Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cytolyse

Destruction de la cellule.

   La cytolyse est le plus souvent un phénomène naturel : les muqueuses digestives, par exemple, sont le siège de remaniements constants éliminant les cellules usées et les remplaçant par de nouvelles. Mais la cytolyse peut aussi être provoquée par une ischémie (arrêt de la circulation sanguine), par certains virus (tels ceux de l'hépatite pour les cellules du foie), par des poisons, des médicaments et certains agents physiques (radium, rayons X, photons du laser). Elle peut enfin résulter de la toxicité de lymphocytes ou de macrophages sur des cellules fragilisées (infectées par un virus ou tumorales).

cytomégalie

Augmentation de volume d'une cellule.

   La cytomégalie relève le plus souvent d'une infection de la cellule par un virus du groupe des herpès, le cytomégalovirus. Fréquente chez les sujets immunodéprimés, elle est caractérisée par l'apparition dans tous les tissus de cellules de très grande taille. Des « cellules géantes » sont également retrouvées lors des réactions tissulaires à la présence d'un corps étranger ou dans certains granulomes inflammatoires (tuberculeux, en particulier).

cytomégalovirus

Virus à A.D.N. de la famille des Herpesviridæ (herpès virus).

   Le cytomégalovirus (CMV) a la capacité de persister de façon définitive et latente dans certains globules blancs : les monocytes et les macrophages. Il est transmis par contact avec la salive, les relations sexuelles, mais aussi les urines et le lait. La primo-infection est pratiquement toujours inapparente. La majorité des adultes a été en contact avec ce virus (plus de 50 % à 40 ans) et possède des anticorps spécifiques dans le sang. La femme enceinte peut transmettre le virus à l'enfant. Les transfusions peuvent aussi être responsables d'une transmission.

   Le CMV peut provoquer une fièvre et une anomalie de la formule sanguine au moment de la primo-infection, qui guérit spontanément.

   Le plus souvent, le sujet porteur ne présente aucun symptôme. Le risque de réactivation, avec atteinte de plusieurs sites, existe chez les sujets immunodéprimés comme les patients infectés par le V.I.H. (virus du sida) ou ayant subi une greffe de moelle ou d'organes. Dans ces cas, l'infection à CMV peut provoquer des rétinites avec risque de cécité, des colites, des encéphalites, des pneumonies. Toutes ces manifestations sont très graves et doivent être traitées par des antiviraux spécifiques, le ganciclovir ou le foscarnet.

   Le diagnostic est fait par l'isolement du virus ou des antigènes viraux dans le sang. La mise en évidence des anticorps anti-CMV de type IgG témoigne d'une infection ancienne tandis que les anticorps de type IgM signent une infection récente.

cytométrie en flux

Technique de biologie cellulaire permettant de mesurer les caractéristiques morphologiques de cellules et l'intensité de la fluorescence qu'elles émettent, après marquage avec un ou plusieurs colorants.

   La cytométrie en flux est utilisée pour évaluer le degré de malignité des tumeurs (de la vessie, de la prostate et du rein) et les anomalies cellulaires constitutionnelles (trisomies, par exemple). L'examen se pratique sur un prélèvement tumoral ou liquidien (sang, liquide céphalorachidien, etc.). La mesure de la fluorescence, émise après coloration de l'A.D.N. du noyau, permet d'évaluer la quantité d'A.D.N. dans chaque cellule. Cette quantité se modifie lorsque le nombre de chromosomes varie.

Voir : typage cellulaire.

cytopathie mitochondriale

Maladie due à une déficience de certaines enzymes mitochondriales.

   Les mitochondries, présentes dans toutes les cellules, participent à la production de l'énergie nécessaire au fonctionnement de la cellule. Elles ont un rôle particulièrement important dans les cellules musculaires. La déficience de leur fonctionnement, qui caractérise les cytopathies mitochondriales, se traduit par des dysfonctionnements musculaires, pouvant aller d'une simple faiblesse musculaire, ressentie à l'effort, jusqu'à une véritable myopathie paralysant le patient. Certaines formes graves peuvent s'accompagner d'acidose lactique.

   La plupart des cytopathies mitochondriales sont des maladies héréditaires, pour lesquelles il n'existe pas de traitement. Certaines peuvent être induites par des médicaments, notamment certains antirétroviraux utilisés contre le V.I.H. L'arrêt du médicament assure la guérison.

cytopathologie

Étude des maladies cellulaires.

   La cytopathologie est l'étude des modifications morphologiques des cellules, provoquées par les maladies. Son champ d'application est très diversifié : cytologie sanguine (numération globulaire, formule leucocytaire), médullaire (moelle osseuse), cytologie d'organes ponctionnés (rate, foie) ou de tissus superficiels (frottis vaginaux).

cytoplasme

Ensemble des éléments qui se trouvent à l'intérieur de la cellule, à l'exclusion du noyau.

   Le cytoplasme, limité par la membrane cellulaire, renferme des éléments différenciés, ou organites, permettant à la cellule d'assurer ses fonctions.

— Le réticulum endoplasmique est un réseau de vésicules qui joue un rôle important dans la synthèse des protéines et les transports intracellulaires.

— Les ribosomes, riches en A.R.N., jouent un rôle fondamental dans la synthèse des protéines.

— L'appareil de Golgi concentre et excrète les protéines élaborées par le réticulum endoplasmique.

— Les mitochondries stockent et fournissent l'énergie indispensable à la cellule. Elles contiennent leur propre A.D.N.

— Les lysosomes sont de petites vésicules remplies d'enzymes hydrolytiques responsables des phénomènes de la digestion cellulaire, en particulier de la phagocytose.

Voir : cellule, mitochondrie, pseudopode, ribosome.

cytoponction

Technique consistant à prélever, à l'aide d'une fine aiguille, des cellules d'une lésion située en profondeur en vue d'un diagnostic cytologique.

Synonyme : cytologie par ponction.

INDICATIONS

Bien que tous les organes soient accessibles à la cytoponction, ses terrains d'application privilégiés sont les kystes ovariens liquidiens (qu'elle permet en outre de traiter par vidange du kyste) et les tumeurs (notamment celles du sein).

DÉROULEMENT

La ponction est guidée par la palpation ou, pour les organes profonds (poumon, foie, pancréas), par les techniques d'imagerie médicale (radiologie, échographie, scanner). Les cellules prélevées sont étalées sur des lames, colorées et observées au microscope. Si l'innocuité et la simplicité de réalisation de la cytoponction en font une technique d'exploration d'un très grand intérêt, celle-ci ne permet pas cependant, à la différence de la biopsie, d'établir un diagnostic formel.