Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

tibia

Os long, volumineux, situé à la face interne de la jambe, dont il constitue le squelette avec le péroné.

   Le tibia supporte la quasi-totalité du poids du corps. Il s'articule en haut avec le fémur pour former le genou, en bas avec l'astragale et le péroné (articulation de la cheville) ; de plus, le tibia, longé par le péroné, est relié à celui-ci par une lame fibreuse appelée membrane interosseuse.

PATHOLOGIE

Les fractures du tibia sont fréquentes, parfois isolées, mais le plus souvent associées à une fracture du péroné. Leur traitement est très différent suivant leur siège. Ainsi, une fracture de l'extrémité supérieure (fracture des plateaux tibiaux) ou inférieure (fracture de Dupuytren) du tibia, qui touche une articulation, nécessite une réduction chirurgicale de façon à obtenir une reconstitution anatomique parfaite des surfaces articulaires, tandis que, en cas de fracture de la diaphyse (partie médiane) du tibia, souvent associée à une fracture du péroné, la réduction peut être manuelle ; dans ce dernier cas, l'efficacité du traitement repose sur l'immobilisation de la fracture, qui doit être très stricte.

   Actuellement, la plupart des fractures de la diaphyse tibiale sont traitées par enclouage centromédullaire à foyer fermé (la fracture est manipulée par des manœuvres externes) avec introduction du clou par la surface préspinale du plateau tibial (dans le genou). Les clous sont habituellement verrouillés : ainsi l'appui partiel peut être autorisé dès le lendemain et l'appui total est autorisé en fonction des progrès de la consolidation. Il est fréquent que le verrouillage soit retiré après 2 à 3 mois pour améliorer le passage des forces par le foyer de fracture et aider ainsi à la consolidation. Les principales complications des fractures du tibia sont l'infection, en cas de fracture ouverte, et surtout la pseudarthrose (absence de consolidation normale de l'os) et le cal vicieux (consolidation en mauvaise position).

Voir : fracture de Dupuytren, jambe.

tibiale (artère)

Artère destinée à l'irrigation des loges (compartiments occupés par les groupes musculaires) antérieure et postérieure de la jambe.

   Il existe 2 artères tibiales, l'artère tibiale antérieure et l'artère tibiale postérieure, nées de la division de l'artère poplitée en arrière du genou. Elles donnent naissance à de nombreux rameaux qui irriguent les muscles.
— L'artère tibiale antérieure passe entre le tibia et le péroné puis descend le long de la partie antérieure et externe de la jambe vers la cheville, où elle devient l'artère pédieuse.
— L'artère tibiale postérieure chemine profondément dans le mollet puis passe derrière la malléole interne, où son pouls est palpable.

PATHOLOGIE

Ces artères peuvent être lésées par une artérite ou par une embolie.

tic

Mouvement anormal involontaire et répétitif, de survenue soudaine et de durée brève.

   Les tics apparaissent le plus souvent dans l'enfance. Ils sont 3 à 4 fois plus fréquents chez les garçons, et leur caractère familial n'est pas rare. Entre 6 et 8 ans apparaissent parfois des tics sans gravité, qui s'estompent spontanément.

CAUSES

Aucune lésion du système nerveux n'a jamais été mise en évidence chez les patients souffrant de tics. Une cause psychologique est parfois évoquée. Dans certains cas, on constate des troubles psychologiques nets : agressivité contenue, narcissisme fragile (le sujet n'a pas assez confiance en lui). Des facteurs génétiques pourraient intervenir.

DESCRIPTION

Un tic peut être suspendu temporairement par la volonté, à la différence des autres mouvements anormaux : tremblements, dyskinésies (perturbation des mouvements ou de la mobilité d'un organe) et myoclonies (contractions brèves, rapides et involontaires d'un ou de plusieurs muscles). Le tic est stéréotypé (toujours identique à lui-même) et répété par salves. Sa fréquence croît avec l'émotion et l'anxiété, diminue avec le repos. Certains tics, simples, ne mettent en jeu qu'un ou quelques muscles, d'autres, complexes, prennent l'aspect d'une véritable gesticulation. Les tics concernent surtout la face (clignement des paupières, plissement du front, sourire, hochement de tête, contraction des muscles des maxillaires), le cou (mouvement de flexion ou d'inclinaison sur le côté), les épaules (haussement, abaissement), les muscles du larynx (vocalisation, grognement, toux). Il en existe une forme grave mais rare, appelée syndrome de Gilles de La Tourette, caractérisée par une écholalie (répétition involontaire par le malade des mots prononcés devant lui) et une coprolalie (émission incontrôlée de termes grossiers et scatologiques), sans détérioration des facultés intellectuelles. Ce syndrome pourrait être d'origine génétique.

TRAITEMENT

Si les tics sont trop gênants, on peut proposer un traitement destiné à diminuer leur fréquence : prescription d'antipsychotiques ou thérapie comportementale.

Tietze (syndrome de)

Douleur de la partie haute du thorax à proximité du sternum, à hauteur de la 2e ou de la 3e côte.

   Le syndrome de Tietze peut être lié à un traumatisme (« faux mouvement » en secouant un tapis ou en rattrapant une portière), à une usure ou à une inflammation du cartilage (polychondrite atrophiante, par exemple) ; cependant, sa cause reste le plus souvent inconnue. La zone douloureuse correspond au cartilage costal, à l'articulation entre celui-ci et le sternum ou à la jonction entre la partie osseuse et la partie cartilagineuse de la côte.

DIAGNOSTIC

Les douleurs dues à un syndrome de Tietze ne doivent pas être confondues avec celles d'une angine de poitrine ; leur reproductibilité à la pression de la jonction sternocostale permet de confirmer le diagnostic.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

La douleur disparaît en général spontanément ; sinon, on a recours à une infiltration de cortisone. Les récidives sont possibles.

Tiffeneau (rapport de)

Rapport, parfois exprimé en pourcentage, du volume expiratoire maximal par seconde (V.E.M.S., volume maximal que le patient peut expirer en une seconde) sur la capacité vitale (C.V., volume maximal que le sujet peut inspirer après une expiration maximale), utilisé pour évaluer le degré d'obstruction bronchique.

   Le rapport de Tiffeneau, d'usage très courant, se calcule d'après les résultats de la spirométrie (examen consistant à mesurer les volumes et les débits pulmonaires). Sa valeur normale est d'environ 0,75 (soit 75 %). Un abaissement net de ce rapport, au-dessous de 0,65, révèle un trouble respiratoire de type obstructif (dû à une diminution du calibre des bronches), comme l'asthme et la bronchite chronique obstructive.