Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

anticoagulant (suite)

ANTICOAGULANTS PATHOLOGIQUES

Ce sont des anticorps absents chez le sujet sain. Certains sont spécifiques, c'est-à-dire dirigés contre des facteurs de la coagulation (facteur VIII, facteur IX). Ils apparaissent notamment à la suite de transfusions multiples, après une grossesse, et favorisent les hémorragies. D'autres anticoagulants pathologiques sont non spécifiques, tel l'anticoagulant lupique et les anticorps antiphospholipides, qui se rencontrent entre autres dans le lupus érythémateux disséminé. Ils sont cause, non de saignements, mais de thromboses et d'avortements répétés.

anticonvulsivant

Médicament actif contre les convulsions, qu'elles soient d'origine épileptique ou dues à la fièvre.

Voir : antiépileptique, antipyrétique.

anticorps

Protéine du sérum sanguin sécrétée par les lymphocytes B (globules blancs intervenant dans l'immunité) en réaction à l'introduction d'une substance étrangère (antigène) dans l'organisme.

Synonyme : immunoglobuline.

   Des anticorps peuvent être également sécrétés à la suite d'une modification d'un antigène de l'organisme (cancérisation, vieillissement, médicament) qui rend celui-ci étranger aux lymphocytes B.

   L'antigène peut être essentiellement un virus, une bactérie, un parasite, un venin, un vaccin, une cellule cancéreuse.

   À la suite d'un dérèglement du système immunitaire, des anticorps peuvent se retourner contre les cellules de l'organisme qui les produit. De tels anticorps sont appelés autoanticorps ; ils sont responsables de maladies auto-immunes telles que le lupus érythémateux disséminé ou la thyroïdite.

Voir : immunoglobuline.

anticorps antinucléaire

Autoanticorps dirigé contre un ou plusieurs éléments du noyau de n'importe quelle cellule de l'organisme qui produit cet anticorps, mais aussi de n'importe quelle cellule n'appartenant pas à cet organisme.

   Les premiers anticorps antinucléaires ont été découverts en 1948 par le médecin américain Malcolm Hargraves, qui a décrit la cellule portant depuis son nom. La « cellule de Hargraves » est un polynucléaire neutrophile qui, après s'être introduit à l'intérieur d'une autre cellule, quelle qu'elle soit (il peut s'agir d'un autre polynucléaire neutrophile), en a ingéré le noyau après que ce dernier a été altéré par des anticorps antinucléaires. Les anticorps antinucléaires apparaissent au cours de nombreuses maladies auto-immunes, notamment le lupus érythémateux disséminé, plus rarement la polyarthrite rhumatoïde et le syndrome de Gougerot-Sjögren. Ils sont, plus généralement, susceptibles d'être détectés dans toute maladie où le système immunitaire est activé, même de façon provisoire, au cours des maladies infectieuses.

UTILISATION DIAGNOSTIQUE

On a recours à la technique d'immunofluorescence indirecte pour mettre en évidence les anticorps antinucléaires. Les éléments du noyau contre lesquels sont dirigés des anticorps antinucléaires diffèrent selon la maladie au cours de laquelle ces derniers apparaissent. Aussi les examens diagnostiques concernant ces autoanticorps consistent-ils en premier lieu à rechercher leur présence chez le patient, puis à en identifier la ou les cibles nucléaires, cela afin d'établir un diagnostic précis de la maladie en cause.

anticorps antithyroïdien

Anticorps capable de se fixer sur certains constituants des cellules de la glande thyroïde.

   Les anticorps antithyroïdiens sont dits auto-immuns, car ils s'attaquent à un tissu appartenant à l'organisme qui les produit (alors que les anticorps sont normalement dirigés contre les organismes extérieurs). Les anticorps antithyroïdiens ont pour cible soit la peroxydase (enzyme de la cellule thyroïdienne), soit la thyroglobuline (précurseur inactif des hormones thyroïdiennes).

   Dans le premier cas, les anticorps sont retrouvés chez des patients atteints d'une thyroïdite de Hashimoto. Dans le second cas, ils apparaissent chez les patients atteints de maladie de Basedow, de thyroïdites subaiguës ou de thyroïdite de Hashimoto.

   Le dosage répété de ces anticorps révèle de grandes fluctuations mais n'impose pas l'instauration d'un traitement particulier.

anticorps monoclonal

Anticorps produit par un clone de cellules (groupe de cellules identiques à la cellule mère dont elles sont toutes issues) et utilisé à des fins diagnostiques et thérapeutiques.

   Les anticorps de l'organisme sont synthétisés par des globules blancs, les lymphocytes B, et sécrétés par des cellules qui en dérivent, les plasmocytes, en réponse à un antigène (substance d'origine étrangère). Le schéma est le suivant : le lymphocyte activé par l'antigène se multiplie pour former un clone, qui produit alors des anticorps monoclonaux, strictement identiques entre eux et spécifiques d'un seul antigène. Il y a dans l'organisme une multitude de clones, aptes à répondre à tous les antigènes. Normalement, l'antigène active plusieurs lymphocytes B lui correspondant plus ou moins bien et le résultat de leur multiplication est une population d'anticorps polyclonaux.

UTILISATIONS DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE

Les anticorps monoclonaux fabriqués artificiellement sont utiles pour le diagnostic de la grossesse (tests de grossesse) et pour celui d'infections virales, bactériennes ou parasitaires. En effet, les préparations à base d'anticorps monoclonaux permettent de détecter les antigènes correspondants dans les prélèvements des patients, pour doser de multiples substances dans les tests ELISA et pour compter les lymphocytes T CD4 et T CD8 au cours du sida. En outre, certains anticorps monoclonaux se sont révélés efficaces dans le traitement de maladies auto-immunes (anticorps anti-TNF dans la polyarthrite rhumatoïde) et connaissent un très grand développement dans le traitement de nombreux cancers. Les anticorps monoclonaux en effet peuvent détruire les cellules cibles naturellement ou grâce à leur couplage à une molécule toxique (isotopes radioactifs, toxines, etc.).

Voir : thérapie ciblée.

anticortisolique

Substance chimique bloquant la sécrétion hormonale des glandes corticosurrénales.

   La synthèse des hormones surrénaliennes, réalisée à partir du cholestérol, provoque la formation de cortisol, d'aldostérone et d'androgènes. Les anticortisoliques empêchent certaines des réactions chimiques dans cette chaîne de fabrication. Ainsi, les hormones formées, excepté le cortisol, sont dépourvues de toute activité.

Les anticortisoliques sont utilisés notamment dans le traitement des syndromes de Cushing.