Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

éjaculation

Chez l'homme, émission de sperme par l'urètre au moment de l'orgasme.

   L'éjaculation est un réflexe provoqué par des stimulations rythmées du pénis lors des rapports sexuels ou de la masturbation. Au moment de l'éjaculation, le sperme est évacué dans l'urètre prostatique, puis projeté à l'extérieur grâce à la contraction des muscles du périnée. Lors de cette projection, le col vésical situé à la sortie de la vessie est fermé, empêchant l'éjaculat de refluer vers la vessie et l'urine de se mêler au sperme.

PATHOLOGIE

— L'anéjaculation se caractérise par l'absence de sperme lors de l'éjaculation. Elle survient le plus souvent à la suite du traitement de certains cancers.

— L'éjaculation douloureuse s'accompagne de douleurs urétrales, périnéales ou anales. Elle est essentiellement due à une infection de la prostate.

— L'éjaculation précoce, ou éjaculation prématurée, se produit au tout début de la pénétration, voire avant celle-ci. Elle est le plus souvent provoquée par un état d'anxiété ou par la peur de ne pouvoir obtenir un rapport sexuel satisfaisant. La prescription d'anxiolytiques associée à une psychothérapie peut y remédier.

— L'éjaculation rétrograde, ou éjaculation « sèche », se produit lorsque le sperme, au lieu d'être projeté à l'extérieur, reflue vers la vessie. L'éjaculation rétrograde survient lorsque le col de la vessie reste ouvert en permanence, par exemple après l'ablation chirurgicale ou endoscopique d'un adénome de la prostate. Elle entraîne une stérilité.

— L'éjaculation sanglante, ou hémospermie, caractérisée par la présence de sang frais (rouge) ou ancien (brun) dans le sperme, est la plupart du temps parfaitement bénigne. Elle peut cependant être due à une infection ou à une tumeur de la prostate, qu'il convient alors de traiter.

Voir : hémospermie, sperme.

élancement

Douleur aiguë, lancinante, intermittente.

élastine

Protéine présente d'une manière diffuse dans de nombreux tissus et organes.

   Les molécules d'élastine entrent avec la fibrilline dans la constitution des fibres élastiques, visibles au microscope dans le tissu conjonctif, tissu disséminé dans les organes servant au soutien et à la nutrition de tissus plus « nobles » (glandulaires, musculaires, respiratoires). L'élastine participe à la solidité du tissu conjonctif et, selon son abondance, donne à celui-ci plus ou moins d'élasticité. Avec le temps, les fibres élastiques tendent à se raréfier, la peau devenant mince et ridée.

élastome

Toute dermatose caractérisée par une augmentation du tissu élastique du derme.

   Par extension, le terme « élastome » désigne toute affection cutanée caractérisée par un amas de substances ayant la propriété de se colorer comme le tissu élastique.

   Les élastomes, peu fréquents, comprennent différents types d'affections : élastome en nappe du nez, élastome juvénile, élastome perforant serpigineux. D'origine inconnue, ils se manifestent par des papules (petites taches légèrement surélevées) ou par des plaques de couleur jaune, rose ou grise, uniques ou multiples. Le diagnostic, précisé par une biopsie cutanée, implique la recherche d'une autre affection du tissu élastique : syndrome d'Ehlers-Danlos, maladie de Marfan, etc. Le traitement, qui n'est nécessaire que pour des raisons esthétiques, consiste en l'ablation des lésions par curetage ou cryothérapie.

élastorrhexie

Dégénérescence du réseau de fibres élastiques des tissus entraînant leur rupture, spontanée ou consécutive à des efforts minimes.

— L'élastorrhexie systématisée, ou pseudo-xanthome élastique, est une affection congénitale du tissu élastique du derme ; elle se manifeste par des ruptures des fibres élastiques des vaisseaux du cœur, par des stries vasculaires au fond de l'œil et par des papules (petites élevures) de couleur chamois sur le cou.

   L'étendue des lésions varie d'un malade à l'autre, sans relation avec les manifestations viscérales.

élastose

Altération du tissu élastique du derme.

   L'élastose est due au vieillissement cutané, éventuellement accéléré par une exposition exagérée au soleil. Ses signes apparaissent à partir de 40 ans sur le front, le cou, le décolleté, le dos des mains : sur un fond de peau sèche ponctuée de taches pigmentées apparaissent des zones épaissies et jaunâtres, éventuellement recouvertes de sillons formant un quadrillage ou bien de rides profondes. Il n'y a pas de traitement vraiment satisfaisant, ni cosmétique ni chirurgical, de l'élastose. La prévention, capitale, consiste à éviter dès l'enfance les expositions solaires excessives, sans protection.

électro-oculographie

Examen de l'œil destiné à enregistrer le potentiel de repos (activité électrique de base, en l'absence de stimulation) de cet organe lors des mouvements oculaires.

   L'électro-oculographie permet de confirmer le diagnostic de nombreuses affections rétiniennes (plus précisément de l'épithélium pigmentaire), constitutionnelles (kyste, dégénérescence tapétorétinienne) ou acquises (épithélite rétinienne ou atteinte toxique due à certains antipaludéens de synthèse).

TECHNIQUE ET EFFETS SECONDAIRES

On dispose d'abord 4 électrodes sur la peau de chaque côté des yeux. Dans une pièce où l'intensité lumineuse varie, le patient doit ensuite effectuer des mouvements de va-et-vient des yeux entre deux points de lumière rouge. Les activités électriques recueillies sont amplifiées par un ordinateur, qui les enregistre et les traduit sur un graphique appelé électro-oculogramme.

   L'électro-oculographie est un examen tout à fait indolore, qui ne s'accompagne d'aucun effet secondaire.

électrocardiogramme

Tracé de l'électrocardiographie.

électrocardiographie

Examen destiné à enregistrer l'activité électrique du muscle cardiaque.

Abréviation : ECG

INDICATIONS

L'électrocardiographie (ECG) complète utilement l'examen clinique du cœur. Elle permet de détecter un trouble du rythme ou de la conduction cardiaque, une hypertrophie auriculaire ou ventriculaire, une péricardite, une ischémie myocardique, en particulier un infarctus du myocarde.

TECHNIQUE

L'électrocardiographe est un appareil enregistreur relié à des électrodes de détection, dont 4 sont appliquées sur les poignets et les chevilles et 6 autres en des points déterminés de la surface du thorax. Divers groupements de ces électrodes, correspondant à différents circuits d'enregistrement, sont reliés à un stylet qui donne un tracé correspondant à une dérivation (reflet localisé de l'activité électrique du cœur). Douze dérivations sont ainsi enregistrées.

   L'enregistrement graphique s'effectue habituellement à une vitesse de déroulement du papier de 25 millimètres par seconde ; il est étalonné de manière que la détection d'un courant de 1 millivolt provoque une déflexion verticale de 1 centimètre. La standardisation de la méthode permet ainsi de déterminer précisément la durée et l'amplitude des accidents électrocardiographiques enregistrés. Le tracé électrocardiographique porte le nom d'électrocardiogramme.

   L'électrocardiogramme normal est constitué, à chaque cycle cardiaque, de la succession chronologique d'un certain nombre de déflexions (déviations du stylet par rapport à une ligne de base). L'impulsion électrique née du nœud sinusal et transmise aux oreillettes se traduit sur le papier par une première déflexion, ou onde P. Le passage de l'influx nerveux des oreillettes aux ventricules est défini par un trait horizontal qui correspond à l'espace PR. L'activation électrique des 2 ventricules se manifeste par une déflexion principale, rapide et ample, appelée complexe QRS. Elle est suivie par un segment horizontal ST marquant la fin de la systole, qui précède une onde T traduisant la récupération des propriétés électriques initiales des fibres myocardiques. Cette succession de déflexions est suivie d'une période de repos cardiaque, la diastole, caractérisée par un tracé électrocardiographique horizontal.

   Une variante, plus rarement pratiquée, l'électrocardiographie endocavitaire, consiste à enregistrer l'activité électrique du cœur à partir d'électrodes placées dans les cavités cardiaques par cathétérisme (introduction d'un cathéter dans un vaisseau).

EFFETS SECONDAIRES

L'électrocardiographie est un examen non invasif dénué de tout inconvénient.