriptase inverse lui sont fréquemment préférées car moins toxiques et plus actives.

EFFETS INDÉSIRABLES

Ils concernent le sang : anémie, neutropénie (diminution de certains globules blancs dits polynucléaires neutrophiles). Les autres effets possibles sont des nausées, des vomissements, des maux de tête et, surtout, des douleurs musculaires qui peuvent s'accentuer au cours du temps.

Ziehl-Neelsen (coloration de)

Coloration spécifique utilisée en bactériologie pour mettre en évidence certains bacilles, principalement les mycobactéries, et qui révèle leur caractère acido-alcoolo-résistant, lié à la constitution particulièrement riche en lipides de leur paroi.

   La coloration de Ziehl-Neelsen sert notamment à rechercher Mycobacterium tuberculosis, c'est-à-dire le bacille de Koch, responsable de la tuberculose, et Mycobacterium leprae, le bacille de Hansen, agent de la lèpre.

zinc

Oligoélément indispensable à l'organisme, qui permet notamment l'activation d'un grand nombre d'enzymes, principalement celles qui sont impliquées dans la synthèse des protéines (A.R.N. polymérases en particulier).

BESOINS ET SOURCES

Les apports quotidiens conseillés en zinc (Zn) sont de l'ordre de 6 à 12 milligrammes pour l'enfant, de 10 à 13 milligrammes pour l'adolescent, de 10 milligrammes pour la femme, de 12 milligrammes pour l'homme, de 14 milligrammes pour la femme enceinte et de 19 milligrammes pour la femme qui allaite. Les principales sources alimentaires de zinc sont les aliments riches en protéines d'origine animale (viande, poisson, produits laitiers, œufs) mais aussi les céréales complètes. L'absorption intestinale du zinc varie selon la composition du repas : de 30 % de la quantité de zinc ingérée (pour un repas riche en viande) à 20 % (pour un repas riche en végétaux et pauvre en viande) ; de plus, les céréales et les légumes secs gênent cette absorption.

DOSAGE

La zincémie (taux de zinc dans le sang), de dosage délicat, est fonction de l'apport alimentaire en zinc : les valeurs normales se situent entre 10 et 20 micromoles par litre.

CARENCE

Une carence en zinc peut être due à un apport alimentaire insuffisant, à une augmentation des besoins (croissance, grossesse), à différents états pathologiques (alcoolisme, diabète, infection) ou à un trouble héréditaire du métabolisme du zinc (acrodermatite entéropathique). Les symptômes de la carence varient selon sa gravité : retard de croissance, altérations de la peau et des muqueuses (dermite séborrhéique, inflammation de la commissure des lèvres, éruption semblable à de l'eczéma ou à du psoriasis), chute des cheveux, perte du goût, diminution de l'appétit, problèmes de cicatrisation, troubles de l'immunité et de la maturation sexuelle (atrophie des gonades [testicules, ovaires], diminution de la spermatogenèse) et, chez la femme enceinte, risque de malformations et d'hypotrophie fœtales.

APPORT EXCESSIF

Une surcharge en zinc peut survenir en cas d'intoxication aiguë ou chronique d'origine industrielle (inhalation de vapeurs riches en oxyde de zinc), en cas de supplémentation excessive ou au cours de maladies héréditaires exceptionnelles (maladie de Pick, hyperzincémie familiale) ; elle risque de provoquer une carence en cuivre, ces deux éléments entrant en compétition, lors de leur absorption intestinale.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Le zinc est utilisé, par voie orale et injectable, dans la prévention et le traitement des carences correspondantes et par voie orale au cours du traitement de l'acné (gluconate de zinc). Il entre également dans la composition de certains médicaments (certaines insulines, par exemple).

Zollinger-Ellison (syndrome de)

Affection caractérisée par la présence d'ulcères multiples et récidivants dans l'estomac et surtout dans le duodénum, associée à une inflammation locale (bulbite, duodénite), à une diarrhée et à une stéatorrhée (présence de graisses dans les selles).

CAUSES

Ces troubles, rares, sont dus à une acidité gastrique excessive causée par l'hypersécrétion d'une hormone digestive, la gastrine, par une ou plusieurs tumeurs bénignes ou malignes d'évolution très lente, appelées gastrinomes. Celles-ci siègent le plus souvent dans le pancréas ou alentour, plus rarement dans la paroi de l'estomac ou du duodénum. Le syndrome de Zollinger-Ellison est soit acquis et isolé, soit héréditaire et associé à l'atteinte d'autres glandes endocrines, les parathyroïdes ou l'hypophyse, par exemple : il fait alors partie d'une néoplasie endocrinienne multiple (maladie héréditaire caractérisée par un hyperfonctionnement de plusieurs glandes endocrines).

ÉVOLUTION

Le syndrome de Zollinger-Ellison entraîne parfois, après plusieurs années, l'apparition de métastases dans le foie.

DIAGNOSTIC

La maladie, suspectée par l'examen endoscopique, est confirmée par des dosages révélant l'excès de gastrine. La tumeur peut être localisée par un scanner abdominal, une échoendoscopie ou une scintigraphie.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

De fortes doses de médicaments freinant la sécrétion acide des cellules gastriques (oméprazole, lanzoprazole, pantoprazole, rabeprazole) permettent de guérir les ulcères. Contre la tumeur, l'ablation chirurgicale peut être envisagée, associée à une chimiothérapie en cas de métastases. Après traitement, des dosages hormonaux réguliers de gastrine permettent le dépistage précoce d'éventuelles récidives. En raison de l'évolution lente de la tumeur et grâce au traitement mis en œuvre, le pronostic du syndrome de Zollinger-Ellison est très souvent favorable.