Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

syphilis (suite)

DIAGNOSTIC

Il doit être confirmé par une preuve formelle, qui peut être la mise en évidence soit du tréponème dans les lésions (examen direct au microscope de la sérosité du chancre ou des plaques muqueuses), soit d'antigènes spécifiques aux tréponématoses dans le sérum sanguin. Dans le second cas, on utilise actuellement des réactions d'immunofluorescence et d'hémagglutination passive (TPHA) et VDRL (Veneral Disease Research Laboratory) dont l'association permet de porter le diagnostic de syphilis primaire, secondaire ou cicatricielle.

TRAITEMENT

Il se fonde sur l'administration de pénicilline ou, en cas d'allergie à la pénicilline, de tétracycline. Si la maladie est traitée précocement, une dose unique et importante de pénicilline suffit à la guérison. Dans le cas contraire, il peut être nécessaire de poursuivre le traitement pendant plusieurs semaines. Celui-ci doit être entrepris le plus tôt possible afin de briser la chaîne de contamination et d'éviter la constitution de lésions viscérales tertiaires, ces dernières étant particulièrement graves. Une recontamination est possible.

PRÉVENTION

Les malades syphilitiques ne peuvent transmettre la maladie que pendant les périodes primaire et secondaire. La prévention repose sur le dépistage systématique et sur le traitement des partenaires sexuels des malades. La syphilis était une maladie à déclaration obligatoire, mais ne l'est plus depuis juillet 2000 en France.

Voir : chancre, tréponème.

syringome

Très petite tumeur cutanée bénigne, développée aux dépens du canal excréteur d'une glande sudoripare eccrine (glande présente sur toute la peau, sécrétant la sueur).

   On distingue deux variétés de syringome : les syringomes des paupières, petites papules blanc rosé, localisées, touchant surtout la femme vers 40 ans, qui s'étendent très progressivement, et les syringomes éruptifs du thorax, petites lésions rosées ou pigmentées, capables de provoquer des démangeaisons locales.

   Le traitement est facultatif, un syringome n'étant pas susceptible d'évoluer vers une forme maligne, et repose sur la destruction des lésions par électrocoagulation, par laser au gaz carbonique ou par dermabrasion superficielle.

syringomyélie

Maladie rare caractérisée par la présence dans la moelle épinière d'une cavité liquidienne pathologique indépendante du canal de l'épendyme.La cavité est localisée dans la substance grise, au centre de la partie haute de la moelle ; elle détruit les fibres nerveuses qui véhiculent la sensibilité de la peau à la température et à la douleur.

CAUSES

On distingue deux mécanismes.

— Les syringomyélies dites hydrodynamiques sont dues à un blocage de la circulation du liquide cérébrospinal à la jonction des compartiments ventriculaires et extraventriculaires (canal épendymaire), et proviennent soit d'une malformation congénitale du système nerveux central appelée malformation d'Arnold-Chiari, soit, plus rarement, d'une lésion acquise (méningite, traumatisme, tumeur).

— Les syringomyélies dites non hydrodynamiques consistent en la formation d'une cavité liquidienne pathologique à l'intérieur de la moelle épinière et sont la conséquence d'une lésion traumatique, tumorale ou vasculaire.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La syringomyélie se caractérise par des troubles sensitifs dits « dissociés » (la sensibilité profonde et la sensibilité tactile fine ne sont pas atteintes) et « suspendus » (seuls les membres supérieurs sont affectés).

   Un des signes les plus évocateurs d'un début de syringomyélie est l'incapacité du patient à ressentir les brûlures sur les mains (insensibilité à la température) ; une douleur ou un déficit moteur des mains peuvent également survenir et, plus rarement, des troubles de la marche. Les autres signes varient en fonction de l'extension de la cavité : paralysies en cas d'extension horizontale, dysarthrie (troubles de l'élocution), glossoplégie (paralysie de la langue), troubles de la déglutition en cas d'extension vers le haut lésant le bulbe rachidien (syringobulbie). La maladie évolue en général très lentement ; elle se stabilise même parfois spontanément.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic de la syringomyélie repose sur l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), qui permet de mettre en évidence la cavité syringomyélique et, éventuellement, une malformation d'Arnold-Chiari. Le traitement est très limité ; une intervention neurochirurgicale, consistant à placer un cathéter de dérivation depuis la cavité pathologique jusqu'au liquide cérébrospinal entourant la moelle épinière, est parfois indiquée en cas de syringomyélie évolutive et invalidante.

système

Ensemble d'organes liés entre eux par une fonction commune, mais non nécessairement par une continuité anatomique.

   Le système endocrinien, par exemple, se définit par une même fonction, la fonction hormonale, assurée par les glandes (hypothalamus, hypophyse, thyroïde, parathyroïdes, surrénales, pancréas endocrine, ovaires, testicules) qui déversent dans la circulation sanguine des substances, les hormones, agissant à distance sur d'autres organes.

Voir : appareil.

système (maladie de)

connectivite

système endocrinien

Ensemble des glandes endocrines.

Structure et formation du système endocrinien

Le système endocrinien est composé de plusieurs glandes, dont certaines sont contrôlées par l'hypophyse, laquelle est elle-même une glande endocrine, et par l'hypothalamus, les autres ayant un mode de fonctionnement plus autonome. Les premières sont la glande thyroïde, les glandes corticosurrénales et les gonades (ovaires et testicules), dont les sécrétions dépendent étroitement des hormones hypophysaires, elles-mêmes sous le contrôle de l'hypothalamus. Les autres glandes endocrines sont les glandes parathyroïdes, les glandes médullosurrénales, le pancréas endocrine et l'épiphyse.

   Le système endocrinien a dans l'organisme une fonction de régulation du métabolisme, de la croissance et de la fonction sexuelle. Il a cela de particulier qu'il est autorégulateur : le taux de sécrétion de chaque hormone est régulé, d'une part, par celui de la substance dont elle règle la concentration sanguine (concentration du glucose pour l'insuline, par exemple), d'autre part grâce à un rétrocontrôle de la sécrétion des hormones hypothalamohypophysaires correspondantes (ainsi, l'excès d'hormones thyroïdiennes dans le sang freine la sécrétion de thyréostimuline hypophysaire, qui, à son tour, freine celle de la thyréolibérine hypothalamique).

GLANDES DU SYSTÈME ENDOCRINIEN

— L'hypophyse (petite glande endocrine située à la base du cerveau) est contenue dans une cavité osseuse du sphénoïde, appelée selle turcique. Elle est constituée de deux parties : l'antéhypophyse en avant, qui sécrète 6 hormones antéhypophysaires (corticotrophine, thyréostimuline, les deux gonadotrophines, prolactine, somatotrophine) ; la posthypophyse en arrière, qui stocke l'hormone antidiurétique et l'ocytocine. L'hypophyse est contrôlée par l'hypothalamus, structure du système nerveux central, auquel elle est rattachée par la tige pituitaire. L'hypothalamus assure ce contrôle en sécrétant des facteurs stimulant ou inhibant les sécrétions hypophysaires. Ce sont la corticolibérine (ou CRF, corticotrophin releasing factor [facteur de libération de la corticotrophine]), qui agit sur la sécrétion de corticotrophine ; la thyréolibérine (ou TRH, thyrotrophin releasing hormone [hormone de libération de la thyréostimuline]), qui agit sur la sécrétion de thyréostimuline ; la gonadolibérine (encore appelée Gn-RH, gonadotrophin releasing hormone [hormone de libération des gonadotrophines] ou LH-RH, luteinizing releasing hormone [hormone de libération de l'hormone lutéinisante]), qui agit sur la sécrétion des gonadotrophines ; la somatrocrinine (ou GH-RH, growth hormone releasing hormone [hormone de libération de la somathormone]) et la somatostatine (ou GH-RIH, growth hormone releasing inhibiting hormone [hormone inhibant la libération de la somathormone]), qui agissent sur la sécrétion de somathormone (hormone de croissance). Enfin, la dopamine, partiellement sécrétée par l'hypothalamus, contrôle la sécrétion de prolactine. La sécrétion des hormones hypothalamiques (sauf la dopamine) est soumise à un phénomène de rétrocontrôle exercé par les hormones hypophysaires correspondantes.

— La glande thyroïde, située à la face antérieure du cou, devant la trachée, est stimulée par la thyréostimuline hypophysaire. Elle produit les hormones thyroïdiennes : thyroxine (T4) et triiodothyronine (T3), ainsi que la calcitonine.

— Les glandes corticosurrénales, portion superficielle des surrénales, situées aux pôles supérieurs des deux reins, sont stimulées par la corticotrophine hypophysaire. Elles assurent la synthèse des hormones glucocortico-stéroïdes (dont la principale est le cortisol) et minéralocorticostéroïdes (essentiellement l'aldostérone).

— Les glandes médullosurrénales, portion centrale des surrénales, sécrètent les catécholamines (adrénaline, noradrénaline) à partir de leur précurseur, la dopamine.

— Les glandes parathyroïdes, situées à la face postérieure de la thyroïde, sécrètent la parathormone.

— Les gonades (ovaires, testicules) sont stimulées par les gonadotrophines hypophysaires. Elles assurent la sécrétion des hormones sexuelles féminines (œstrogènes) et masculines (testostérone) et, donc, l'ovulation et le cycle menstruel chez la femme, la spermatogenèse chez l'homme.

— Le pancréas endocrine est formé par des amas de cellules endocrines alpha et bêta, regroupées en îlots au sein du pancréas. Les cellules bêta sécrètent l'insuline ; les cellules alpha, le glucagon.

— L'épiphyse sécrète plusieurs substances actives, en particulier la mélatonine. Celle-ci inhibe la fonction gonadotrope de l'hypothalamus et intervient dans l'équilibre sommeil-veille.

— Des cellules endocrines disséminées dans la paroi du tube digestif et dans le pancréas sont par ailleurs impliquées dans la régulation du système digestif.