Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bronchoconstricteur

Substance provoquant une bronchoconstriction (diminution du diamètre des bronches) gênant la respiration et pouvant aboutir à une crise d'asthme.

   Certaines substances naturelles de l'organisme sont bronchoconstrictrices, comme l'histamine. Par ailleurs, on se sert de substances bronchoconstrictrices pour confirmer le diagnostic de certains asthmes, lors d'explorations fonctionnelles respiratoires mesurant la diminution des performances sous l'effet de ces substances.

   En dehors de ces cas, une bronchoconstriction est un effet indésirable de médicaments tels que certains bêtabloquants, qui sont donc déconseillés chez les sujets asthmatiques.

bronchodilatateur

Substance provoquant une bronchodilatation (augmentation du diamètre des bronches) et diminuant la gêne respiratoire au cours de l'asthme et de la bronchite chronique.

   Certaines substances naturelles de l'organisme sont bronchodilatatrices, comme l'adrénaline.

DIFFÉRENTS TYPES DE BRONCHODILATATEUR

— Les anticholinergiques (oxitropium, ipatropium) inhibent les récepteurs de l'acétylcholine, médiateur du système nerveux parasympathique qui est normalement bronchoconstricteur. Leur action est moins régulière et moins rapide que celle des bêtastimulants, auxquels ils peuvent être associés.

— Les bêtastimulants proprement dits (salbutamol, terbutaline) provoquent le relâchement des muscles des bronches. Ces médicaments sont les plus importants des bronchodilatateurs, du fait de leur rapidité d'action sous forme d'aérosol et de l'absence de toxicité majeure par cette voie ; ils sont en général très efficaces pour arrêter une crise d'asthme. Cependant, l'obligation d'augmenter les doses impose la consultation immédiate d'un médecin. En effet, il peut s'agir d'un signe d'aggravation brutale de l'asthme, nécessitant parfois l'hospitalisation.

— La théophylline et les médicaments qui lui sont apparentés (xanthines) entraînent la relaxation des muscles lisses. Ces médicaments sont aujourd'hui moins utilisés comme bronchodilatateurs à cause de leur toxicité (il y a notamment risque de convulsions en cas de surdosage). Leur administration prolongée requiert donc un contrôle de leur taux sanguin.

Voir : asthme.

bronchographie

Examen radiographique des bronches.

Synonyme : bronchographie lipiodolée.

   La bronchographie, supplantée par le scanner du thorax et la bronchoscopie, n'est plus employée.

bronchopathie

Toute affection des bronches, quelle que soit sa cause.

   Les plus fréquentes sont les bronchopathies chroniques, qui regroupent la bronchite chronique, l'asthme et l'emphysème. On peut également citer la bronchectasie (dilatation des bronches), la mucoviscidose, les tumeurs bronchiques, les bronchites infectieuses, les malformations bronchiques, etc.

bronchoplégie

Diminution du calibre des bronches par paralysie des muscles bronchiques.

   La bronchoplégie, à l'instar du bronchospasme, entraîne des difficultés fonctionnelles (gêne respiratoire, difficultés à l'expectoration), mais elle se distingue de celui-ci par son mécanisme passif. Elle est rarement réversible.

bronchopneumonie

Pneumonie caractérisée par une infection plus ou moins étendue des bronchioles, des alvéoles pulmonaires et/ou de l'interstitium pulmonaire.

   La bronchopneumonie, improprement appelée congestion pulmonaire, est une affection fréquente. Elle survient le plus souvent chez les jeunes enfants et chez les sujets âgés ou physiologiquement affaiblis.

CAUSES

L'origine d'une bronchopneumonie est infectieuse, bactérienne (pneumocoque, streptocoque), virale (rougeole) et parfois mycologique (aspergillus). Elle peut être nocosomiale (c'est-à-dire contractée au cours d'une hospitalisation) chez des sujets fragiles.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Le diagnostic repose sur l'association d'une fièvre souvent élevée (39 ou 40 °C), de symptômes tels que la toux ou l'expectoration et d'une insuffisance respiratoire aiguë. Pour le confirmer, le médecin demande une radiographie pulmonaire ; celle-ci montre des opacités peu denses et mal limitées (à la différence de la pneumonie aiguë). Dans certains cas, pour déterminer quel germe est en cause, il peut aussi faire pratiquer un examen des crachats, une fibroscopie bronchique ou des hémocultures. Le patient est souvent hospitalisé.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Un traitement antibiotique est en général efficace en 48 heures et la majorité des malades guérissent totalement en une quinzaine de jours. Mais leur radiographie ne redevient normale qu'au bout d'environ quatre semaines. Dans les formes graves, un séjour en service de soins intensifs peut être nécessaire.

bronchopneumopathie chronique obstructive

Obstruction chronique des bronches et des bronchioles.

Abréviation : B.P.C.O.

Différents types de B.P.C.O.

— Bronchite chronique simple : le patient présente une toux et une expectoration quotidienne au moins 3 mois par an et au moins 2 années consécutives, sans autre cause. Les principales causes sont le tabagisme et la pollution atmosphérique. La bronchite chronique touche plusieurs millions de Français.

— Bronchite chronique obstructive : c'est une complication évolutive de certaines bronchites chroniques liées à l'apparition d'une obstruction (rétrécissement du diamètre) des bronches. Le patient présente, en plus de la toux et de l'expectoration, une dyspnée (essoufflement) pour des efforts variables. Le diagnostic repose sur l'interrogatoire et les explorations fonctionnelles respiratoires qui montrent un trouble bronchique obstructif (baisse du V.E.M.S., volume expiratoire maximum seconde).

— Emphysème pulmonaire centrolobulaire : c'est la complication évolutive de la bronchite chronique obstructive par destruction des bronchioles terminales respiratoires. Le patient présente une dyspnée plus sévère, une distension de son thorax et parfois une cyanose (coloration bleutée des extrémités). Le diagnostic se fait par la radiographie et le scanner thoracique, et les explorations fonctionnelles respiratoires qui montrent une obstruction bronchique, une distension pulmonaire, une hypoxémie (manque d'oxygène) et une hypercapnie (excès de gaz carbonique). À ce stade le patient est en insuffisance respiratoire chronique obstructive.

Traitement

Il repose avant tout sur le sevrage tabagique. On peut proposer des bronchodilatateurs bêtamimétiques ou anticholinergiques, des corticoïdes inhalés. Au stade de dyspnée, la réhabilitation à l'effort peut être utile. Au stade d'insuffisance respiratoire avec une hypoxémie, l'oxygénothérapie peut également être proposée. En cas d'exacerbation de la B.P.C.O., une ventilation non invasive avec un masque nasal ou nasobuccal peut être proposée.

Voir : réhabilitation respiratoire, tabagisme.