Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

panaris

Infection aiguë d'un doigt de la main ou, plus rarement, d'un orteil.

   Un panaris, couramment appelé mal blanc, est une affection fréquente, découlant de l'inoculation dans le doigt d'un germe, le plus souvent un staphylocoque doré, par une écharde, une piqûre ou une plaie, même minime.

DIFFÉRENTS TYPES DE PANARIS

Deux types de panaris sont à distinguer, selon l'importance des tissus altérés.

— Le panaris superficiel, le plus commun, siège à la pulpe du doigt ou au pourtour de l'ongle (tourniole), parfois aussi à la hauteur de la 1re ou de la 2e phalange. Il se traduit par une inflammation évoluant en quelques heures ou en quelques jours, entraînant une augmentation de volume du doigt, une rougeur, une douleur généralement lancinante et responsable d'insomnie ainsi qu'une fièvre.

— Le panaris profond survient d'emblée, après inoculation directe du germe dans la gaine des fléchisseurs des doigts, ou constitue la complication d'un panaris superficiel. L'infection peut atteindre l'os d'une phalange (ostéite), une articulation entre deux phalanges (arthrite), un ou plusieurs tendons des doigts avec leur gaine (ténosynovite), ou encore toute la main (phlegmon). On observe alors une inflammation intense, éventuellement une impossibilité de bouger les doigts concernés, qui survient lorsque la gaine du tendon fléchisseur est atteinte et qui entraîne une déformation douloureuse du doigt, en crochet.

COMPLICATIONS

En l'absence de traitement, un panaris superficiel peut s'étendre en profondeur, et un panaris profond, entraîner une septicémie (décharges répétées de germes et de leurs toxines dans la circulation sanguine). Chaque décharge provoque alors une poussée fébrile accompagnée de frissons ; le germe est en outre susceptible de pénétrer et de se développer dans un autre point du corps.

TRAITEMENT

Un panaris superficiel débutant est traité par l'application locale d'antiseptiques, éventuellement par l'administration d'antibiotiques par voie orale. Le traitement d'un panaris profond ou superficiel collecté est avant tout chirurgical : en urgence, et sous anesthésie locale ou générale, le chirurgien retire le pus et les tissus nécrosés, pratique un petit curetage de la logette du panaris et procède au nettoyage de la plaie. Des antibiotiques sont administrés par voie générale.

   La guérison est assurée en quelques jours. Jusqu'à la disparition du panaris, certaines précautions d'hygiène (il faut notamment s'abstenir de faire la cuisine) sont recommandées, afin d'éviter la dissémination du germe.

PRÉVENTION

Elle consiste à éviter certains tics (se ronger les ongles ou mordiller la peau du pourtour des ongles), à porter des gants lors d'activités comportant des risques de piqûres (jardinage, par exemple) et à respecter une hygiène minutieuse au cours des soins de manucure.

Voir : staphylococcie.

panaris mélanique

Localisation sous ou autour d'un ongle d'un mélanome malin.

Synonyme : mélanome unguéal.

   Un panaris mélanique peut prendre des aspects variables : tache brune, noirâtre ou bleutée, bande pigmentée longitudinale se transformant en tache noire ou brune, inflammation du pourtour de l'ongle, etc.

   Le diagnostic repose sur la biopsie de la lésion ; le traitement consiste en l'ablation de la phalange, voire du doigt. Le pronostic d'un panaris mélanique, comme pour tout mélanome malin, est réservé.

Pancoast-Tobias (syndrome de)

Syndrome dû à une compression nerveuse provoquée par une tumeur située dans la région supérieure du thorax, elle-même le plus souvent liée à un cancer bronchique.

   L'atteinte des racines nerveuses du plexus brachial, après la sortie du canal rachidien, provoque d'intenses douleurs de l'épaule et du bord interne du bras et une atrophie des muscles de la main. L'atteinte de fibres innervant la paupière provoque un syndrome de Claude Bernard-Horner (chute de la paupière supérieure, ou ptôsis, impression d'enfoncement de l'œil dans l'orbite et rétrécissement de la pupille, ou myosis). Le traitement du syndrome de Pancoast-Tobias se confond avec celui de la tumeur en cause. Il associe chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie. Son pronostic dépend de la possibilité ou non d'exérèse chirurgicale complète.

pancolite

Inflammation de la totalité du côlon.

   Une pancolite constitue la forme grave de différentes maladies coliques : celle d'une rectocolite hémorragique, d'une maladie de Crohn, d'une colite virale ou encore d'une colite pseudomembraneuse (provoquée par certains médicaments). Le plus souvent, la pancolite se traduit par une diarrhée, fébrile ou non, associée à des douleurs abdominales de type colique.

   Le diagnostic est établi lors d'une coloscopie, qui permet également de pratiquer des prélèvements biopsiques pour déterminer la cause de l'inflammation.

   Le traitement est le plus souvent médical (anti-inflammatoires, antibiotiques, antiviraux), parfois chirurgical (résection d'un segment plus ou moins étendu du côlon) dans les cas graves.

pancréas

Glande digestive à sécrétion interne et externe.

   Le pancréas, de forme conique, est situé en profondeur, presque horizontalement, dans la partie supérieure de l'abdomen et accolé à la paroi abdominale postérieure, en arrière de l'estomac. Il mesure environ 15 centimètres de long et pèse de 70 à 80 grammes.

STRUCTURE

Le pancréas est constitué de quatre parties.

— La tête est la partie la plus volumineuse. Sa face externe est enchâssée dans le duodénum. Elle se prolonge par un crochet appelé petit pancréas, développé derrière le pédicule mésentérique. La tête est traversée par le canal cholédoque, qui est rejoint par le canal de Wirsung, voie d'évacuation du suc pancréatique. Ces canaux forment parfois un canal commun, l'ampoule de Vater. Tête du pancréas et duodénum constituent un ensemble anatomique dénommé bloc duodénopancréatique.

— L'isthme, également appelé col, portion rétrécie et peu épaisse du pancréas, assure la jonction entre la tête et le corps. En arrière de l'isthme chemine la veine porte.

— Le corps, plus épais, est constitué d'un segment de 5 à 8 centimètres.

— La queue effilée du pancréas se termine dans le hile de la rate.

PHYSIOLOGIE

La glande pancréatique est constituée de deux types de tissu, responsables de deux fonctions distinctes : une sécrétion endocrine et une sécrétion exocrine.

— La sécrétion endocrine est assurée par les cellules endocrines, qui constituent moins de 2 % du volume du pancréas et sont regroupées en îlots (îlots de Langerhans) répartis au sein des cellules acineuses. Il en existe trois types : les cellules bêta, qui sécrètent l'insuline, hormone hypoglycémiante ; les cellules alpha, qui sécrètent le glucagon, hormone hyperglycémiante, et les cellules delta, qui sécrètent la somatostatine, hormone contrôlant localement l'activité des cellules alpha et bêta.

— La sécrétion exocrine, le suc pancréatique, est assurée par les cellules acineuses (petites cavités tapissées de cellules excrétrices, dont le contenu se déverse dans un canalicule). Elle est acheminée vers l'intestin grêle par le canal excréteur principal (canal de Wirsung). Le suc pancréatique est un liquide basique contenant de nombreuses enzymes (lipase, trypsine, amylase, etc.) nécessaires à la digestion des lipides, des glucides et des protéines.

EXPLORATION ET PATHOLOGIE

Sur le plan morphologique, le pancréas peut être exploré par échoendoscopie, scanner et I.R.M. Pour ce qui est de la biologie, on dose dans le sang les enzymes pancréatiques (amylase et surtout lipase) ainsi que la glycémie.

   La pathologie du pancréas comprend les pancréatites aiguës et chroniques et les tumeurs : les tumeurs malignes exocrines sont des adénocarcinomes ; les tumeurs malignes endocrines, beaucoup plus rares, sont des insulinomes et rentrent parfois dans le cadre de néoplasies endocriniennes multiples (maladie héréditaire caractérisée par le fonctionnement excessif de plusieurs glandes endocrines). L'atteinte du pancréas exocrine entraîne des diarrhées graisseuses et une mauvaise absorption des nutriments (éléments de l'alimentation directement assimilés par l'organisme) ; l'atteinte du pancréas endocrine (cellules bêta) est responsable du diabète sucré.

Voir : diabète sucré, digestion, pancréatectomie, pancréatite, pancréatojéjunostomie.