Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

curage ganglionnaire

Ablation chirurgicale d'un groupe de ganglions lymphatiques.

   Un curage ganglionnaire est indiqué dans la chirurgie des cancers. En effet, lorsque le cancer a commencé à s'étendre, les cellules cancéreuses de l'organe atteint sont drainées par la lymphe jusqu'aux ganglions les plus proches. Les ganglions retirés sont analysés au microscope, ce qui permet, selon le résultat, d'adapter le traitement, par exemple en y associant une radiothérapie ou une chimiothérapie. Le curage concerne les ganglions du cou, de l'aisselle, de l'aine, de l'intestin ou ceux qui se trouvent près de l'aorte abdominale.

curarisant

Médicament utilisé au cours de l'anesthésie en complément d'un anesthésique principal.

Voir : curarisation.

curarisation

Technique complémentaire de l'anesthésie générale consistant à bloquer la transmission neuromusculaire.

INDICATIONS

Particulièrement indiquée lors de l'intubation trachéale et de la chirurgie abdominale, la curarisation impose une ventilation assistée. En provoquant un relâchement musculaire complet du sujet, elle permet de l'opérer dans des conditions excellentes et a beaucoup contribué à étendre le champ des indications de la chirurgie moderne.

MÉCANISME

La curarisation s'obtient par l'administration, par voie intraveineuse, de produits dits curarisants (leur action paralysante est identique à celle du curare, un poison d'origine végétale, animale ou obtenu par synthèse). On distingue les substances dérivées du curare (comme la tubocurarine) des curares de synthèse (gallamine, succinylcholine, pancuronium, vécuronium ou atracurium). Ils agissent au niveau de la plaque motrice : en bloquant la transmission nerveuse entre la fibre nerveuse et la fibre musculaire, ils empêchent l'action d'un neurotransmetteur, l'acétylcholine.

   Parmi les effets indésirables, on note le risque d'insuffisance respiratoire et d'apnée (arrêt respiratoire).

curatrice (traitement à visée)

Traitement visant à éliminer totalement une lésion ou une maladie.

   L'expression s'emploie surtout en chirurgie des cancers, quand toute la tumeur et ses prolongements ont pu être retirés (dans un traitement palliatif, l'ablation totale n'est pas possible ou non justifiée en raison des métastases).

cure chirurgicale

Toute intervention visant à l'ablation ou à la correction d'une lésion ou d'une malformation.

   La cure chirurgicale radicale implique une intervention totale et définitive : ainsi la cure radicale d'une hernie supprime-t-elle à la fois la hernie et l'orifice herniaire.

cure de sommeil

Méthode thérapeutique consistant à soigner par le sommeil certaines affections psychologiques ou psychosomatiques.

   Une cure de sommeil se pratique dans des établissements spécialisés : le patient est plongé dans un sommeil artificiel, le plus proche possible du sommeil naturel, grâce à des médicaments (neuroleptiques, anxiolytiques, hypnotiques) choisis en fonction de chaque cas. Elle est précédée d'un examen clinique complet, et, durant toute la cure, le patient fait l'objet d'une surveillance attentive : contrôle du pouls, de la tension artérielle, de la température, etc. La durée de la cure est variable : généralement 20 heures de sommeil par jour, sur une période d'environ 15 jours. Durant cette période, la relation avec l'équipe soignante est importante et personnalisée.

   Une cure de sommeil est utilisée dans le traitement des états d'angoisse et de dépression d'évolution aiguë, et parfois au cours des cures de désintoxication.

   Elle est de moins en moins utilisée car c'est une méthode passive, les méthodes où le patient est l'acteur de sa guérison étant aujourd'hui privilégiées.

cure hémodynamique de l'incontinence valvulaire en ambulatoire

Technique de traitement chirurgical des varices ne nécessitant pas d'hospitalisation.

Abréviation : CHIVA

   La cure hémodynamique de l'incontinence valvulaire en ambulatoire (Chiva) s'adresse aux personnes souffrant d'une insuffisance des veines superficielles des membres inférieurs sans varices importantes. Ces varices sont liées à une insuffisance de fermeture des valvules veineuses, normalement disposées de façon à s'ouvrir quand le sang va vers le haut et à se refermer si le sang tend à redescendre ; il s'ensuit une stagnation du sang dans les membres inférieurs. Le trouble atteint principalement la veine saphène interne, le long de la face interne de la jambe et de la cuisse, provoquant lourdeurs et varices.

DÉROULEMENT ET RÉSULTAT

La Chiva suppose un repérage préalable, par écho-Doppler, des veines qui fonctionnent normalement. On ligature alors la veine saphène interne au-dessus de celles-ci, ce qui permet au sang superficiel d'être drainé par les veines profondes plutôt que par la saphène interne. Cette intervention, réalisée sous anesthésie locale, ne nécessite pas d'hospitalisation. Les résultats immédiats sont satisfaisants. Quelques années après le traitement, les complications (séquelles, récidives) sont peu nombreuses.

cure thermale

Séjour effectué dans un centre thermal, au cours duquel le curiste, assisté médicalement, soigne ses troubles grâce aux propriétés thérapeutiques des eaux locales.

   Une cure thermale se pratique dans des établissements spécialisés avec des eaux prises à la source même, avant qu'elles ne perdent les propriétés biologiques et pharmacodynamiques qu'elles tiennent de leur richesse en ions et en oligoéléments. Ces propriétés varient en fonction de la composition spécifique de chaque eau thermale, chaque station s'adressant à un type d'affection différent.

DIFFÉRENTES UTILISATIONS DES EAUX

La cure repose sur l'hydrothérapie par voie interne (absorption) ou externe (bains, douches, pulvérisations, boues). Les gaz contenus dans l'eau sont utilisés soit dans les eaux elles-mêmes, soit dans des étuves ou en inhalation.

RÉSULTATS

Les résultats thérapeutiques se manifestent dans un délai de 1 à 3 mois après la cure, durent jusqu'à un an et peuvent se prolonger grâce au renouvellement des cures. La durée généralement prescrite est de 21 jours.

   Les vertus de la cure peuvent être renforcées par les effets bénéfiques du climat (climat de semi-altitude sec et ensoleillé pour les asthmatiques, par exemple). La cure peut être pratiquée en association avec une rééducation fonctionnelle. Le patient peut également y recevoir des conseils d'hygiène alimentaire et corporelle ainsi que des informations lui permettant de mieux combattre l'affection dont il souffre. Enfin, une station thermale est aussi un centre de détente et de réadaptation pour les patients atteints de maladies invalidantes.

INDICATIONS

Elles concernent principalement les affections chroniques (rhumatisme, asthme, infections dermatologiques, troubles circulatoires) et les troubles fonctionnels (colopathie fonctionnelle). Une cure ne peut être pratiquée que sur prescription médicale.