Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dysorthographie

Trouble de l'apprentissage caractérisé par un défaut d'assimilation des règles d'orthographe sans étiologie évidente.

   Ce trouble se manifeste dès le cours préparatoire (vers 6 ans) par des fautes d'orthographe, des sauts de syllabes, de lettres ou de mots, des coupures de mots fantaisistes, etc. La dysorthographie, fréquente en cas de dyslexie, peut être isolée. L'étiologie reste largement méconnue mais, avant de parler de dysorthographie, il faut éliminer notamment un trouble visuel et un déficit intellectuel.

   La dysorthographie est un trouble gênant et durable qui nécessite une rééducation précoce par un orthophoniste pour éviter un retard scolaire important.

dysostose

Malformation congénitale grave et très rare d'un ou de plusieurs os.

DIFFÉRENTS TYPES DE DYSOSTOSE

Certaines dysostoses siègent au niveau de la tête, telle la dysostose craniofaciale, ou maladie de Crouzon. D'autres atteignent la colonne vertébrale et comportent, par exemple, une fusion de plusieurs vertèbres. Il existe des dysostoses qui sont limitées aux membres, comme la phocomélie, caractérisée par une absence de membres, les mains et les pieds se rattachant directement au tronc, ou d'autres, enfin, qui concernent tout le squelette.

CAUSES

La transmission est souvent héréditaire, autosomique et dominante dans le cas de la dysostose craniofaciale (le gène porteur se trouve sur un chromosome non sexuel et il suffit qu'il soit reçu d'un des parents pour que la malformation apparaisse). La phocomélie, en revanche, est souvent due à une intoxication pendant la grossesse par un médicament aujourd'hui retiré de la vente, la thalidomide. Dans d'autres dysostoses, la cause précise est inconnue.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Outre les malformations visibles, parfois majeures, de la région concernée (crâne allongé en hauteur, doigts et orteils fusionnés, pommettes peu développées, mâchoire prognathe), les signes observés sont des troubles sensoriels (cécité, surdité), une épilepsie ou un retard mental.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic de la variété exacte de dysostose nécessite un examen clinique et radiologique.

   L'évolution va d'un extrême à l'autre, selon le type de dysostose : de la simple malformation, unique et stable, au décès survenant quelque temps après la naissance.

PRÉVENTION ET PRONOSTIC

Il n'existe pas de traitement curatif. En revanche, une prévention est possible sous la forme d'un conseil génétique aux parents porteurs de l'anomalie chromosomique.

   Le pronostic, variable, est grave dans l'ensemble. Ainsi, le retard mental, quand il existe, est irréversible. L'espérance de vie est souvent réduite. Il semble que les seules perspectives actuellement envisageables se rapportent à la découverte et au contrôle de nouvelles causes de dysostose.

dyspareunie

Douleur survenant chez la femme pendant les rapports sexuels.

   On distingue généralement les dyspareunies de pénétration, ou superficielles, qui surviennent dès le début de la pénétration du pénis dans le vagin, et les dyspareunies profondes, ressenties dans le bas-ventre lorsque la pénétration est complète. Par ailleurs, une dyspareunie peut être primaire (survenant dès les premières relations sexuelles) ou secondaire (apparaissant à la suite d'un événement marquant, un accouchement, par exemple).

   Les causes d'une dyspareunie sont soit organiques, soit psychologiques. Les causes organiques d'une dyspareunie de pénétration peuvent être un vagin étroit, une suture périnéale trop serrée après un accouchement, un manque d'œstrogènes lié à la ménopause, une infection vaginale, une lésion herpétique. Celles d'une dyspareunie profonde sont fréquemment des maladies des trompes, des ovaires ou de l'utérus (endométriose). Cependant, la dyspareunie est souvent d'origine affective, pouvant traduire un refus du plaisir sexuel, sorte de conduite d'autopunition, ou un refus du partenaire.

    Si la cause est organique, son traitement fait céder la douleur. En cas de dyspareunie d'origine affective, une prise en charge psychothérapique est nécessaire, associée ou non à certaines techniques de rééducation sexuelle.

dyspepsie

Sensation d'inconfort digestif apparaissant après les repas.

   Une dyspepsie peut être le symptôme d'une maladie organique : gastrite, tumeur, maladie de l'intestin grêle ou du côlon. Elle peut également exister en l'absence de toute cause organique, vérifiée par des examens morphologiques (gastroscopie et coloscopie) ; elle constitue alors un syndrome de nature fonctionnelle, survenant après les repas, et dont le mécanisme est inconnu. On distingue les dyspepsies de type ulcéreux, dont le signe dominant est une douleur ressentie après les repas, et celles caractérisées surtout par une pesanteur abdominale et une lenteur de la digestion. Le traitement de la dyspepsie fonctionnelle est purement symptomatique ; son efficacité est souvent modeste.

Voir : cholagogue, éructation.

dysphagie

Trouble de la déglutition lié à la difficulté du passage des aliments de la bouche vers l'estomac.

CAUSES

Les dysphagies peuvent être d'origine oto-rhino-laryngologique, digestive ou neurologique. Les premières sont essentiellement dues aux infections pharyngées (angine, pharyngite), aux tumeurs bénignes et malignes du pharynx. Celles d'origine digestive sont dues au cancer de l'œsophage, au reflux gastro-œsophagien et à l'achalasie (perte de la coordination des mouvements du tube digestif). Une dysphagie d'origine neurologique peut être observée au cours du syndrome pseudobulbaire. Ce syndrome, qui associe des troubles de la déglutition, de la parole et de la mobilité de la face, est en général d'origine vasculaire, mais il peut être présent dans des maladies comme la sclérose en plaques ou la sclérose latérale amyotrophique, ou bien en cas de tumeurs du tronc cérébral. Des dysphagies d'origine neurologique peuvent aussi être provoquées par une myasthénie, une diphtérie, un botulisme, une poliomyélite antérieure aiguë et une polyradiculonévrite.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La dysphagie est déclenchée par l'absorption d'aliments, le patient éprouvant des difficultés à déglutir. Elle survient le plus souvent lors de la prise d'aliments solides, puis s'aggrave progressivement, se produisant ensuite aussi lors de l'ingestion de liquides. Elle peut aller jusqu'à l'aphagie (impossibilité de déglutir). Une dysphagie peut s'accompagner de fausses-routes alimentaires, de douleurs cervicales ou rétrosternales, d'hypersialorrhée (sécrétion excessive de salive). Selon la localisation de l'arrêt des aliments, on parle de dysphagie haute (oropharynx et début de l'œsophage) ou basse (partie terminale de l'œsophage).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Toute dysphagie prolongée impose un examen complet du pharynx et de l'œsophage , et, si besoin est, des explorations oto-rhino-laryngologiques et neurologiques. Le traitement d'une dysphagie est celui de sa cause.