Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

voie d'administration (suite)

Voie respiratoire

Cette voie consiste à administrer un médicament dans l'appareil respiratoire par inhalation ou par instillation.

— L'inhalation consiste à faire pénétrer dans les voies respiratoires du gaz ou de la vapeur d'eau chargés de substances médicamenteuses volatiles. Elle est notamment utilisée dans le traitement de l'asthme.

— L'instillation consiste à administrer dans le nez un médicament liquide, à l'aide d'un compte-gouttes ou d'un atomiseur.

   Un accès facile et une utilisation rapide du produit par le patient font partie des avantages propres à la voie respiratoire : le médicament est absorbé par le tissu bronchique, qui tapisse largement les poumons et qui est irrigué par un réseau capillaire important. La limitation des effets indésirables – en raison des faibles quantités de médicament administrées par cette voie – est aussi d'un grand intérêt.

   En revanche, l'imprécision du dosage, le goût désagréable de certains médicaments, qui peut dans certains cas provoquer des nausées, et l'irritation des bronches et de la trachée qu'entraîne parfois l'administration fréquente d'un médicament par cette voie en sont les principaux inconvénients. Un manque d'hygiène (appareils insuffisamment nettoyés) peut également être à l'origine d'infections bactériennes.

Voir : infiltration thérapeutique, injection, injection intradermique, injection intramusculaire, injection intraveineuse, injection oculaire, injection sous-cutanée, médicament.

voies biliaires

Ensemble des canaux assurant la collecte et le transport de la bile issue du foie et excrétée dans l'intestin grêle.

STRUCTURE

Les voies biliaires, qui font partie de l'appareil digestif, se divisent en voies biliaires intrahépatiques et extrahépatiques.

— Les voies biliaires intrahépatiques sont formées de minuscules canaux situés dans le tissu hépatique et se réunissant en deux canaux hépatiques droit et gauche.

— Les voies biliaires extrahépatiques comprennent :

— les voies biliaires principales, se composant des deux canaux hépatiques, qui partent du hile du foie et s'unissent pour former le canal hépatique. Celui-ci reçoit le canal cystique, qui le relie à la vésicule biliaire, et devient alors le canal cholédoque, qui descend derrière le pancréas et s'abouche, dans la deuxième portion du duodénum, à l'ampoule de Vater ; à cet endroit s'abouche également le canal de Wirsung, qui achemine la sécrétion exocrine du pancréas. L'abouchement de ces deux canaux dans le duodénum est entouré par le sphincter d'Oddi ;

— la voie biliaire accessoire, branche rejoignant la voie principale, qui comprend la vésicule biliaire, où la bile est retenue jusqu'à la digestion, et le canal cystique, qui relie la vésicule au canal cholédoque.

FONCTION

Les voies biliaires véhiculent la bile jusqu'au duodénum, où celle-ci participe à la digestion des graisses. Lorsque les graisses arrivent dans le duodénum, elles déclenchent la sécrétion d'une enzyme, la cholécystokinine, qui provoque la contraction de la vésicule biliaire et l'ouverture du sphincter d'Oddi, donc l'arrivée de bile dans le duodénum.

EXAMENS

Les voies biliaires peuvent être explorées par diverses techniques d'imagerie médicale (par ordre décroissant d'innocuité) : l'échographie percutanée, l'I.R.M. biliaire (ou cholangio-I.R.M.), l'échoendoscopie, la cholangiographie endoscopique rétrograde (on cathétérise le canal cholédoque à partir du duodénum), la cholangiographie percutanée (on pique les voies biliaires à travers la peau).

PATHOLOGIE

Les voies biliaires extrahépatiques peuvent être le siège d'affections congénitales (atrésie des voies biliaires) ou acquises : lithiase du cholédoque ou de la vésicule biliaire ; tumeurs bénignes et malignes de la voie biliaire principale, de la vésicule ou de l'ampoule de Vater ; infections (cholécystite, angiocholite) pouvant se compliquer de péritonite par perforation. Les voies biliaires intrahépatiques peuvent être altérées par une affection auto-immune, la cirrhose biliaire primitive. Toutes ces affections peuvent provoquer un obstacle à l'élimination de la bile, à l'origine de douleurs (colique hépatique) et d'un ictère.

Voir : cholangio-I.R.M., cholangite sclérosante, canal cholédoque.

voies biliaires (cancer des)

Tumeur maligne qui atteint la vésicule biliaire ou la voie biliaire principale sous la forme d'un adénocarcinome (cancer du tissu glandulaire).

Cancer de la vésicule biliaire

Il atteint les sujets âgés et se développe chez certains patients à partir d'un adénome (tumeur bénigne) qui se transforme en adénocarcinome. Dans 80 à 90 % des cas, ce cancer s'associe à une lithiase de la vésicule (formation de calculs), d'où le nom de calculocancer qui lui est parfois donné.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils apparaissent tardivement, plusieurs mois après l'installation du cancer ; ce sont des nausées et des vomissements, un ictère, un amaigrissement, la présence d'une masse palpable dans la région supérieure droite de l'abdomen et des douleurs dans cette région, irradiant parfois vers l'épaule droite.

DIAGNOSTIC

L'imagerie médicale (échographie et scanner de l'abdomen) ne permet pas toujours de différencier tumeur du foie et tumeur vésiculaire. Parfois, le cancer est décelé à l'occasion d'une échographie ou d'une ablation chirurgicale de la vésicule pratiquée à cause d'une cholécystite.

ÉVOLUTION

Une fois apparu, le cancer de la vésicule biliaire s'étend rapidement au foie, au duodénum, aux ganglions de voisinage et parfois au côlon.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement consiste en l'ablation de la vésicule biliaire. Le pronostic est excellent pour les petites tumeurs découvertes précocement, sombre lorsque le cancer est diagnostiqué à un stade où il se traduit par des signes cliniques : souvent, la tumeur récidive alors après l'intervention chirurgicale.

PRÉVENTION

Elle est malaisée : les patients ayant une lithiase vésiculaire sont surveillés, mais le risque de cancérisation est trop faible pour justifier une cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) préventive systématique.

Cancer de la voie biliaire principale

C'est une tumeur maligne qui bloque l'écoulement de la bile à hauteur du canal hépatique et du canal cholédoque.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Cette tumeur entraîne un ictère, une fièvre, des démangeaisons et des douleurs. Le diagnostic repose sur le scanner, l'échographie (échoendoscopie, en particulier).

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement est essentiellement chirurgical et peut être curatif (ablation de la zone tumorale avec rétablissement de la continuité biliaire) ou palliatif – il vise alors à maintenir l'écoulement de bile afin de faire régresser l'ictère et les démangeaisons, l'intervention consistant à poser une prothèse en plastique qui franchit la tumeur, introduite par le duodénum. Le pronostic est dans l'ensemble réservé ; toutefois, les techniques thérapeutiques actuelles allongent considérablement l'espérance de vie des patients.

Voir : vésicule biliaire.